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Presse :

Trente ans déjà...

Nice-Matin, le 08/09/2002 à 08h45

Souvenir, souvenir...Ce dimanche 10 décembre 1972, la rencontre au sommet entre Niçois et Marseillais a des allures de grand messe.

C'est le jour des seigneurs.

Une quinzaine d'internationaux se sont donné rendez-vous dans un stade du Ray transformé en une cathédrale secouée par la foi, l'excitation et la ferveur de drôles de paroissiens.

Les Niçois de Jean Snella sont montés préparer le choc à Saint-Vallier. Pour son air pur et sa douce quiétude. Exactement comme aujourd'hui.

Le temps passe, les bonnes habitudes restent.

« OGCN-OM : émotifs, s'abstenir ! », titre ''Nice-Matin''.

Le journal et les places partiront comme des petits pains.

Personne ne veut rater l'événement.

Chacun a son pronostic, son favori... Dans son papier d'approche, Jean Chaussier a interrogé des célébrités aussi disparates que Walter Spanghero, Guy Bedos, Jean-Claude Bouttier, Régine, Johan Cruyff, Tino Rossi, André Herrero, Jacques Martin ou encore... madame Soleil.

Tous ont une idée sur la question.

La France frissonne.

Le Sud bouillonne.

Le feu de la passion n'en finit plus de faire mijoter ce derby entre des voisins qui enflamment un championnat en toute fin de phase aller.

Le match se jouera à guichets fermés.

Ce n'est pas là une surprise.

Courageux, audacieux, certains Marseillais ont, tout de même, fait les 200 kilomètres sans l'assurance de trouver un billet. Stationnés près du stade, ils écouteront la rencontre à la radio...

« Nice-Marseille aurait mérité, dans la même lumière, un stade deux fois plus vaste, deux fois plus confortable. L'OGCN ne sera un grand club que lorsqu'il investira dans la pierre », écrit un Jacques Ferran visionnaire dans ''l'Equipe''.

Nice-Nord est en désordre.

En folie.

Le match prendra souffle et vie à 15 h. Mais quatre heures avant, les supporters des deux camps sont déjà là.

« Nous sommes arrivés aux alentours de 13h30. Le quartier était noir de monde. Nous nous étions garés un peu n'importe comment... », se souvient Jean-Noel Huck qui, peu après, allait se hisser tout en haut de cette affiche dorée sur tranches.

Dans les entrailles du Ray, les têtes pensantes du Gym se frottent les mains.

Les 21.862 possesseurs d'un ticket pour le bonheur viennent de laisser une recette record (561.111 francs) dans les caisses.

Le soleil, lui, a son invitation.

Il fait beau. Il fait doux.

Et ce ciel souriant ne sera pas noirci par une pluie de coups.

Il y a trop de respect sur le pré et dans les tribunes pour que le temps ne tourne à l'orage.

« Un mois avant, la plupart d'entre nous portaient le même maillot. Le bleu de l'équipe de France à l'occasion d'un déplacement à Dublin. Et puis, comment se fâcher avec des garçons comme Carnus, Trésor, Bosquier et autres... », rappelle Jean-Noel Huck.

Nice et Marseille ont posé leurs perles sur une pelouse soudain illuminée.

Les regards brillent.

La fête peut commencer.

Dans son compte rendu, Robert Vergne, journaliste de ''l'Equipe'', insiste sur ''l'intensité émotionnelle'' d'une entame âpre et rythmée.

Antoine Pescetto de ''Nice-Matin'', lui, parle de ces vagues niçoises qui fissurent la défense rivale.

L'OGCN pousse, domine, presse.

« Le début des Niçois plonge les fans de l'OM dans le silence et la stupéfaction. Loubet, Van Dijk, Revelli, Huck dansent autour de leurs ennemis paralysés. Une danse qui parait mortelle. Tant d'agressivité ajoutée à tant de maitrise, c'est trop pour un OM alors impuissant. Pendant ces longues minutes, Nice vient de justifier l'ambition qui, depuis le début de la saison, court dans la ville. Le style flamboyant de ses attaquants sans cesse relancés par la noblesse de Huck, la sobriété d'Eriksson, l'abattage de Jouve donne sa marque à ce match. Un nouveau champion est peut-être en train de se déclarer face à l'ancien », souligne encore Jacques Ferran dans un article intitulé ''Au bénéfice du football''. Tout un programme.

Mais contre toute attente, c'est l'OM qui ouvre le score. Juste avant la mi-temps.

Un centre éclair de Skoblar. Une tête plongeante de Franchestti mué en homme-oiseau.

Et voilà Marseille aux commandes.

« J'ai beaucoup de souvenirs contre Nice. Mais là, non... Peut-être parce que je n'avais pas marqué », se marre, aujourd'hui, le passeur décisif de l'époque.

La logique à l'envers. Car, cette fois, Josip Skoblar ne fera pas grimacer Dominique Baratelli. Pourtant, à la pause, c'est bien le gardien niçois qui fait grise mine.

Face à lui, le George Carnus d'alors savoure : « Dans le vestiaire, nous étions plus que satisfaits. Là, nous nous sommes dit qu'il fallait tenir et jouer le contre ».

Le portier de jour olympien et les siens tiendront... deux minutes.

Le temps pour ''Nono'' Huck de signer une frappe ciblée de 25 mètres. « Je crois que c'est Roger (Jouve) qui me donne le ballon. Je le prends ''exter'' du droit. Il passe entre Trésor et Bosquier et finit au fond », raconte celui que Julien Giarrizzi, la plume de ''Nice-Matin'' saluera comme le meilleur des 22.

A cet instant, Nice tente d'aller chercher la victoire.

Marseille plie mais Carnus ne rompt pas.

Dans les dernières minutes, Huck demande le ballon à Baratelli. Il est à 80 mètres du but marseillais. Quelques secondes ou foulées plus tard, il se présente, seul, devant Carnus après une de ses chevauchées dont il a le secret. Les défenseurs de l'OM sont à terre. Le stade, lui, est debout. « Après un dernier dribble sur Trésor, je croise mon tir. Du droit, bien sur, je n'ai jamais eu de pied gauche... Et là, Georges dévie la balle sur son poteau droit. Toute ma vie, j'aurais cette action en tête. Comme un flash. Et pourtant, il n'y a pas eu but », regrette encore ''Nono'' qui fut, tout de même, le héros d'une génération entière.

1-1. C'est fini.

Il n'y a pas eu l'ombre d'un incident.

Les joueurs s'embrassent.

Le Ray se vide. Les spectateurs, eux, ont fait le plein de souvenirs.

C'était il y a 30 ans.

Comme le temps passe...

Philippe CAMPS.
Dimanche 08 Septembre 2002
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