Nice boit la tasse

Le leader a subi dans les Ardennes sa troisième défaite, la plus lourde de la saison.

Nice est toujours, et pour vingt-quatre heures au moins, le leader du Championnat de France. Mais les Aiglons ont subi à Sedan, qui restait sur trois échecs consécutifs et n'avait aucun droit à l'erreur, une cuisante défaite. Leur plus lourde de la saison. En seize matches jusqu'à présent, ils n'avaient encaissé que sept buts. En l'espace de quatrevingt-dix minutes, ils en ont pris trois et le rapprochement avec l'absence de José Cobos vient tout de suite à l'esprit.

C'est sans leur capitaine que les Azuréens s'étaient déjà inclinés deux fois face au Havre (1-2) et à Sochaux (0-1). C'est sans lui qu'ils ont plongé dans les Ardennes en présentant une défense nettement moins à son affaire et en n'affichant pas le même visage que d'habitude.

On crut pourtant un bon moment que Nice allait à nouveau réussir dans son entreprise. Sedan avait le monopole du jeu, campait dans le camp des Aiglons mais ne réussissait rien de productif. Pour cela, il aurait fallu un jeu un peu moins prévisible, plus de vitesse, plus de technicité, plus de folie aussi pour déstabiliser un bloc azuréen aux valeurs toujours aussi bien établies. Les coéquipiers de Roy ne laissaient aucun espace. Solidaires, ils apparaissaient comme des sangsues, à deux, voire trois, sur le porteur du ballon. S'ils avaient peu l'occasion de pousser dans le camp adverse du moins n'étaient-ils jamais mis en danger. Et puis, petit à petit, alors que Sedan haussait son rythme de jeu, la défense niçoise commença à donner de la bande. Une tête de N'Diaye fut détournée (29e) et une frappe de 30 mètres de Noro bien prise par Grégorini (32e). Mais, quelques instants plus tard, le gardien du Gym s'avouait vaincu. Un coup franc de Vaz était repoussé par la défense mais Vaz insistait et son centre trouvait Henri Camara, qui profitait d'une sortie trop courte de Grégorini pour le contourner et marquer dans le but vide (35e).

L'éclat de Liri

Le premier but sedanais depuis 326 minutes et le début d'une période difficile pour les Aiglons, puisqu'un tir d'Oulida était repoussé in extremis par Grégorini (42e), qui voyait dans la même minute son poteau le suppléer sur une tentative de N'Diaye. La mi-temps, mise à profit par Gernot Rohr pour resserrer les boulons, ne changeait cependant rien à l'affaire et, dès la reprise, Nice craquait une deuxième fois.

Ducourtioux, très actif sur son côté, adressait un centre que la défense azuréenne repoussait dans les pieds d'Henri Camara, qui plaçait une frappe à ras de terre que Grégorinimaîtrisait avec difficulté mais... derrière sa ligne de but (47e). Henri Camara signait son quatrième but de la saison. Nice souffrait comme cela ne lui était pas arrivé depuis un moment. Il le payait cash avec deux buts encaissés et il était maintenant intéressant de voir comment les Aiglons allaient réagir dans l'adversité. Au niveau de l'état d'esprit, ce fut plus que correct. À l'image d'Everson, très remonté par les circonstances et d'une activité débordante, les Niçois ne voulurent rien lâcher et ils tentèrent de donner à leur prévisible défaite des proportions moins grandes : En se livrant, ils se découvraient, s'exposaient à un contre, mais se donnaient la possibilité de réduire. le score comme sur cette tête un peu trop décroisée de Traoré sur un corner d'Everson (79è).

Pour aller au bout de leurs intentions, il leur manquait cependant un véritable potentiel offensif comme celui constitué de l'autre côté par le diabolique Henri Camera et par Liri, qui venait de rentrer. Les Sedanais n'eurent finalement pas trop de difficultés à gérer leur logique succès auquel ils donnèrent même un éclat particulier quand, dans un angle très fermé, Liri exécutait Grégorini (89è) pour rabibocher définitivement le CSSA avec ses supporters.

Jean-Pierre RIVAIS
Dimanche 01 décembre 2002
© L'Equipe