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Nice, l'image neuve

L'équipe, le 03/12/2002 à 14h06

La promenade des Anglais, les retraités qui promènent leurs chiens sous le soleil, les nouveaux riches qui paradent en grosses cylindrées, les magouilles politico-financières réelles ou supposées. Nice, pour les 60 millions de Français qui n'y habitent pas, c'est un peu de tout ça. Un concentré de clichés alimenté par l'observation et un lourd faisceau de présomptions. L'OGC Nice a d'ailleurs longtemps contribué au phénomène. Il y a quelques mois encore, la reprise du club par Robert Cassone, dont le père est fiché au grand banditisme, avait plongé pour de bon les Aiglons dans la tourmente. Un homme aux amitiés sulfureuses greffé sur un club à la gestion déjà douteuse. Une parfaite caricature des maux de la cité.

Et puis le miracle s'est réalisé. Cassone s'est éclipsé, les joueurs ont brillé, la Mairie s'est impliquée, un repreneur est arrivé, la DNCG a approuvé et l'OGCN a pu monter. Mieux qu'un miracle, c'est une aubaine. Car l'équipe de Gernot Rohr ne se contente pas de gagner. Elle véhicule des valeurs foncièrement fédératrices : travail, solidarité, jeunesse, amitié. L'exact contraire, ou presque, du reflet envoyé jusque-là par la ville. « Oui, c'est du pain béni, reconnaît Jacques Peyrat, le maire UMP (et ex-FN). Cela donne une image fabuleuse de cette ville. Rien ne peut nous propulser autant sur le devant de la scène que le foot. Au Sénat comme à l'étranger, la première chose dont on me parle, c'est de l'OGC Nice. C'est un air frais qui souffle sur le foot français. Un air vivifiant, sain. »

Loana contre Cobos ?

Nice s'offre un ravalement de façade à peu de frais. Mieux que la plus ambitieuse des campagnes publicitaires, même si la Communauté d'agglomération de Nice-Côte d'Azur (CANCA) a déjà « communiqué » sur les victoires niçoises dans la presse nationale. Lassée qu'on lui rappelle son pourcentage élevé de population âgée de plus de soixante-cinq ans, la ville insiste aujourd'hui sur les 50 % n'ayant pas encore atteint la quarantaine. « Le tourisme représente 1,5 milliard d'euros de recettes par an, c'est la première industrie de la ville, rappelle Bernard Morel, le président de l'office du même nom. Nice, jusque-là, c'était surtout une image d'Épinal, la promenade des Anglais, les églises baroques, la gastronomie. On essaie de la compléter en insistant sur la mer et la montagne, et la réussite de l'OGCN nous conforte dans cette idée. Il y a peu, l'image de l'OGCN était barbouillée, indolente. Aujourd'hui, elle est jeune, tonique, rafraîchissante, on apparaît enfin comme une ville forte, vivante, dynamique, entreprenante. Ça s'inscrit parfaitement dans notre nouvelle communication. »

Du coup, le carnaval (du 21 février au 5 mars prochain) doit s'adapter. Le thème choisi (« Roi de la point-com média »), n'avait pas intégré l'OGCN. « Mais on va essayer de jouer sur le fait que les médias, comme les autres, n'ont pas vu arriver le coup : rire de la bonne farce que ces footballeurs nous ont faite. » Au départ, le clou du défilé devait être une Loana en papier mâché lovée dans une énorme baignoire de mousse qui déborde en arrivant sur la place Masséna. Mais, aujourd'hui, la question peut être posée. Qui sera la star du carnaval : la bimbo en maillot ou le Cobos en short ?

« Du tout noir au tout rose »

Grâce au foot, Nice se voit subitement plus jolie. L'embellie sportive attise la fierté locale, longtemps mise en veilleuse. Les groupes de supporters n'hésitent plus à affirmer leur sentiment identitaire. Un panneau en nissart (le dialecte local) est ainsi apparu à la sortie des vestiaires, cette semaine. Calqué sur le « This is Anfield » de Liverpool ou le « Per voi, vinceremu » (pour vous, nous vaincrons) de Furiani, il proclame : « Aqui li sien douze per jugà » (ici, on joue à douze).

Le noyau dur des supporters est regroupé au sein des Fidèles du grillage, du nom de la clôture qu'ils ont déformée à force de s'appuyer dessus chaque jour. « On voit plus d'admiration dans le regard des autres supporters, a remarqué Julie Ribaut, la vice-présidente. Le foot ne va pas redorer le blason de la ville en général, mais il prouve aux gens qu'il n'y a pas que de la magouille à Nice. Pour moi, d'ailleurs, il n'y a pas de magouille. Mais je suis chauvine à 150 % . » Dix ans qu'elle vient à l'entraînement tous les jours. Etudiante, elle séchait les cours. Devenue prof, elle a calqué ses horaires sur ceux de l'OGCN.

Elle a pu observer le changement radical de climat : Gernot Rohr est aujourd'hui une personnalité incontournable, choyée par le tout Nice. Un palace de la ville lui offre même le logis jusqu'au printemps prochain. « Partout où nous allons, on nous donne en exemple auprès des jeunes, note l'entraîneur. Le comportement des joueurs, du staff, des dirigeants ont créé une petite révolution. La ville a compris qu'il faut être aux côtés de son club. On compte beaucoup sur elle pour avoir de meilleures équipes, mais c'est l'esprit qui compte. » Le jeune papa s'enthousiasme. « Avant, quand j'allais à Paris, on disait : "Tiens, voilà le Bordelais." Maintenant, on dit Rohr le Niçois. Même mon facteur, au Cap-Ferret, regarde tous les matches de l'équipe sur kiosque car il voit qu'elle se vide les tripes. Nous avons provoqué un changement comme seul le sport peut en produire aussi rapidement. Et toute la ville est entraînée par cette réussite. »

« L'équipe fonctionne sur un dynamisme, une volonté collective, plus que sur des stars, c'est ça qui fédère, analyse Gilles Acomando, procureur adjoint de Nice après avoir officié à Bordeaux au temps des enquêtes sur la gestion de Claude Bez. D'autant que les gens ont perdu leurs équipes de rugby et de handball. On passe de quelque chose de tout noir à quelque chose de tout rose. »

L'OGCN occupe moins la justice locale. Elle détourne aussi l'attention au moment où l'affaire Spada (*) fait tousser les élites locales. Évacués, également, les tensions sociales, le mal être d'une ville qui a placé Jean-Marie Le Pen largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle avec 26,8 % des suffrages (29,1 au deuxième tour). Il y a un peu de l'équipe de France 1998 black blanc beur dans l'actualité niçoise. Une communion un peu artificielle mais fervente. Et porteuse, très porteuse.

Gilbert Stellardo, ancien président de la chambre de commerce et d'industrie, premier adjoint de la ville, en froid avec Peyrat, est aujourd'hui actionnaire majoritaire. Un vecteur d'image tel que l'OGC Nice, c'est potentiellement de la dynamite électorale.

(*) Deux dirigeants de Spada, un groupe de BTP, ont été mis en examen et écroués pour faux et usage de faux. Ils sont soupçonnés d'avoir versé des commissions occultes à des élus.

Jean-Pierre RIVAIS
© L'équipe






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