Rohr : " Bien défendre est une garantie de survie"

Spécialiste du 0-0, Nice se caractérise d'abord par une défense hermétique. Gernot Rohr ne s'en émeut pas, au contraire: avant la venue de Metz, l'entraîneur niçois rappelle qu'il s'agit même d'une obligation.

- A Paris, votre équipe semble avoir renoué avec son score préféré...

C'est effectivement le quatrième 0-0 que nous signons sur les six dernières journées. En y ajoutant notre victoire, 2-0, contre Bastia, on peut en déduire que nous disposons d'une bonne défense. Et d'une mauvaise attaque..

- Commençons par l'attaque...

A l'intersaison, nous avons perdu Kaba Diawara qui, de par sa vitesse notamment, nous apportait beaucoup. Cette saison, mais dans un autre registre, nous avons Laslandes. Cependant, une complémentarité reste à créer; elle n'a pas fonctionné avec Cherrad, nous essayons maintenant avec Meslin

- Après votre match nul au Parc des Princes, vous avez loué la solidarité et la générosité de vos joueurs. Ce sont là les principaux traits de caractère de l'OGC Nice ?

Oui et, en poursuivant, on peut aussi parler d'une équipe qui sait s'organiser et qui se fait plaisir en défendant bien. En plus, quels que soient les joueurs qui la composent, elle conserve ses vertus. A Paris, il nous manquait Eric Roy, Cobis, Piteau; face à Metz nous serons privés de Bigné et Everson mais notre banc est bien meilleur que la saison dernière.

- Vous parliez du plaisir que prenne vos joueurs à bien défendre. Est-ce vraiment compatible ?

J'ai des joueurs qui aiment ça. Or, quand on aime quelque chose, il y a de fortes chances qu'on le fasse bien. Nous sommes combatifs, généreux, fair-play aussi car, ça aussi, c'est compatible.

- Vos statistiques renvoient l'image d'une équipe défensive. Réfutez-vous l'appellation ?

Je dirais une équipe généreuse. Même si nous avons marqué peu de buts (12), il ne faut pas perdre de vue que bien défendre constitue la première garantie de survie. Or, ne nous trompons pas d'objectif, le but d'une équipe comme la mienne reste le maintien. Je crois d'ailleurs que Jean Fernandez part du même principe que moi: c'est normal, le lot d'effectifs comme les nôtres est de devoir d'abord compter sur une base solide.

- Comment interprétez-vous votre actuelle dixième place ?

Je regarde derrière nous et je constate que nous comptons dix points d'avance sur le premier relégable, et sept sur Metz. Notre position souligne l'importance de la victoire à trois points puisque nos six nuls ne nous permettent pas d'être mieux classés.

- Vous n'y voyez donc pas un recul, sachant que vous étiez leaders la saison dernière au même stade ?

Nous sommes dans la continuité de la saison dernière, terminée à la dixième place. Notre principal souci, actuellement, est de trouver l'efficacité offensive.

- L'occasion se présente puisque, avec trois défaites d'affilée, votre adversaire semble plutôt moribond...

Le doute s'installe peut-être à Metz mais c'est une équipe de caractère qui, j'en suis sûr, va s'en sortir. Pour nous, se présente le défaut propre aux équipes françaises qui se relâchent après de bons résultats. Une question de mentalité.

- Vous préférez vous en tenir aux trois victoires de Metz à l'extérieur.

Quelque chose d'extraordinaire, en effet. Il y a aussi le souvenir douloureux de notre élimination en Coupe de France (en 32es de finale, le 4 janvier dernier). Il s'agit d'un avertissement, et non d'un motif de revanche.

- Nice-Metz, pour finir, est-il un match comme un autre ?

Beaucoup de temps a passé depuis les affaires de l'été 2002, et j'espère que nos supporters vont bien se tenir. Nice n'a pas à être rancunier alors qu'au bout du compte, il a obtenu gain de cause.

Sylvain VILLAUME
Le Républicain Lorrain