Un huis clos bénéfique ?

En difficultés depuis le début de la saison à domicile, où ils n’ont remporté qu’un seul match sur six, les Niçois seront-ils plus à l’aise dans un stade du Ray vide, pour cause de huis clos, face à une équipe auxerroise en plein redressement ?

Enjeux
Drôle de paradoxe pour les Niçois depuis le début de la saison. Malgré un calendrier abordable (Troyes, Sochaux, Nantes, Saint-Etienne, Le Mans et Marseille dans l’ordre chronologique) et déjà six rencontres disputés au Stade du Ray, les hommes de Frédéric Antonetti n’ont glané que cinq petits points chez eux, contre déjà huit récoltés à l’extérieur, en dépit de plusieurs déplacements périlleux (Toulouse, Paris, Lille, Monaco et Lens). Des résultats qui placent les Aiglons au 17e rang du classement des matches disputés à domicile. Autant dire une misère pour une équipe azuréenne qui, jusqu’à présent, avait la réputation d’être difficilement prenable dans son antre, avec un public toujours chaud bouillant. Trop même parfois. Sanctionné une première fois pour les débordements commis lors de la troisième journée contre Sochaux (1-2), le Gym n’a pas pu, ou su, empêcher ses supporters de se mettre une nouvelle fois tristement en valeur.

En effet, lors de la sixième journée, Saint-Etienne se déplaçait sur la Côte. Le match était tout d’abord retardé à cause de l’utilisation de fumigènes. Et bien après le coup de sifflet final, une partie des spectateurs du Ray, mécontents de l’arbitrage et de la défaite de leur équipe (0-1), envahissait pendant près d’une demi-heure la pelouse. Au grand dam des dirigeants de l’OGC Nice, qui savaient très bien ce qui leur pendait au nez : un match à huis clos. Preuve de leur résignation, ils n’ont même pas cherché à faire appel de la sanction prononcée le 5 octobre dernier par la commission de discipline de la LFP. Au vu de leurs résultats jusqu’ici à domicile, on est en droit de se demander si ces tribunes vides ne seront pas un mal pour un bien ? Et si cette absence de pression de la part d’un public méditerranéen, toujours très exigeant avec ses ouailles, ne leur permettra pas de se libérer et de remporter une seconde victoire précieuse à domicile ? Toujours est-il qu’avec seulement quatre points d’avance sur le premier relégable, Sochaux, les Niçois n’ont plus vraiment le droit de gaspiller des points à domicile.

Pour l’AJ Auxerre, en revanche, cela va beaucoup mieux. Dans le trou avant la trêve internationale, avec une triste élimination en Coupe UEFA face aux modestes Bulgares du Levski Sofia, couplée à une bien pâle prestation sur le terrain de Toulouse (2-0), les hommes de Jacques Santini se sont refaits une santé depuis contre le voisin troyen. Sans être totalement convaincants, surtout en première période, les Bourguignons ont remporté un net succès (3-0), agrémenté d’un but de Benjani, qui n’avait plus trouvé le chemin des filets adverses depuis le mois d’avril dernier. Et comme Luyindula est dans une forme rayonnante actuellement, l’entraîneur ajaïste peut respirer un grand bol d’air pur du haut de sa quatrième place en Ligue 1, loin derrière Lyon… mais à seulement un petit point du dauphin parisien. Plutôt à l’aise à l’extérieur depuis le début de la saison avec déjà deux victoires, et en mettant de côté le cauchemar lensois (7-0), les Auxerrois ne se déplaceront donc pas sur la Côte d’Azur avec une pression énorme. Juste avec l’envie de bien faire et de s’accrocher fermement au wagon de tête.

Revue des effectifs
Pour la venue d’Auxerre, Frédéric Antonetti dispose d’une équipe presque au complet, puisque ne manquent juste à l’appel que Cédric Varrault (fracture du péroné) et Roberto Bisconti (en rééducation). Sammy Traoré, lui, est de retour après sa suspension et devrait réintégrer sa place en défense centrale, aux côtés d’Abardonado probablement.

De son côté, Jacques Santini devra une nouvelle fois composer avec une multitude d’absents. Radet, touché en première période face à Troyes, souffre d’un problème musculaire derrière la cuisse et doit passer des examens complémentaires pour connaître la durée de son indisponibilité. Kaboul, lui, poursuit sa rééducation et devrait être en mesure de recourir d’ici deux semaines. Bolf soigne toujours sa sciatique récurrente et Jaures n’est pas encore en mesure d’entamer sa rééducation. Autant dire que la défense bourguignonne sera grandement amoindrie pour ce déplacement dans le sud. Mais les Auxerrois doivent commencer à avoir l’habitude…

Ils ont dit…
«Ce huis clos, c’est une mauvaise blague. D’abord pour nos supporters, qui seront privés du match. Mais aussi, et surtout, pour le club car ce huis clos correspond à un manque à gagner de 500 000 euros. Pourquoi 500 000 euros ? Car on perd la recette du match, car on doit offrir à nos abonnés des places pour une autre rencontre, en l’occurrence celle de Coupe de la Ligue contre Châteauroux, car on doit assurer la sécurité d’un match à huis clos, ce qui nous oblige à doubler les effectifs autour du stade pour ne pas que certains essayent de rentrer. Tout ça à cause des agissements de supporters qui ne sont pas dignes de ce nom. (…) Malheureusement, à cause de 30 personnes, 14 000 vont être privées du match contre Auxerre.» Au micro de France Bleu Azur, Maurice Cohen, le président niçois, ne mâchait pas ses mots à l’encontre de la petite frange de supporters du Gym qui s’est tristement illustrée lors de la réception de Saint-Etienne.

Un huis clos qui est au centre de toutes les discussions, puisque dans le camp auxerrois, nombreux sont ceux à regretter également une telle sanction. A commencer par l’entraîneur, Jacques Santini, qui s’exprimait dans les colonnes de L’Yonne Républicaine : «J'ai déjà vécu un match à huis clos et c'est très spécial. N'importe quel sportif dirait qu'il vaut mieux un stade plein de supporters, même adverses, que des tribunes vides. Je pense que ceux qui se permettent de prendre ce type de sanctions devraient y réfléchir. Ceci dit, il n'y a pas que dans ce domaine que les autorités ont des décisions surprenantes.» Un avis que partagent deux de ses hommes. Philippe Violeau tout d’abord : «Ce n'est un bien pour personne. Cela ne me fait pas plaisir de jouer dans un stade vide, surtout en compétition. Pour Nice comme pour nous, je ne vois aucun avantage à cela. L'ambiance fait partie du jeu, même quand les supporters ne sont pas acquis à notre cause. Leurs encouragements pour nos adversaires sont source de motivation pour nous.» Et le portier bourguignon Fabien Cool ensuite : «C'est horrible. Si on joue au foot, c'est pour l'ambiance, pour donner du plaisir aux gens. Il faudrait trouver d'autres sanctions que le huis clos. Cela sera difficile d'entrer dans le match. Il risque de ressembler à un entraînement.»

L’arbitre de la rencontre
A bientôt 42 ans, le Rennais Stéphane Moulin officiera pour la septième fois cette saison en Ligue 1. Sa dernière rencontre en date fut un PSG - Nantes au Parc des Princes, lors de la 10ème journée, remportée par les joueurs de la capitale (2-0). Un match qui s’est déroulé avec quelques problèmes, avec un but sur hors-jeu et de nombreuses discussions avec Landreau notamment. Depuis le début de la saison, cet arbitre de la fédération depuis 1991 réalise plutôt un sans-faute, faisant de lui incontestablement l’un des meilleurs sifflets français.

Statistiques
Leur Face à Face en Ligue 1

2000-2001 Nice était en Ligue 2
2001-2002 Nice était en Ligue 2
2002-2003 Nice - Auxerre 1-0
2003-2004 Nice – Auxerre 1-1
2004-2005 Nice - Auxerre 1-0

Leurs cinq derniers matches

Lille - Nice 4-0 (Ligue 1, 7e j.)
Nice - Le Mans 1-0 (Ligue 1, 8e j.)
Monaco - Nice 0-0 (Ligue 1, 9e j.)
Nice - Marseille 0-1 (Ligue 1, 10e j.)
Lens - Nice 2-2 (Ligue 1, 11e j.)

Metz - Auxerre 0-2 (Ligue 1, 8e j.)
Auxerre - Sochaux 3-0 (Ligue 1, 9e j.)
Levski Sofia - Auxerre 1-0 (Coupe UEFA, préliminaire retour)
Toulouse - Auxerre 2-0 (Ligue 1, 10e j.)
Auxerre - Troyes 3-0 (Ligue 1, 11e j.)

Les groupes
Nice
Grégorini, Moreau – Abardonado, Fanni, Tchato, Yahia, Traoré – Echouafni, Balmont, Rool, Bigné – Bagayoko, Roudet, Vahirua, Camara, Koné.

Auxerre
Cool, Hamel - Sagna, Grichting, Mignot, Radet, Martin, Coulibaly - Berson, Diaby, Kahlenberg, Lachuer, Cheyrou - Benjani, Akalé, Piéroni, Luyindula.

Cédric Callier
Sport24