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Les groupes de supporters à l'honneur

Nice-Matin, le 20/09/2002 à 07h37

La galaxie des groupes de supporters

A l'image du foot, de la vie, les supporters niçois les plus acharnés ont changé depuis cinquante ans.

Dans les années cinquante, ils vivaient les matchs comme une fête insouciante, souvent en famille. Monter à Saint-Maurice était leur sortie du dimanche. Arrivés au stade dès midi, parfois même plus tôt, ils attendaient le coup d'envoi fixé à 15 heures en dégustant une « merenda », le casse-croûte qu'ils avaient apporté. Dans les tribunes, on voyait des bouteilles de vin passer de main en main. Un bonheur simple qui allait si bien à l'époque.
Cette période bénie des dieux s'estompa. Mais quarante ans plus tard, les vieux habitués du Ray ont encore à l'oreille l'impressionnante voix de stentor d'Honoré Bianchi : cet entrepreneur en peinture de l'avenue Malausséna, poussait des « Allez Nice » extraordinaires de puissance.

Dans les années soixante-dix, avant chaque match, l'incontournable Charles déboulait sur la pelouse en brandissant un drapeau rouge et noir avant d'aller tirer un penalty dans la cage vide au pied des populaires sud sous les acclamations.

Et après la rencontre, il redescendait au centre au guidon de sa mobylette, son inséparable drapeau au vent. Côté son, Jean-Gabriel Lion, un publicitaire à la trompette d'or sonnait la charge à chacune des légendaires chevauchées de Jean-Noël Huck ou entonnait des airs de corrida repris par des milliers de « olé ». Au milieu des années quatre-vingt, un kop s'est formé dans les populaires sud. Pas du calibre de celui d'Anfield ou d'Old Trafford. Mais bourré d'énergie, d'une force insufflée par la Brigade Sud naissante.
Depuis, cette tribune a toujours été le royaume du noyau dur des supporters. Avec des pulsions mais aussi des crises de tendresse calquées sur la forme et les résultats de l'équipe.

Depuis la fin de saison passée, les groupes de supporters se multiplient : ARN, Rovers, Secioun, Ultras... Les résultats les dopent, leur donnent l'espoir qu'ils peuvent grandir.
Si les abonnés, - 4800 comptabilisés à ce jour - sont le socle du club - les groupes de supporters « boostent » le stade du Ray, sont des détonateurs d'ambiance. « Rien ne peut se bâtir sans eux. Un club, c'est une chaîne et les supporters en sont un maillon important. Les vrais supporters ont la carte d'un club et sont abonnés », soutient le président Maurice Cohen qui souhaite que la barre des 7500 abonnements, soit la moitié de capacité du stade soit atteinte. « Parce que c'est la garantie d'un soutien populaire dans les moments difficiles. »
En attendant, les fous du Gym préparent le Nice-Troyes de demain. Nous vous emmenons dans leur galaxie. Un voyage en ballon, bien sûr...

Brigade Sud : la place forte

A la fin de la saison passée, ils étaient 167 à avoir leur carte de membre de la Brigade Sud Nice. Aujourd'hui, ils sont 500 « cartés » mais en fait près de 2000 dans leur populaire sud. C'est le noyau dur des supporters. Chaud, bouillant même, fier de sa devise « Honneur et fidélité ». « Honneur parce que l'on ne viendra pas nous marcher sur les pieds : nous avons du répondant. Et fidélité parce que nous sommes toujours là, nous qui avons passé huit saisons en D2 depuis la création de la brigade en 1985 » explique Greg, le vice-président.

A l'origine, la BSN était composée de supporters du Port, de Saint-Roch, de Riquier dont le point de ralliement était la brasserie Arson, autour des pionniers Stéphane, Georgy, Marco... Mais ils ne se voyaient vraiment qu'au stade du Ray.
Depuis novembre dernier, ils ont un siège de 100 m2 au rez-dechaussée du 1 rue Caïs-de-Pierlas, qu'ils appellent le « local ». Les cotisations annuelles, 10 €, servent à payer le loyer mensuel de 392 €, à animer la tribune. Si les pompons et les confettis sont confectionnés avec du papier de récupération, - « et beaucoup d'huile de coude » commente Fabrice responsable du matériel -, les banderoles coûtent cher: 1500 € pour la plus grande, 36x2 m, qui est comme toutes les autres en toile ignifugée pour raisons de sécurité.

Polémique autour d'un portrait de Jacques Médecin
A l'extrémité de la banderole « Brigada Vielha », qui regroupe des fondateurs de la Brigade Sud, un portrait de Jacques Médecin portant des lunettes de soleil et un gros cigare aux lèvres, oeuvre de Patrick Coulin. Pour Nice-Montpellier, on ne voyait pas « Jacquou » : il était recouvert d'un drapeau du Torino. Mais contre l'OM, il n'a échappé à aucun regard. Explications du président Fred : « Ce portrait résulte d'une initiative de cinq membres. Mais elle engage toute la Brigade. Pour moi, elle n'a pas sa place, elle est trop politique. A ce que je sache, Médecin ne nous a jamais payé le moindre déplacement, n'a rien fait pour nous. Alors nous allons nous prononcer démocratiquement sur le maintien ou le retrait de cette banderole : nous voterons au cours de nos réunions ou sur notre site internet www.bsn85.com »
La BSN ne reçoit pas de subvention de la part de l'OGCN. Une situation que ses responsables trouvent anormale mais qu'ils vivent avec fierté. « Nous, nous ne devons rien à personne, nos sommes libres. Nous avons toujours été un groupe indépendant et tenons à le rester. Nous ne roulons pour personne, ne cirons les pompes de personne », souligne le président Fred.
Un kop ne fait pas toujours dans la dentelle. Et la BSN s'adonne parfois à des débordements verbaux, exhibe des banderoles ordurières. Greg, le vice-président, balaye toute critique. « Est-ce plus grave que le non-respect par les supporters marseillais de la minute de silence à la mémoire des attentats du 11 septembre ? ». La bombe agricole qui a blessé deux membres de la Brigade contre l'OM ? « On ne peut pas « gérer » tout le monde dans notre tribune. Cet incident déplorable a gâché la fête et nous nous souhaitons que cela ne se reproduise plus », commente le président Fred.
« Union contre la répression »
Manifestement la BSN tient à sa liberté d'expression. Alors demain soir, pour Nice-Troyes, comme les autres groupes « ultras » de France, elle déploiera une nouvelle banderole « Union contre la répression ». « Pour dénoncer la loi contre les fumigènes, elle existe déjà, et celle en préparation contre les banderoles. Jusqu'à maintenant nous avons joué le jeu en ce qui concerne les fumigènes. Mais si on nous demande beaucoup de choses, on ne nous donne pratiquement rien alors que nous sommes les fers de lance des supporters. Une aide serait bienvenue et méritée : sur les 640 Niçois présents au Parc des Princes, 250 étaient membres de la BSN, montés en bus. Nous voulons organiser plus de déplacements mais pour qu'ils ne soient pas trop chers, 53 € au maximum, il nous faut trouver des aides. Nous ne sommes pas les Winners, Dodgers et autres Yankees marseillais sur chaque abonnement qu'un de ces groupes vend, il touche 15 € »

Club des supporters le trait d'union

II a été créé en 1947. Et ce quinquagénaire retrouve de la vigueur au fil de la forme de l'équipe : fort de 400 adhérents il y a deux ans, il n'en comptait plus que 250 après une saison où l'OGCN évita la relégation de justesse. Aujourd'hui ils sont 735 à avoir versé les 10 € de l'adhésion qui donne droit à 10 % de remise sur les déplacements et les produits vendus à la boutique, sans oublier un tee shirt gratuit. En deux jours avant la venue de l'OM, ils furent 150 à prendre une carte de membre. II est vrai qu'elle leur ouvrait les portes de la pré-location pour le grand choc.

Au fil des époques, le « Club officiel des supporters de l'OGCN football », animé uniquement par des bénévoles, s'est toujours voulu un trait d'union entre les supporters et le Gym. Et aujourd'hui que les groupes se multiplient, il entend « respecter l'identité de chacun », comme le souligne son président Jean-Marie Gasparini. « Nous essayons de fédérer tout le monde mais sans vouloir forcer personne insiste le secrétaire général Michel Oreggia. Quand nous essayons d'obtenir quelque chose du club, nous intervenons en partenariat avec les autres groupes. Nous nous sommes ainsi battus pour que le prix des abonnements des populaires baisse, avons fait part au président Cohen des remarques du public au niveau de l'organisation après Nice-Le Havre. »

Bénéficiant d'une aide annuelle de 7600 Euros (50 000 F) de la part de l'OGCN, le club des supporters utilise cette somme pour les frais de fonctionnement de la boutique du 44 bis, rue Arson. On y trouve des produits du club des supporters mais aussi siglés BSN, ARN ou Secioun sans oublier le groupe Nux Vomica ou l'association « Nissart per tougiou », tel ce tee shirt au dos duquel on peut lire: « En 1860, j'aurais voté non » (1). Responsable de la boutique, Frédéric Laurent commente: « Nous sommes d'abord supporters et donc obligatoirement supporters de l'OGCN qui fait partie du patrimoine. Un Niçois qui soutient l'OM ou tout autre club n'a pas le droit de se revendiquer Niçois. »
Pour l'instant, la boutique ne peut pas vendre de produits siglés OGCN, ce nom ne lui appartenant pas. Mais les supporters publient un magazine « Issa Nissa », trimestriel gratuit tiré à 25 000 exemplaires, organisent un déplacement à Sochaux en collaboration avec la Brigade Sud, l'ARN et les Rovers.

Traque au marché noir
Alors que l'OGCN se structure, le club des supporters essaye de « donner son avis sur tous les plans », lui qui est représenté au comité de pilotage du futur stade du Ray et réfléchit aux manifestations organisées pour le centenaire du Gym dans deux ans. Mais un problème taraude le président Gasparini. « Le marché noir a cours aux abords du stade du Ray depuis trois matchs. II a fait son apparition contre Strasbourg, a augmenté face à Montpellier puis évidemment l'OM. Pour la venue des Marseillais, des tribunes d'honneur à 35 € se sont négociées jusqu'à 200 € au vu de tout le monde. Nous avons sur le champ alerté la force publique présente sur place mais elle nous a répondu qu'elle ne pouvait pas intervenir. Si personne ne fait le ménage, nous le ferons nous-mêmes ».

(1) Une référence au référendum qui décida de l'annexion du comté de Nice à la France.


D'une tribune à l'autre...

Ultras: la BSN comme modèle
Ils ont 18, 19 ans, sont onze membres actifs, tous de Gorbella, Cessole ou Borriglione et se sont regroupés pour la première fois à l'occasion de Nice-Le Mans en février dernier, autour de Fréderic Millo, un ancien de la Brigade Sud. Avec « l'envie de faire la même chose » dans les secondes que la BSN à l'autre bout du terrain.
Pour l'instant, ils n'ont pas de local. Mais ils y croient. Se cotisant pour réunir 154 € prix de la peinture de leur première banderole de 23x2m qu'ils ont préparé la nuit à Saint-Jean d'Angely et à Aspremont. Ils la déploieront après-demain soir contre Troyes.
Au stade les « Ultras Nissart 2002 » sont une trentaine. « Mais on va tout faire pour être 200 à la fin de la saison. Avec le même punch que la Brigade Sud qui est mythique et le restera » annonce Dimitri, 18 ans, miroitier à La Trinité. Nous allons commercialiser des tee shirts sigles « Ultras Nissart 2002 » et organiserons des animations, des tifos, les jours de match. Avant de créer notre site Interne ».

ARN : l'armada du nord enfle
« Au départ, nous étions une demi-douzaine de supporters de la Brigade Sud qui voulions réveiller les populaires nord qui somnolaient. Et c'est Christian Malozzi, surnommé « Stozzo », qui a trouvé notre nom d'Armada Rumpetata Nissarda, l'ARN ».
25 ans, étudiante en puériculture, fille de Jean Filiol (le leader des Rovers), Sonia raconte, elle qui a fait de son domicile le siège de l'ARN qu'elle dirige.
Logique vu son parcours en rouge et noir. «J e suis supportrice depuis l'âge de quatre ans. Toute petite, mon père m'emmenait déjà au Ray. Le foot et surtout l'OGCN sont mes passions ».
A sa création, pour le premier match de la saison passée contre Ajaccio, l'Armada n'était qu'un commando de six supporters. Aujourd'hui Sonia Filiol constate : « Nous sommes une centaine en tribune nord, une cinquantaine dans les premières. Avec le temps, nous allons nous faire connaître: ça bouge, il y a un gros regain d'intérêt pour l'OGCN, le potentiel spectateurs est important. Et je savoure toutes les premières pages où Nice est en vedette. Même quand l'équipe se traînait en D2 et que l'on se moquait de moi, je ne ratais aucun match au Ray. Et je disais à ceux qui me chambraient : « Vous verrez, un jour, nous vous montrerons...»

Rovers convivialité d'abord
Samedi dernier, trois « Rovers » étaient à Guingamp. 35 heures de route aller-retour à bord une Mondeo pour Pierrette Corsi, Didier Botollier et Jean Filiol. Mais avec un beau match nul comme récompense. Et le souvenir d'une ambiance sympa. « Un accueil extraordinaire de la part des Guingampais et l'équipe n'a jamais été sifflée », résume Jean Filiol.
En octobre 2000, avant un déplacement à Châteauroux, - défaite 7-2 ! -, ce baroudeur moustachu et quatre copains avaient créé un groupe de supporters. Ils voulaient s'appeler « Rangers 2000 » mais le nom étaient déjà utilisé par des supporters parisiens.
« Nous aimons bien le football britannique. Alors nous avons choisi Rovers. »
Depuis le début de la saison, la trentaine de « Vagabonds » se réunit le jeudi au « Chambrun » ou au « Sportif », avenue Borriglione, et se tient dans le coin inférieur gauche de la tribune d'honneur les soirs de match, faisant cause commune avec l'ARN.
Mais ils ont hâte de pouvoir retourner dans la populaire nord. « Derrière le but, c'est plus chaud, plus convivial. Nous ne cherchons pas la bagarre : ce n'est pas l'avenir du foot. Nous sommes des pacifiques. Mais si un jour on venait nous « chercher », nous serions obligés de répliquer... »

Une « Secioun » autonome
Elle a été formée au printemps 1997, à l'occasion, dernier match de la saison contre Metz, avant la descente en D2, par deux anciens de la Brigade Sud, « le militaire » et « Naise » et par un supporter des populaires nord, « Yeti ».
La saison passée, la Secioun se tenait dans les populaires Nord. Aujourd'hui elle s'est installée aux côtés de la Brigade Sud. « Questions de mentalité, d'affinités » commente Jérôme, surnommé le « baoudou », qui précise : « Mais nous sommes un groupe autonome même si nous avons pris la carte de la BSN, par solidarité financière. Mais nous ne nous ferons pas absorber ». La gestion des Italiens ne plaisait pas à la Secioun. Alors elle a boycotté l'animation, ne s'est plus déplacée. Aujourd'hui, elle a ressorti ses banderoles. Sans avoir peur de se faire absorber par la Brigade Sud. Et sa vingtaine de membres, dont un de Barcelonnette et deux de Manosque, sont fiers de sa devise : « Mefi sieu Nissart, degun m'esquissà. Ahura basta ! ». (Mefiez vous, je suis Niçois, personne ne m'écrase. Maintenant ça suffit !)






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28e journee de Ligue 1
dim. 07/04/2024 à 15h


Reims - Nice : 0-0

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  30e journee de Ligue 1
ven. 19/04/2024 à 21h



Pts J V N D Diff
 3.    Monaco 52 28 15 7 6 +15
 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 44 28 12 8 8 +6
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
 7.    Lyon 41 29 12 5 12 -7



  mer. 13/03 (21h10) PSG - Nice : 3 - 1
   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice


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