Un point dûment acquis

Un point de pris.
C'est le tiers de ceux que Lille - seul leader ce matin - a glanés à Toulouse. Mais c'est une unité qui suffit aujourd'hui au bonheur des Niçois. Seuls seconds de Ligue 1.
Y avait-il d'ailleurs matière à en prendre plus, hier soir, sur cette pelouse promue qui recélait, on s'en est aperçu, bien des pièges ?
Cela reste à voir.
Ce que l'on a vu, c'est Nice faire du Nice, sérieux, combatif, volontaire. A défaut d'être génial dans un contexte pas évident.
On n'en attend pas plus pour l'instant. Les prochaines semaines diront ce que vaut la cuvée.
En attendant, aligné en 4-2-3-1, l'OGCN laissait l'initiative des opérations au promu sarthois, l'essentiel des débats se situant au milieu de terrain. Une zone compacte d'où le ballon avait du mal à s'extirper lors du premier quart d'heure. Un coup franc atterrissant dans les bras de Gregorini (13e), un centre tendu sans autre destinataire que le gardien niçois (15e) : timides tentatives mancelles qui n'avaient pas de quoi inquiéter l'arrière-garde azuréenne.

Une entame soporifique qui ne laissait en rien présager de la poursuite des débats.
En effet, une poignée de minutes plus tard, une action lancée et conclue victorieusement par l'ex-Lillois Fernando d'Amico, déchaînait les clameurs de LéonBollée (1-0, 23e) !

Des Aiglons ayant tout juste eu le temps de prendre la mesure de leur adversaire d'un soir et surpris par la vitesse d'exécution des hommes de Goudet, très à l'aise sur le couloir gauche où Bonnart servait de rampe de lancement.

Sans s'être jamais montrés convaincants offensivement jusque-là, Cobos et ses coéquipiers - eu égard au score - allaient néanmoins mettre le nez à la fenêtre.
Un coup-franc de Pitau (35e), un magnifique centre tendu de Bigné repris de la tête par Laslandes mais bien capté par Bedenik (41e) avaient les contours des premières banderilles...

Le coup d'épée vint trois minutes plus tard, sous la forme d'un coup-franc, lorsqu'à distance plus que respectable des buts, Everson trouva suffisamment de force et de talent pour crucifier Bedenik en pleine lucarne (1-1, 44e). Une égalisation logique, au vu de cette première période équilibrée entre deux formations hésitant à se découvrir.

La suite allait être plus enlevée. Notamment côté azuréen, le rythme aidant. Une tête de Cobos au-dessus (48e), un centre d'Everson à destination de Laslandes dont la reprise de volée instantanée s'envolait (62e) : le Gym mettait ostensiblement plus d'ardeur à faire la décision en ce début de deuxième mi-temps.

Thierry Goudet, lui, semblait se satisfaire de ce résultat, préférant sortir l'avant-centre Radu pour densifier son milieu de terrain. Une tête d'Eggen à côté (66e) répondait aux tentatives niçoises. On s'acheminait tout doucement vers la fin de la partie. Nice n'abdiquait pas mais le centre de Laslandes devant le but était trop appuyé pour qu'Everson puisse le reprendre (76e).

Les dix dernières minutes étaient néanmoins à l'avantage des Sarthois, le promu se jetant avidement à l'abordage de la surface de réparation noire. Periatambée avait par deux fois l'occasion de conclure (81e, 87e) mais ses frappes n'étaient pas assez cadrées.

On en restait là de ces quatre-vingt-quatorze minutes pas transcendantes mais emballantes par instants.
Pour une troisième journée de championnat, c'est déjà beau

LES BUTS

- 23e: Everson perd le ballon au milieu de terrain, D'Amico s'échappe plein axe, décale pour Bonnart sur l'aile gauche.
Le Manceau délivre un centre parfait par D'Amico qui, d'une tête décroisée, trouve le montant droit du but de Gregorini. Hélas pour le gardien niçois, le ballon rebondit, vient le heurter et retourne dans les filets !

- 44e: coup-franc légèrement excentré côté gauche, à 35 mètres des buts du MUC.
Everson s'élance et de son pied gauche, délivre une frappe surpuissante qui va mourir dans la lucarne gauche de Bedenik, lequel ne peut dévier le ballon.

ON A AIME

- Lactivité de Serge Dié, dans un rôle de milieu récupérateur, l'Ivoirien a beaucoup travaillé, se montrant efficace au pressing tout autant que dans la relance.

- Que Lillian Laslandes vienne régulièrement prendre sa part de travail défensif, sur les coups de pied arrêté. Lancien Bordelais, du haut de ses 186 centimètres, a ressorti plusieurs ballons

ON A NOTE

-La première période difficile de Noé Pamarot, son couloir droit ayant été, à diverses reprises, pris d'assaut par Bonnart (c'est de là qu'est venu le but).

Eric Roy lui aussi connut une entame un peu hésitante dans son rôle de première tour devant la défense. Mais les deux Aiglons se sont repris par la suite, se montrant plus incisifs

- Que la chance qui était du côté des Niçois à l'Abbé-Deschamps (l'AJA toucha trois fois du bois) avait tourné hier soir à Léon-Bollée, puisque le premier poteau fut le bon.

Christophe DEPIOT
Nice-Matin