Un nul bienvenu

Comme à l’aller, Nantes et Nice ont partagé les points (0-0) au terme d’une rencontre vive, mais trop brouillonne pour que l’une ou l’autre ne prenne l’avantage. La défaite de Sochaux arrange les deux équipes, solides treizième et quatorzième.

Dos à dos le 20 août dernier au terme du match aller (1-1) disputé au stade du Ray, Nantes et Nice se retrouvaient un peu plus de quatre mois après à la Beaujoire pour la revanche. Battu au même endroit la saison dernière (1-0) sur un but unique de Florent Balmont, le FCNA voulait reprendre sa série de succès face à l’OGCN (dix-sept victoires en vingt-neuf matches), alors que son hôte voulait sans doute reprendre les deux unités abandonnées cet été au bord de la Méditerranée. De part et d’autre, on espérait voir briller Julio Hernan Rossi et David Bellion, les deux recrues offensives fraîchement qualifiées mais pas forcément assez affûtées pour démarrer la rencontre. Douzième et treizième du championnat au coup d’envoi, avec douze points d’avance sur les relégables, les deux clubs pouvaient se donner encore un peu d’air au classement en cas de succès.

Nice plus prompt
L’OGC Nice était le premier en action. Mieux entrés dans la rencontre que son adversaire ou tout simplement plus volontaires, les Aiglons posaient leurs serres sur le ballon et le faisaient bien circuler en jeu court à ras de terre. Et après un premier coup franc de Balmont dans le mur nantais en guise de banderille (3e), le Gym ne tardait pas à se procurer les premières occasions par l’intermédiaire d’un ancien de la maison nantaise, Mamadou Bagayoko. Lequel commençait par se jeter sur un nouveau coup franc de l’ancien Lyonnais, mais qu’il ne pouvait pousser au fond malgré sa tentative de tête plongeante (18e). Dans la foulée, l’avant-centre azuréen reprenait d’une volée acrobatique un centre de la gauche de Bigné, mais la tentative, dévissée, filait loin des buts de Landreau (19e). Côté nantais, on ne mettait pas tout l’allant nécessaire pour venir inquiéter la défense adverse, même si cette deuxième occasion franche des Niçois avait le don de piquer au vif les Canaris. Bamogo commençait par riposter par un joli enchaînement amorti poitrine-petit pont sur Abardonado dans la surface adverse, mais butait sur Grégorini, solide sur ses appuis (23e), et les locaux profitaient ensuite des coups de patte de Dimitrijevic pour venir inquiéter Grégorini.

Attentif et juste au terme du premier quart d’heure sur le premier corner du jeune Serbo-monténégrin (14e), puis sur une passe en profondeur destinée à Da Rocha qu’il captait (31e), le portier visiteur était en revanche nettement moins bien inspiré sur deux nouveaux coups de pieds de coin du préposé nantais à l’exercice. Par deux fois, il manquait sa sortie et il s’en fallait de peu pour que Mauro Cetto ne pousse le ballon au fond des filets du pied (40e), ou de la tête (45e), après une belle déviation du crâne de Nicolas Savinaud au premier poteau. Plutôt tortue que lièvre, les serins de Serge Le Dizet s’étaient réveillés au bon moment et ils pouvaient estimer que la pause venait les stopper dans leur élan.

Première de Bellion et Rossi
Grand artisan du réveil des siens en fin d’acte initial, Frédéric Da Rocha quittait son rôle de passeur ou de créateur reculé pour se muer finisseur et il se mettait en bonne position à deux reprises consécutives. D’abord sur une frappe en pivot à vingt mètres dans l’axe du but de Grégorini, que le portier visiteur captait (52e), puis sur un caviar de la droite de Savinaud que l’autre «ancien» du FCNA catapultait du haut du front au-dessus de la lucarne gauche du but adverse (54e). Auparavant, le banc niçois s'était levé comme un seul homme lorsque Aurélien Capoue contrôlait le ballon de la main dans sa propre surface, mais M. Cailleux n'accordait pas le penalty qu’il réclamait (49e). Roudet manquait un contrôle dans la surface de réparation nantaise alors qu’il était bien placé, quoique excentré sur la gauche et son tir avait échoué sur le petit filet extérieur de Landreau (51e). À l’heure de jeu, la troupe de Serge Le Dizet faisait sauter la bride qui limitait le régime de son moteur. Da Rocha, encore lui, profitait d’un rare moment de laxisme défensif des Niçois pour frapper à bout portant sur Grégorini (60e). Peu après, Diallo, idéalement placé dos au but au point de penalty, était trop altruiste en voulant remettre le ballon en retrait alors qu’il pouvait tenter sa chance en pivot (64e).

Le Malien était en revanche presque plus adroit dans une position plus difficile, en angle totalement fermé dans la surface, mais sa frappe était bien détournée par le dernier rempart (66e). Keserü prenait ensuite son adhésion dans l’école de contrôles fondée par Roudet un peu plus tôt, alors que Signorino l’avait mis en position idéale (70e). Le rythme des débats baissait ensuite de nouveau d’intensité, malgré une dernière frappe de Rool bien détournée par Landreau (87e), et une chute suspecte de Bamogo dans la zone de vérité visiteuse dans les arrêts de jeu (90e+2). La rencontre s’achevait ensuite sur le seul 0-0 de la journée, en dépit de l’entrée en jeu de Rossi (76e) et de Bellion, une vingtaine de minutes plus tôt. Avec ce point du match nul, les deux formations prennent néanmoins un peu plus le large sur les relégables et sur Sochaux, dont le lourd revers à Lille fait l’affaire des Nantais et des Niçois. Solidement installés dans le ventre mou, le treizième et le quatorzième du championnat auront l’occasion d’asseoir ce rang la semaine prochaine, à Metz et devant le PSG.

Vincent Gehin
Sport24