Alexy Bosetti s'émancipe

Pur Niçois, le jeune attaquant formé à l’OGCN donne un tour nouveau à sa carrière en rejoignant Tours. Pour avoir du temps de jeu et retrouver du plaisir.


Un petit sourire un brin malicieux, la même petite lueur taquine au fond des yeux… Alexy Bosetti est visiblement heureux de débarquer en Touraine. Pour un an, la durée de son prêt sans option d'achat.

Pourtant, le garçon est estampillé niçois. Tatoué même de plusieurs slogans et emblèmes de la Brigade Sud, le groupe d'ultras de l'OGCN dont il a fait partie, mais aussi des portraits sur les bras de Jacques Médecin, l'ancien maire controversé de la cité azuréenne, et d'Albert Spaggiari, auteur du casse du siècle du côté de la Promenade des Anglais. C'est dire si le cœur du garçon de 22 ans est rouge et noir… Le Gym, c'est son club. Celui qu'il a supporté gamin, celui qui l'a formé. Celui dont il était un des joueurs emblématiques ces dernières saisons.

" Si je restais à Nice, je m'enterrais "

Alors, le voir quitter la Côte d'Azur était déjà une petite surprise… Lui corrige, presque un brin agacé de devoir une nouvelle fois évoquer le sujet : « C'était la fin avec Nice. La fin d'un cycle… Avec ce qui se passe dans le club, la place était bouchée. Il y a pas mal de trucs l'an dernier qui ne m'ont pas plu. » Quoi ? Il élude… « Un peu de tout… Je n'ai de problème avec personne en particulier… »
Et puis, sorti du point presse, sur le banc de Ballan-Miré en attendant le match de préparation du TFC face à Châteauroux, il se confie un peu plus : « Le fait que Marco Simone m'appelle, cela a été le facteur n° 1 de mon choix de rejoindre le TFC. Au début, je n'imaginais même pas venir ici. J'avais des offres de Série A (D1 italienne), mais pas concrètes non plus. Et puis, pour aller là-bas, il faut sortir d'une saison pleine pour arriver comme un vrai joueur… »
Pas un vrai joueur le petit attaquant vif ? Il rigole… « Si ! Mais je n'ai pas eu assez de temps de jeu la saison dernière et là, j'ai fait mon choix avec ce critère : l'envie de jouer et de prendre du plaisir. J'aime le jeu… »
Un discours et des attitudes qui ne sont pas sans rappeler la spontanéité d'un Andy Delort. « Oui je pense au plaisir, mais là, en quittant Nice, je pense aussi à ma carrière. Si je restais là-bas, je m'enterrais. Je sentais bien que je n'allais plus à l'entraînement avec envie. Donc je suis content d'arriver à Tours. Cela fait trois semaines que j'attends cela ! Cela a traîné autour des discussions de prise en charge du salaire entre Nice et Tours, mais si j'avais pu venir plus tôt… »
N'empêche, en Touraine, le Niçois ne trouvera certainement pas la même chaleur, la même ferveur. « Cela va peut-être effectivement me faire bizarre… Mais je suis là pour jouer au foot ! Je vais faire abstraction de tout cela… Et puis, j'ai souvent joué à huis clos », se marre-t-il. « Après, il faut être honnête : cela ne tient qu'à nous de donner envie aux gens de venir au stade. Si l'on est bidon, qu'on n'aligne pas trois passes, ce ne sera pas le cas. Si en revanche, on fait une belle saison, si l'on est dans le top 6 en février, cela suivra… »
Alors, le garçon ne se fixe pas d'objectifs individuels chiffrés : « Si je les remplis vite, je m'arrête ? Non, je veux juste faire une saison pleine… En tout cas, physiquement, je suis bien puisque j'ai effectué le début de la préparation, et notamment le stage avec Nice… C'est une nouvelle aventure pour moi, un nouveau club. »
Avec dans l'idée de rebondir dans un an dans l'élite : « En Série A par exemple ou en France, si Tours monte. Pourquoi pas ! »

« Cela me fait bien rire de porter un maillot avec Corsicatours dessus... »

D'Alexy Bosetti, le nouvel attaquant du TFC qui va donc porter le maillot ciel, dont le sponsor est la société de Jean-Marc Ettori. Or, il y a une vraie rivalité entre Niçois et clubs corses. Et, Alexy Bosetti, lui-même ancien ultra, a souvent été ciblé par les supporters corses lors de ses déplacements sur les terrains de l'Ile de Beauté. « Vu que les Corses me détestent et que je ne les ai pas dans mon cœur, c'est plutôt drôle… »
Pas forcément à dire devant le président corse du TFC ? « Il est au courant », rigole Bosetti. Ni devant Berenguer, le milieu tourangeau ? « Pascal  ? Il est Marseillais ! Sur sa carte d'identité, il est né à Marseille… C'est donc bien un Marseillais qui parle avec l'accent corse, c'est tout », conclut chambreur la dernière recrue tourangelle.

Frédéric Launay
La Nouvelle Republique