Les aiglons ne dramatisent pas

Etrillés à Sedan (0-3), les Niçois ont l'opportunité de retrouver la place de leader dès ce soir.

Les niçois vont probablement revenir très vite à leurs bonnes habitudes. Pour la première fois de la saison, ils ont utilisé les services d'un avion privé pour se rendre à Sedan et y subir une lourde défaite (0-3). « L'an passé déjà, en D 2, on avait fait trois infidélités aux avions de ligne et trois fois on avait perdu sans réussir à marquer un seul but », raconte Gernot Rohr, qui ne s'attarde cependant pas plus longtemps qu'il ne faut sur l'anecdote.

« Il y a peut-être une petite lassitude physique, poursuit l'entraîneur du Gym. On a fait beaucoup de mauvaises passes, on a perdu trop de ballons. Toutes nos victoires ont été collectives. Cet échec l'est aussi. Ça a commencé derrière et ça a fini devant. » Une impression que partage Éric Roy capitaine d'un soir dans les Ardennes. « On avait perdu l'habitude de perdre et d'être dominés dans le jeu. Or nous avons tous été individuellement moins bons. On a encaissé des buts qu'on ne prenait pas précédemment. Certains étaient même un peu gag. »

La déception est là, bien palpable, chez des Aiglons habitués depuis le mois d'août à surfer sur la vague du succès et qui ont ressenti d'autant plus durement la claque sedanaise. Mais comme l'a dit leur entraîneur dés le coup de sifflet final, samedi, « il fallait bien que ce moment arrive ». Et les Niçois, qui ne se sont jamais pris pour ce qu'ils ne sont pas, n'ont aucune difficulté à relativiser. « Le groupe est touché, reconnaît Rohr. Mais notre objectif n'est pas d'être champion de France. Nous sommes donc confortés dans notre discours et notre objectif. »

Roy : « Cette gifle va remettre les idées en place »

« On n'a jamais dit qu'on briguait le titre mais les 42 points du maintien, ajoute Roy. Cette gifle va remettre les idées en place. Notre environnement s'était peut-être pris à rêver. » Une manière de dire et de faire comprendre que ce résultat négatif peut d'une certaine manière se révéler bénéfique. Et aider les Aiglons à repartir dans le bon sens avec les vertus qui sont les leurs depuis le début du Championnat et qui leur ont manqué à Sedan, à l'exception d'une première demi-heure bien maîtrisée. Cette contre-performance n'est pas à oublier mais elle doit servir à tourner la page et à repartir.

Le Gym en a l'occasion dès ce soir, en match avancé de la 18e journée face à Ajaccio, au stade du Ray. « C'est une opportunité à ne pas laisser échapper, explique Noé Pamarot. Nous sommes tous motivés et décidés à effacer cette vilaine impression. Nous voulons retrouver le Nice du début de saison. » Grégorini, le gardien, malheureux au stade Louis-Dugauguez, est animé du même état d'esprit. « Sur dix-sept matches, on est passés une seule fois à travers. Il ne faut pas dramatiser mais réagir dès ce soir face à Ajaccio devant nos supporters. À nous de nous reprendre pour ne pas vivre de regrets. »

Toujours privé de Cobos et de Pitau, blessés, Gernot Rohr a actionné le levier de la remise en question. Pour ce match, il a fait confiance au même groupe qu'à Sedan. Une façon de responsabiliser ses joueurs et de leur permettre de se relancer. Le jeu en vaut la chandelle. Nice, qui n'a plus encaissé un seul but à domicile depuis le 24 août (contre Montpellier, 2-1), veut préserver cette imperméabilité. Et les Aiglons ont la possibilité, en cas de victoire, de reprendre la tête du Championnat. Momentanément tout au moins.

Jean-Pierre RIVAIS et Janine GIANARIA
© L'Equipe