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Presse :

Pamarot de bas en haut...

Nice-Matin, le 18/01/2003 à 11h31

Sur la pelouse du Ray ou dans les couloirs de notre journal, Noé Pamarot dégage une impression de puissance. Même en veste de cuir, jean et baskets, la force semble accompagner chacun de ses pas. Ceux qui le croisent pour la première fois s'attardent, évidemment, sur ses cuisses bientôt aussi célèbres (mais bien moins envoutantes) que les jambes de madame Karembeu...

Lui s'est habitué à ces regards en coin qui déclenchent des bouches bées. Les plus audacieux lui demandant même parfois l'autorisation de toucher. Face à ce cortège de mines stupéfaites, il se marre et ne compte plus les blagues ciblant ses jarrets qui nourriraient une famille nombreuse pendant une semaine.

Pourtant, comme il l'a, lui même, clamé un jour : il n'est pas qu'une paire de cuissots.

Seuls, les bigleux à la vue basse le raccourcissent à ce point.

« J'ai la sensation d'être entré dans la télé »
Noé Pamarot, 23 ans, est un garçon surprenant. Complexe. Paradoxal. Double, donc pas simple...

On l'imagine armé de certitudes. Il est criblé de doutes. On le croit positif. Il traine un pessimisme pesant.

« J'aperçois d'abord le côté sombre des choses », avoue-t-il d'une voix douce.

Les tourments qui lui collent à la peau depuis sa plus tendre adolescence gâchent la vie, pas l'envie.

La preuve : il a quitté la région parisienne parce que, dit-il, « il y avait trop de bons joueurs ». Mais il voulait percer. Alors, il a tenté sa chance à Martigues.

Pro, il se voyait vivoter en L2, ou plus bas, jusqu'à son dernier tacle. Mais il rêvait d'élite, de stades bouillonnants et d'ennemis réputés.

Aujourd'hui, il en viendrait presque à se pincer pour savourer la belle réalité.

« La D1 pour moi, c'était à la télé. Alors, c'est vrai, j'ai la sensation d'être entré dans le poste... ».

Il n'ajoutera pas le mot effraction mais il le pense. Il n'a pourtant rien volé. Et surtout pas sa part au sein du gratin.

Si l'inquiet dévore le temps présent, il n'oublie pas de songer aux lendemains de diète. « Quand tout va bien, comme c'est le cas actuellement, je me dis qu'un pépin ou une catastrophe va venir tout casser. Comme si le bonheur ne pouvait pas durer. C'est sur, ça gâche un peu le plaisir... Mais je suis comme ça ! », lâche-t-il à regret.

Ces contours de noirceur ne l'empêchent pas de viser la lumière. C'est juste sa façon d'avancer. Les pieds bien sur terre.

« Comme si le bonheur ne pouvait pas durer... »
En début de saison, les mots de Gernot Rohr lui ont fait un bien fou : « J'ai compris qu'il comptait sur moi. Le coach m'a fait confiance, je lui suis redevable ».

Six mois plus tard, la France du football parle de lui comme de l'une des révélations du championnat.

Pamarot a le niveau. C'est une évidence. Une vérité qui étonnerait presque l'intéressé...

Pourtant, les ambitions du sceptique ont également pris de la hauteur. « Jouer dans un grand club européen », ose-t-il avant de mettre un frein à cette envolée. « Mais je sais que c'est impossible. Le Milan AC et Manchester seront toujours trop grands pour moi... »

Incorrigible Noé, pris entre le gout de l'utopie et la crainte du cauchemar. Ballotté entre ses désirs et ses craintes. Comme lorsqu'il évoque une fin de saison pouvant enfanter une surprise gigantesque... « Tout peut arriver. Nous n'avons pas encore atteint les 42 points synonymes de maintien. Alors, j'imagine plus une descente en L2 qu'un titre de champion de France. Je ne me suis pas encore fait à l'idée... », glisse-t-il avec un sourire en coin qui dissimule bien des pensées dorées.

Car avec lui, les supporters peuvent dormir et rêver tranquilles. Le défenseur d'attaque fera tout pour que le Gym aille au bout.

« Ça me semble irréel. Mais devinez ce que j'espère par-dessus tout », rassure le suspendu du Vélodrome qui enrage de rater un prochain Marseille-Nice sulfureux.

« Le PSG est une équipe normale »
En attendant, celui qui allait au Parc encourager les Ginola, Valdo, Ricardo, Lama ou... Cobos s'apprête à défier le PSG du même Luis Fernandez.

« Je suis de Fontenay-sous-Bois. Je jouais au Paris FC parce que je n'avais pas les qualités pour intégrer le centre de formation du PSG. Mais je n'ai aucune rancœur envers ce club. Juste envie de le battre », explique le gagneur qui souhaite faire grimacer son frère Olivier, fan du PSG...

A l'aller (1-1), il avait trouvé l'équipe parisienne « normale. C'est-à-dire pas supérieure à la nôtre ».

Au retour, il se méfie encore des inspirations fulgurantes de Ronaldinho : « Face à lui, on n'est jamais à l'abri ».

Reçevoir Paris dans le fauteuil de leader le fait frissonner. « Qui l'eut cru ? ».

Alors, il frémit déjà à l'idée d'une ambiance à feu vif. « Franchement, ce public nous aide. Il nous pousse. Et ce ne sont pas là des paroles de complaisance. Au Ray, on se sent vraiment plus forts. Comme si rien de grave pouvait nous arriver ».

Et pour un bileux, il n'y a rien de plus sécurisant. Mieux qu'un médicament rose bonbon...

« Notre force, l'amitié »
Dans un élan de confiance, peut-être alors tentera-t-il une frappe violente qui cinglerait les filets de Letizi et les propos des chambreurs en rouge et noir moquant son compteur but à zéro. « Les gars me ''branchent'' mais avec Everson, il n'est pas possible de tirer un coup franc. Il prend tout. Mercredi, peut-être me laissera-t-il un six mètres... », se marre la cible des Varrault ou Traoré dont le nom s'inscrit dans la colonne des buteurs à une unité...

Arche d'une défense qui, à la maison, n'a plus craqué depuis une éternité (le 24 aout contre Montpellier), Noé insiste sur les valeurs et vertus qui font de l'OGCN un jeune premier.

« Notre force ? Elle est toute simple. C'est l'amitié. Les liens qui nous unissent. L'envie de se battre ensemble. On se défonce les uns pour les autres. On donne, on reçoit. Moi, ça me fait plaisir de courir, de tacler pour ces mecs-là. Parce que je sais qu'ils me le rendront. On n'est pas meilleur que bien d'autres formations. Mais à Nice, on s'aime ! ».

Et l'amour incite à faire des choses incroyables, insensées. Il renverse des montagnes. Et aide à remporter des matchs au sommet.

C'est peut-être ce que chuchote Vanina à l'oreille de son compagnon souvent secoué par des souffles d'anxiété. « Elle m'apaise », murmure l'aimé.

La réussite et le bonheur appartiennent à tout le monde. Même aux angoissés...

Philippe CAMPS.
Samedi 18 Janvier 2003
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Pts J V N D Diff
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 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 44 28 12 8 8 +6
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
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