A pile ou face

Didier Ollé-Nicolle risquait gros face à Lyon. Avant ce match, il a secoué ses joueurs. Ceux-ci ont été réceptifs, se sont parlé et ont appliqué des consignes gagnantes face à Lyon pour un succès éclatant.

Après le non match de Lorient, Didier Ollé-Nicolle s'est forcément posé la question en bon professionnel qu'il est : « Mon groupe m'a-t-il lâché ? » Car ceux qui ont vu ce match pouvaient douter de l'envie de ses garçons de sauver sa peau. 4-1 dans la besace face à un adversaire de talent, certes, mais des erreurs défensives indignes de la Ligue 1 et une combativité défaillante : l'avenir de « DON » semblait pour le moins ombrageux. Dans les coursives du Ray, on donnait même 90 minutes de sursis à l'ancien entraîneur de Clermont. Autant dire que le coach jouait gros samedi face à Lyon. Pour éviter que le choc psychologique se fasse sans lui sous huitaine, Ollé-Nicolle a donc décidé au retour de Bretagne de bouger ses joueurs et de provoquer ce fameux choc lui-même. Dans les vestiaires comme dans la presse, il a tonné, menaçant d'envoyer certains titulaires défaillants sur le banc si leur attitude n'évoluait pas lors des séances d'entraînement suivantes.

Ce genre d'attitude chez un entraîneur relève du « pile ou face ». Pile : les joueurs en ont marre du coach et décident de ne pas l'écouter. Ils perdent le match suivant et attendent le nouveau technicien. Face : le message passe toujours et le problème est ailleurs. Dans ce cas-là, on se bouge l'arrière train et on cherche les raisons du problème. Pointé du doigt avec insistance, le secteur défensif niçois n'est pourtant pas si éloigné de celui qui suscitait le respect l'an passé sous l'ère Antonetti : Hognon, Rool et Kanté ne sont certes plus là mais sur le papier, Apam, Cid, Ospina, Paisley, Mabiala, Gace ou Diakité ne sont pas forcément catastrophiques… En fait, plus que le problème d'un secteur de jeu, c'est dans l'efficacité et la saine agressivité que Nice était défaillant.

Samedi, face à Lyon, on a vite senti que les Aiglons avaient la gnac qui leur manquait jusqu'ici. Virils mais corrects dans les duels, appliqués dans l'alignement et le replacement, s'appuyant sur un Ospina enfin rassurant, les Rouge et Noir ont semblé appliquer des consignes. Une discipline qui ne transparaissait pas dans les dernières copies du club. Il faut dire qu'outre les mots de Didier Ollé-Nicolle, les joueurs ont pris le parti de se parler, d'échanger, quelques fois avec force, pour trouver une solution. A la sortie du match, chacun convenait que ces discussions avaient porté leurs fruits. Sur le site du club, l'entraîneur expliquait : « Le déclic ? Il vient des joueurs, tout simplement. A Lorient, ils n'ont pas su rentrer sur le terrain avec la hargne nécessaire. Dans la semaine, on a beaucoup parlé, on a travaillé sur cet aspect psychologique. Là, ils ont tous été dans le bon tempo. J'avais déjà vu des bonnes choses cette saison mais ce qui a changé samedi soir, c'est que nous avons su être constants durant 90 minutes. Respect des consignes, solidarité, travail collectif, les joueurs ont répondu présent. » Même son de cloche chez les joueurs qui détachaient le fait que pour une fois, Nice avait joué à onze, défendu, à onze et attaqué à onze (le gardien Ospina est même à l'origine de deux buts face à Lyon). Reste désormais à confirmer face au Mans…

Olivier DE LOS BUEIS
Football365