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Vous n’en avez pas marre, Gernot Rohr ?

Tendance Foot, le 18/03/2005 à 19h48

C’est toujours comme ça avec lui ! Il a promis un entretien d’une vingtaine de minutes et voilà qu’il se met à papoter pendant près d’une heure, faisant attendre deux autres journalistes de la presse quotidienne debout en plein cagnard (la chaleur était revenue à Charles Ehrmann !), et un de ses amis. “Vous n’en avez pas marre, Gernot, d’être sans cesse sollicités par les médias ?” Il nous le dira un peu plus loin... Car aujourd’hui, les privilégiés, c’est nous !

A trois jours de la réception de Strasbourg, l’entraîneur niçois s’est volontiers prêté au jeu du question réponse. Jamais il n’a laissé transparaître le moindre signe d’une fébrilité que d’aucuns ont cru décelé durant cette semaine qualifiée de cruciale (des rumeurs avaient fait état de son remplacement en cas de défaite).
Gernot, le réaliste, a les pieds sur terre. Il ne s’enflamme pas dans la victoire. Il ne dramatise jamais après une défaite. Et le nul est toujours un point de pris dans la course au maintien, surtout lorsque trois des quatre derniers du classement ont perdu. L’agitation, ce n’est pas son truc. Ni dupe ni devin, il connaît trop bien le milieu du foot et ses lois impitoyables qui le dictent « J’en ai vu d’autres et j’en verrai encore beaucoup... » ça, on peut en être certain !

- Vous n’en avez pas marre de battre Monaco ?
Surtout pas ! Je regrette même de ne pas les jouer plus souvent. Non, plus sérieusement, ce match aller remporté 4-3 au stade Louis II, après voir été menés 3-0, nous a fait du tort. Il a suscité des ambitions démesurées et au-dessus de nos possibilités. De plus, il a alerté nos adversaires, qui savaient que même menés, nous pouvions revenir au score. Et les joueurs ont cru également qu’ils pouvaient renverser la vapeur à chaque fois. Malheureusement, parfois, lorsque l’on y croit trop, on est puni. Comme à Auxerre par exemple, où, à 10 contre 11, l’équipe s’est dit « on y va ». Néanmoins, c’est bien d’avoir vécu un tel événement. En fin de saison, on oubliera toutes les choses négatives et on repensera à ce match. Cela fait 35 ans que je suis dans le football, et je peux vous dire que ça restera. J’avais vécu ce type d’émotion lors de Bordeaux-Milan, même si c’était sur deux rencontres.

- Vous n’en avez pas marre que l’on vous reproche d’aligner Agali en attaque ?
Après ce fameux match à Monaco, l’attente envers lui est devenue telle qu’elle s’est finalement transformée en fardeau. Son triplé a fait tourner la tête de certaines personnes. Ces remarques à son encontre font partie des critiques que je dois assumer. Victor a prouvé qu’il avait les qualités pour jouer mais on a trop mesuré ses performances par rapport à cet exploit. Il ne faut pas oublier qu’il n’a quasiment pas joué l’an passé. On peut comprendre qu’il ait des baisses de régime. Cependant, s’il joue, c’est que je n’ai pas trop d’alternatives non plus. Et si j’avais eu mieux, j’en aurais tenu compte.

- Vous n’en avez pas marre de faire attention à votre ligne ?
A ma ligne ? Non, pourquoi ? Je mange bien, je bois bien, de la qualité surtout : un peu de bière, un peu de Bordeaux. Du Bandol et du Bellet aussi. Mais je suis comme tout le monde : après un grand repas à midi, j’évite d’en faire de même le soir ! J’essaie de faire un petit peu attention. Mais je ne fais pas d’efforts particuliers. Je cours un peu. Je vais au sauna : ça me donne une bonne hygiène. Et ensuite, je prends une bonne douche glacée. Le chaud et le roid, c’est mon secret ! Et dire que je vois des jeunes de 25 ou 30 ans qui prennent des produits pour le régime.

- Vous n’en avez pas marre de garder cette étiquette de joueur méchant sur le terrain ?
Mais ça fait longtemps que je ne joue plus ! Cette étiquette est en train de s’abîmer au fil du temps. C’est comme sur les bouteilles, elles s’usent, et on les change. Sur la mienne, il suffit juste d’écrire un nouveau texte !

- Vous n’en avez pas marre que l’on vous parle encore de votre tacle sur Giresse au vélodrome ?
Cela rejoint votre question précédente, à laquelle il faut ajouter l’étiquette du joueur allemand qui est méchant. Cela fait partie des choses qu’il faut assumer. L’an passé, j’ai revu les images lors des 20 ans de Canal + : la télévision aime bien les repasser. La page est vraiment tournée aujourd’hui.

- Vous n’en avez pas marre de conserver votre calme en toutes circonstances ?
Je me suis énervé à la mi-temps du match à Bastia. Je « gueulerais » plus souvent si j’avais l’impression que mes joueurs ne donnent pas le maximum, or ce n’est pas le cas. Je sais que ma tranquillité agace quelques fois, notamment ceux qui aiment bien l’excitation. J’essaie simplement de ne pas perdre les pédales : en m’énervant, je pourrais dire des « conneries ». J’ai du tempérament, mais je le garde à l’intérieur. Lorsque j’étais joueur, je n’aimais pas les entraîneurs qui criaient tout le temps dans les vestiaires. Alors j’agis avec mes joueurs comme j’aimais que l’on agisse avec moi.

- Vous n’en avez pas marre de voir Créteil dans la zone rouge en Ligue 2 ?
C’est une habitude ! Du moment qu’ils s’en sortent... Créteil est un club qui s’est vu plus grand qu’il ne l’était réellement. Là-bas, il n’y a ni tradition, ni public. Et je ne vous parle pas du terrain, où des pique-niques étaient organisés dessus le dimanche ! Mais les structures sont quand même meilleures aujourd’hui. Après la vie bourgeoise de Bordeaux, Créteil m’a permis de voir ce qu’était le football en banlieue, de vivre et de travailler dans une cité. Et j’ai même ramené des joueurs à Nice...

- Vous n’en avez pas marre de ne pas pouvoir « retaper » votre Trabant ?
J’ai un souci avec ma Trabant : celui de l’immatriculer en France. Le problème, c’est que cette voiture n’est pas répertoriée ici. Actuellement, j’effectue les démarches nécessaires pour le faire. Si je n’y parviens pas, je roulerai avec des plaques allemandes.

- Vous n’en avez pas marre de rouler en BMW rouge ?
Je ne roule pas toujours en BMW. J’ai aussi une Laguna. Le problème, c’est que ma femme, avec le petit, a besoin du siège arrière. Or ma BMW n’a que deux places avant. C’est vrai que j’aime bien les BMW. Cela doit venir de mon époque au Bayern de Munich. Je me souviens avoir visité l’usine. Tous les joueurs en avaient une ! Vous remarquerez que la mienne est petite, et en plus, c’est un véhicule de société ! Je n’aime pas mettre de l’argent dans les voitures.

- Vous n’en avez pas marre des joueurs qui n’ont plus l’amour du maillot ?
Je n’en ai pas à Nice. Même si certains donnent cette impression, elle est fausse. Ici, les joueurs donnent le maximum. La combativité, c’est notre credo. J’étais comme cela en tant que joueur et je pense être crédible lorsque j’évoque ce sujet, notre marque de fabrique, avec eux. On survivra toujours avec cette qualité-là.

- Vous n’en avez pas marre d’être le plus français des Allemands et le plus allemand des Français ?
C’est une belle image ! Elle me sert puisqu’en 2003, j’ai été convié au déjeuner célébrant les 40 ans du traité franco-allemand, en présence de Gerhard Schröder et de Jacques Chirac. Je leur ai remis à tous les deux le maillot du Gym floqué du numéro 40 dans le dos avec leur nom au dessus. Je suis également consultant lors des matches France-Allemagne. En 2006, je serai invité pour la Coupe du Monde en Allemagne. Je suis vraiment très fier d’être européen, et surtout d’avoir été un des premiers allemands à venir jouer en France. Entraîner dans un autre pays ? Pourquoi pas. J’ai la chance de pouvoir parler anglais. Pour l’heure, ce n’est pas mon objectif.

- Vous n’en avez pas marre de jouer le maintien chaque saison ?
Pour le moment, c’est le seul objectif réaliste. Le reste, c’est du rêve. Et devant les joueurs, je n’ai pas le droit de rêver. Récemment, j’ai entendu un président étranger dire ceci : « Mon équipe a le 12e budget de son championnat alors si elle termine 12e, je considère qu’elle est première. Si elle fait 13e, elle est 2e, et ainsi de suite. » Pour nous, c’est la même chose. Puisque l’on est dans une logique de football business, il faut aller jusqu’au bout : à partir de là, ma tranquillité et ma sérénité s’expliquent.

- Vous n’en avez pas marre de voir roder les agents autour du stade Charles Ehrmann ?
Quand il y en a trop, oui. En ce moment, c’est calme. Il faut dire que la période du mercato est terminée depuis fin janvier. Mais ça va sûrement repartir en avril...

- Vous n’en avez pas marre d’être sans cesse sollicité par les médias ?
C’est intéressant de discuter avec des gens cultivés. Cela fait partie de mon travail. Les médias appartiennent à la grande famille du football. C’est aussi grâce à eux que l’on est connu. Tout a commencé avec Canal +, qui nous fait quand même à moitié vivre...

- Vous n’en avez pas marre du milieu du football ?
Non. Et encore moins après la période enrichissante que l’on a vécu en trois jours entre la réception de Monaco, où l’on était les meilleurs, et la défaite à Nîmes, où on est devenu minables, sans que personne ne cherche à comprendre quoi que ce soit. J’en ai vu d’autres et j’en verrai encore beaucoup. On a vraiment vécu les deux extrêmes. Moi, j’ai essayé de garder une certaine dignité. Je pense être de bon conseil pour les joueurs, qui doivent montrer leurs valeurs dans ces moments-là, même s’ils ne sont ni les meilleurs ni les plus techniques.

- Vous n’en avez pas marre de faire la navette entre Le Cap Ferret et Nice ?
En hiver, je ne fais pas la navette car mon hôtel est fermé, et ma famille est ici. Mais c’est vrai que lorsque je me rends là-bas, même un jour et demi par semaine, cela me redonne de la force et me fait prendre du recul. Ma famille me permet de décompresser. Je n’y vais pas que pour les huîtres ! D’ailleurs, ici, je peux les manger chez Marcel, sur le port de Nice.

- De quoi en avez-vous vraiment marre ?
C’est une bonne question. Comme je passe toujours pour celui qui veut positiver les choses, j’en ai marre du froid à Nice, même si cela va bien mieux aujourd’hui. A Nice, ce froid-là, non merci ! Laissez-moi trouver une autre réponse : j’en ai marre de ceux qui se prennent pour d’autres. Je vais arrêter là sinon...


Le groupe du Gym vu par Gernot Rohr :

Damien GREGORINI. Un roc.
Bruno VALENCONY. Un grand ancien.
Cédric VARRAULT. Le beau gosse. Encore que ça se discute maintenant, car il commence à laisser des plumes. Sa dernière coupe de cheveu ? Très
moyenne. Le kiné l’a rasé le jour du match de Monaco. Je lui ai dit qu’une nouvelle vie commençait pour lui.
José COBOS. Mon bras droit. Je mets l’accent sur le mot « droit ». Tant qu’il sera là, il préservera l’état d’esprit qu’on a crée depuis près de trois ans.
Pancho ABARDONADO. Un coeur énorme.
François GRENET. Le Basque intelligent.
Florian JARJAT. L’application. Le labeur. Il se fait toujours chambrer. Il sort un peu du lot dans le groupe des jeunes.
Sammy TRAORE. Le soleil. Il est toujours là pour nous l’apporter. Je le revois arriver à pied au stade de Créteil avec son sac à la main : un jour, je lui ai demandé où il allait et il m’a dit qu’il s’entraînait avec les amateurs de Créteil. Je ne l’avais jamais vu jouer et je lui ai dit de venir une fois avec nous. Vous avez vu la suite...
Martin DJETOU. Le guerrier.
Olivier ECHOUAFNI. Il symbolise la continuité de nos valeurs. On vient de prolonger son contrat malgré sa grave blessure.
Roberto BISCONTI. On a eu un problème tous les deux. Je crois que finalement, ça nous a rapprochés. Il fait des efforts et aujourd’hui, tout colle !
EDERSON. Le talent à l’état pur.
Serge DIE. Une technique hors pair, et la messe du dimanche matin aussi, il la lui faut.
Florent BALMONT. Un joueur exceptionnel. Son mental n’a d’égal que sa technique.
Sébastien ROUDET. Une révélation sur son aile gauche. Il est jeune, il va vite. Venant de Ligue 2, on s’aperçoit de sa valeur, surtout lorsqu’il n’est pas là. C’est vrai qu’une différence de comportement existe entre ses prestations à domicile et celles à l’extérieur, mais elle va s’estomper. Il est encore perfectible sur ce plan-là.
Franco DOLCI. C’est Bernardi ! Il deviendra comme le joueur monégasque lorsqu’il n’aura plus de blessures, qu’il aura mûri et trouvé sa place. Il a
un gros potentiel, mais doit canaliser son énergie.
Thibault SCOTTO. Il est attaché à sa région. Il n’en partira jamais. C’est un garçon intéressant, qui a beaucoup souffert en raison de blessures.
Yoann BIGNE. “ Bibi ”, c’est un garçon formidable qui, après un bon début de saison, a perdu confiance depuis une blessure à la cuisse. Il travaille pour
revenir, et a aussi souffert de l’éclosion de Vahirua sur le côté droit.
Kamel LARBI. Beaucoup de talent. Un joueur racé. Il a des qualités techniques et physiques. Le mental va suivre. Mais il y a encore du travail. Dans une
lutte pour le maintien, c’est plus difficile pour un jeune comme lui. Il faut un peu d’expérience dans ces cas-là.
Franck PADOVANI. Un jeune espoir qui doit devenir plus professionnel. On a essayé de le prêter mais nous n’y sommes pas parvenus. Il a des qualités de
buteur certaines. Avec les jeunes, je ne me décourage jamais. Avec certains, on a réussi, avec d’autres, comme Bakari par exemple, on n’y est pas arrivé. Mais je crois en lui.
Edgaras JANKAUSKAS. (Il lève les yeux au ciel). Il nous laisse sur notre faim. Mais on va persévérer.
Victor AGALI. Je sais qu’il agace le public avec ses attitudes sur le terrain. Mais il est indispensable de par son gabarit : vous avez vu la taille des autres, Vahirua, Roudet, Balmont et même Bisconti ?
“ POUSSIN ” MESLIN. On attend son grand retour. On en est là aujourd’hui avec lui. On l’a recruté quand il était sur une table d’opération. C’est un buteur. Il démarre vite, il anticipe. Il se bat à sa façon : ça se voit moins que les autres mais on ne changera pas son caractère, ni son attitude. Il est comme ça.
Gaby DESMENEZ. Le technicien. Il a remporté le jeu Adidas quand il avait 15 ans je crois ! Il nous a montré comment il dribblait.
Bernard GINES. Un vrai toulonnais, droit et direct, un peu trop même. Il est capable de « péter les plombs ». Il est impulsif. Et aussi pianiste à ses heures...
Enrico PIONETTI. La loyauté et la fidélité mesurées. Le seul rescapé de l’époque italienne.

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30e journee de Ligue 1
ven. 19/04/2024 à 21h


Nice - Lorient : 3-0

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  29e journee de Ligue 1
mer. 24/04/2024 à 21h



Pts J V N D Diff
 3.    Brest 53 30 15 8 7 +15
 4.    Lille 52 29 14 10 5 +18
 5.    Nice 47 29 13 8 8 +9
 6.    Lens 46 30 13 7 10 +7
 7.    Rennes 42 30 11 9 10 +8



   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient : 3 - 0
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice
   33e  ven. 10/05 (21h) Nice - Le Havre


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