Nice : quatre buts pour un festival

Dominateurs des Alsaciens d'un bout à l'autre, les Aiglons ont réagi de la plus belle façon après le bémol havrais

De Borriglione à Massena, en passant par Jean-Médecin, les klaxons se sont fait entendre hier, après 22 heures... Plein d'allant et de peps, l'OGC Nice n'a laissé aucune chance à Strasbourg pour signer sa première victoire en Ligue 1 et effaçer totalement le souvenir mitigé du premier rendez-vous contre Le Havre. Il y a de la promesse dans cette équipe-là...

Dans un stade encore bien garni, le Gym, dès l'entame, a fait plaisir à voir. Respectant sa parole des vestiaires, l'escouade rouge et noir prend Strasbourg à la gorge. Le pressing est haut, le milieu cadenassé à six hommes (avec Abardonado qui n'hésite pas à remonter haut) et lorsque les Niçois ont le ballon, ils le font bien circuler. C'est pourtant le Racing qui se procure le premier danger, une frappe d'Ehret bloquée par Grégorini (5e).

La réponse des Aiglons va faire tilt. Yoan Bigné joue les perce-muraille au milieu, donne à Pitau qui prolonge pour Meslin : d'un coup de rein, « Poussin » a effacé Beye dans la surface et son centre à bout portant n'est pas contrôlé par Fernandez; en embuscade, Kaba Diawara se jette et ouvre le score en poussant le ballon juste comme il faut... (1-0, 11e).

A l'image de l'arc-en-ciel d'avant-match, l'horizon niçois s'éclaircit d'un coup. Strasbourg rentre en souffrance, d'autant que Pamarot annule d'un tacle un raid de Ljuboja. Quadrillant les espaces, jouant à terre et donnant du rythme, le Gym se met en position. Les tentatives de loin d'Everson, du gauche (20e), puis de Barul, deux minutes plus tard, tutoient le cadre. Kaba Diawara, qui aurait pu être servi, applaudit pourtant. Ce Nice-là donne des airs de sérénité. Derrière, Cobos est bien placé et Pamarot, réellement impressionnant, colmate les fuites. Quand Ljuboja se crée une ouverture, Grégorini sort bien dans les pieds (26e).

Everson, le Brésilien, a aussi de la puissance au jaret. D'un ballon arraché au milieu, il donne à Poussin Meslin, encore sur le côté droit. Poussin s'avance mais au lieu de déborder cette fois, sert un caviar entre Beye et Mohma à Diawara qui a reniflé l'offrande au deuxième poteau. Fernandez a beau tenter le plongeon du désespoir, Kaba signe son doublé et le stade explose de bonheur. 2-0 après 38 minutes, l'affaire prend une sacrée jolie tournure... Le Ray, qui a scandé le nom d'Aulanier un peu plus tôt, enchaine avec un « Dia-wa-ra » qui fera des petits...

Cobos parachève
Côté Strasbourg, Hasek va réviser ses batteries au repos, ajoutant un deuxième attaquant (Bagayoko) à la place de Fischer. Très applaudi, Eric Roy, lui, retrouve son jardin dix ans plus tard, se substituant à Pablito Rodriguez. Rohr revient à trois défenseurs et s'offre ainsi un récupérateur de plus au milieu. Mais ce n'est pas pour cela que le Gym va se mettre à reculer. Les Niçois ont plus faim et la mi-temps, pas plus que les deux buts d'avance, n'ont changé la donne. C'est encore un ballon gagné du pressing qui échoit dans les pieds de Bigné. Inspiré, l'ex-Rennais lance Diawara sur orbite et face à des Strasbourgeois pris de vitesse, l'ancien Toulonnais a le temps de soigner son « coup du chapeau » d'un piqué comme à l'entrainement (3-0, 58e).

Non seulement l'OGCN a le meilleur buteur du championnat dans ses rangs, mais il continue sa quête vers l'avant... Pas égoiste, Diawara sert Varrault, cette fois Fernandez s'interpose (60e). Le match est plié et face à des Alsaciens résignés (malgré une tentative de Bagayoko rattrapé par Abardonado), Grégorini, Cobos, Pitau et consorts gèrent un dernier tiers logiquement moins intense. Le Ray remercie d'une Ola, avant de saluer comme il se doit la sortie de Diawara. Cerise sur un gâteau déjà savoureux, Cobos, servi par Aulanier, ajuste une tête victorieuse dans les arrêts de jeu. José peut montrer fièrement son brassard au kop sud : le Gym a plus que répondu à l'attente des siens...

François PATURLE.
Dimanche 11 Aout 2002
Tous droits réservés - © Nice-Matin