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Presse :

Les succès de l'OGC Nice réveillent les consciences niçoises

Le Monde, le 11/11/2002 à 07h46

Grâce à sa victoire devant Monaco (1-0), vendredi 8 novembre, et au match nul du Paris-Saint-Germain face à Sochaux (1-1), les Aiglons sont de nouveau seuls aux commandes du championnat de France de Ligue 1.

Ici, à Nice, pourtant si loin de la Provence de Jean Giono, on croit au regain. Chacun assure que ce doux automne qui n'en finit pas a tout du printemps.
C'est que de Saint-Roch à la Dominante, de Pasteur à Fabron, de la Vieille ville à la Libération et de la République à Saint-Sylvestre, les quartiers de la ville vibrent à nouveau aux succès de l'Olympique gymnaste club de Nice (OGCN), invité-surprise du championnat de France de football de Ligue 1, quelques semaines après avoir été menacé de disparition. Depuis sa victoire devant Monaco (1-0), lors de la 14e journée, vendredi 8 novembre, le club a repris, seul, les commandes de la compétition.

"ON A REFUSÉ DE MOURIR"

Du fond de son modeste bureau de président (bénévole) du club, avec vue imprenable sur le terrain d'entraînement élimé et la bruyante route départementale 202, Maurice Cohen, un des principaux artisans du sauvetage, affirme que "l'impact des performances du "Gym" se fait sentir sur la vie économique locale, sur les médias qui donnent une image plus souriante et laborieuse de la ville et, surtout, sur le moral des gens". "La confiance est là", dit-il. Cette confiance, les autorités du football français l'avaient perdue. Depuis longtemps, mis à part l'épopée de la coupe de France 1997, l'OGC Nice divaguait, engloutissant force millions, toutes devises confondues, entre les mains de repreneurs à chaque fois plus étranges.

La crise de l'été 2002 aurait dû être fatale. Seulement voilà, à l'annonce de la rétrogradation en nationale, les dirigeants ont redoublé d'ingéniosité, les élus ont pactisé, les joueurs se sont sacrifiés et les supporteurs sont descendus dans la rue. Ils se sont convaincus eux-mêmes. Et puis, ils se sont convaincus les uns les autres. Enfin, ils ont convaincu ceux qui les avaient condamnés. "On a tous refusé de mourir. On voulait rester fidèles à notre rêve, continuer à aimer le club. C'était pathétique", explique Gernot Rohr, directeur sportif devenu entraîneur. Alors, ils ont survécu et, aujourd'hui, ils sont animés de l'énergie des gens qui ont failli perdre l'essentiel.

De son quartier de Saint-Roch, Louis Pastorelli, 44 ans, un des fondateurs du groupe de raggamuffin niçois Nux Vomica, locomotive du renouveau nissart, n'en démord pas : "Reprenons la parole et pas pour pleurer", chante-t-il dans "Adieu barraca", un des titres de Carnavale nissart (1998), le deuxième album des Nux, comme on dit là-bas. Ceux qui se battent pour sauver leur patrimoine (Le Monde du 16 octobre) voient la renaissance du club comme une aubaine. Patrice Arnaudo, 29 ans, professeur de langue d'oc des lycées de la ville, fils de pêcheur et supporteur du "Gym", constate qu'une majorité d'élèves a décidé de le rejoindre après avoir fréquenté le stade du Ray ["ré" en français, "raille" en nissart].

PRISE DE CONSCIENCE

"Toute une génération a pris conscience de sa singularité", assure-t-il. Harmony, 16 ans, et Jérémie, 17 ans, deux de ses étudiants, supporteurs jusqu'au bout de l'écharpe, se félicitent, par ailleurs, de la présence en cours de blacks, de beurs, "d'un Breton et d'un Parisien". "Au stade, continue Patrice Arnaudo, les jeunes sont au-delà du "Oh hisse, enculé !" Ils s'y retrouvent pour afficher leur différence. L'affluence en hausse doit nous permettre de concerner encore plus de gens." Marco et Max, deux récents trentenaires responsables de la Brigade Sud Nice (BSN), groupe de supporteurs qui revendique 2 000 fidèles, font remarquer fièrement que tout leur matériel – banderoles, écharpes, drapeaux, chants – est en niçois.

"Nous sommes parmi les rares ultras à nous réclamer d'une identité locale, prétendent-ils. La BSN n'a pas été créée pour ça mais, peu à peu, le "Gym" nous a fait comprendre ce que nous étions. On a même pensé offrir des cours de nissart à nos membres." A l'Armada rumpetata nissa, qui réunit 200 habitués de la tribune nord, Sonia Filiol, 25 ans, la présidente, et Alexandre Fetouaki, 30 ans, un de ses bras droits, avouent se "raccrocher au nissart" pour tenter de favoriser l'intégration dans une ville où les quartiers à problèmes ne manquent pas. "Avant le match, on organise un apéro avec des plats du coin : socca, pissaladière, dit Sonia Filiol. On parle le niçois. On fait comprendre qu'on appartient à une communauté." Ces propos rassurent Dominique Olivesi, 45 ans, historien, auteur de l'article "OGC Nice" dans le Dictionnaire historique du comté de Nice, qui paraîtra en décembre. Cet abonné de la tribune nord se dit convaincu des bienfaits de l'aventure des Rouge et Noir sur l'image de la ville – et associe le procureur de la République Eric de Montgolfier, lancé dans une vaste opération d'assainissement public, à cette restauration – mais s'interroge sur les dangers, "très réels", d'un "repli identitaire". Un souci partagé par la municipalité (UMP), qui entend faire de Nice, cinquième ville de France, "une capitale euro-méditerranéenne".

La Communauté d'agglomération de Nice Côte-d'Azur (Canca), entité aux compétences élargies qui regroupe 22 communes des Alpes-Maritimes, présidée par Jacques Peyrat, maire de Nice, a vite compris le profit qu'elle pouvait tirer de la situation, elle qui avait du mal à s'imposer. Le 31 août, alors que l'OGC Nice venait de faire match nul à Paris (1-1), elle publiait, dans le quotidien L'Equipe, moyennant 45 000 euros, un encart proclamant : "Pour être champion, il faut une équipe soudée... un bon traîneur... un élan solidaire ! (...) Canca. Une équipe qui gagne."

"L'exemple du club était bon pour nous, explique Charles-Edouard Saman, directeur de cabinet du président Peyrat. On ne peut que se féliciter des succès du "Gym" pour ceux qui ont travaillé au dossier de sauvetage, pour l'image du département, pour la paix sociale." Les responsables du quotidien Nice-Matin s'en félicitent aussi. Les performances du club valent à leur édition de Nice de gagner, les lendemains de matches, entre 3 % et 10 % de lecteurs, pour une moyenne habituelle, sur cette zone, de 43 000 exemplaires (ventes au numéro et abonnements). Mis à part les sponsors maillot de l'OGC Nice (Maison de la literie et Ubaldi), les annonceurs se font tirer l'oreille, regrette, en substance, Robert Cerdan, directeur de la publicité. Quant aux idoles du passé, "Pancho" Gonzales, 75 ans, toujours au club et capable de chanter Calant de Vilafranca, hymne niçois quelque peu paillard, mieux que bien des Niçois, ou Charly Marchetti, 60 ans, gardien de but des années 1970, natif du quartier Saint-Roch, ils se disent "fiers tellement aimé en pleine lumière" et retrouvent au stade du Ray "un peu de l'ambiance du Nice des années 1960". Certes, l'OGC Nice n'est pas champion de France 2002-2003. Certes, il n'a pas emporté la Ligue des champions. Mais le vieux club a fait mieux. Il a rendu à ce petit bout de terre, qui n'est pas italien et ne sent pas vraiment français, ce qui fait le charme de ses naturels : la joie de vivre et un brin d'orgueil.

Quatre candidats pour le nouveau stade

Quatre cabinets d'architectes, ayant noué des alliances avec des entreprises locales, ont été retenus par la ville de Nice pour participer au concours de projets du futur stade du Ray, construit en lieu et place de l'actuelle enceinte : Macary-Zublena-Delamain (Stade de France, à Saint-Denis), Gaudin (stade Charléty, à Paris), Chaix-Morel (stade de la Licorne, à Amiens) et Ferret (Stadium de Toulouse). "La construction d'une enceinte de 30 000 places pour 53,5 millions d'euros n'est pas une chose courante en France", souligne-t-on dans l'entourage à la mairien pour expliquer la qualité des candidats. Les maquettes devraient être présentées d'ici six à huit mois. La date du choix final n'est pas encore connue. Le stade devra être achevé en 2005 et sera desservi par le tramway dès 2006. Les travaux commenceront en juillet 2004. Pendant cette période, l'OGC Nice sera contraint à l'exil. Les solutions de remplacement offertes par le stade Charles-Ehrman (plaine du Var) et le stade Louis-II (Monaco) n'ont pas été retenues. Le "Gym" jouera donc à Cannes, au stade de La Bocca, au grand dam de ses supporteurs, qu'une rivalité historique oppose aux Cannois.

Michel Dalloni
Lundi 11 novembre 2002
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dim. 07/04/2024 à 15h


Reims - Nice : 0-0

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Pts J V N D Diff
 3.    Monaco 52 28 15 7 6 +15
 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 44 28 12 8 8 +6
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
 7.    Lyon 41 29 12 5 12 -7



  mer. 13/03 (21h10) PSG - Nice : 3 - 1
   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice


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