Letizi : « Je sais que c'est bientôt la fin »

A 38 ans, Lionel Letizi prendra sa retraite à la fin de la saison. Remplaçant en championnat, l'ancien Parisien n'a que la Coupe de France pour briller et faire durer le plaisir le plus longtemps possible.

- Lionel Letizi, après votre qualification en Coupe de France, quel regard portez vous sur votre match face à Lyon (1-0) ?

C'était un bon match. On a fait la rencontre qu'il fallait. On avait envie de bien faire parce que nous étions passés complètement au travers la semaine dernière contre Lille en championnat (ndlr : défaite 2-0 à domicile). Ça fait du bien pour le moral de tout le monde au club. Maintenant, il faudra se servir de ce match pour aller faire un bon résultat à Bordeaux le week-end prochain.

- Avant ce week-end, Lyon était invaincu depuis le 25 septembre face à une équipe française. Peut-on parler d'exploit ?

Un exploit ? Non. C'est un très bon résultat. On sait qu'on est capable de battre n'importe qui, surtout à domicile. On l'a montré contre l'OM en championnat (ndlr : victoire 1-0). C'était d'ailleurs un peu le même type de match où on avait su tenir et ne rien lâcher avant de marquer à la fin. Le problème, c'est qu'on peut retomber de temps en temps dans la facilité. A Nice, on n'a pas la qualité pour jouer à 80%. Il faut jouer tous nos matchs à 100% et on était même au-delà contre Lyon. C'est pour ça qu'on a tous fini vraiment fatigué. Mais c'est le prix à payer pour faire ce genre de match.

- Avant de reculer à cause de la fatigue, Nice est apparu plus ambitieux qu'en championnat…
C'est l'histoire d'un match. La tactique a un peu changé. Et puis il y avait un peu d'appréhension. Après avoir souffert contre Lille, on recevait Lyon qui était sur une très belle série. On était sûrement un peu plus concentré et on avait tous un peu plus d'envie. En tout cas, on a bien attaqué le match : on a vraiment fait une bonne première mi-temps et sur l'ensemble du match, on fait vraiment jeu égal avec les Lyonnais.

« Ces matchs me rappellent mes débuts »

- Vous voilà qualifiez pour les huitièmes de finale de la Coupe de France. Peut-on désormais parler d'un objectif à atteindre pour l'OGC Nice cette saison ?

Le plus dur en Coupe de France, c'est d'arriver en quarts. Les trois premiers tours sont vraiment les plus compliqués. Soit on tombe souvent face à une grosse équipe comme Lyon, soit contre des équipes pièges comme Créteil ou Drancy. Mais lorsqu'on arrive en quarts, on n'est plus qu'à deux matchs du Stade de France et tout devient plus facile. Donc le match le plus dur pour nous sera celui de Drancy.

- Justement, êtes vous satisfait d'affronter Drancy (CFA) au prochain tour ?

Quand on a tiré Lyon, on m'a demandé si je préférais jouer l'OL à domicile ou aller à Chambéry. Finalement, on est passé et Brest a été éliminé. On verra bien. Chaque match a ses difficultés. Face à Lyon, c'était la qualité des joueurs. Contre Drancy, ce sera le contexte. On ne connaît pas les joueurs mais on sait que sur un match, comme face à Créteil, il n'y a pas une grosse différence avec une équipe de L1.

- Après Créteil, vous aviez déclaré avoir « ressenti un truc en plus ». Etait-ce toujours le cas après le succès face à Lyon ?

Effectivement, ces matchs me rappellent mes débuts. Quand on est jeune, on joue sa vie sur presque toutes les rencontres et je retrouve un peu ça en ce moment. Et lorsqu'il y a des moments un peu plus durs, je me dis « accroche-toi » parce que je sais que c'est bientôt la fin. Mais dimanche, je me suis régalé. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fait autant plaisir. Pour retrouver ça, il faudra passer le prochain tour pour j'espère une belle affiche en quarts.

« J'ai fait un choix de vie »

- C'est votre dernière saison chez les professionnels. Est-ce que vous sentez que vos coéquipiers font plus d'efforts pour vous permettre d'aller loin dans la compétition ?

C'est possible. Je suis plutôt apprécié dans le vestiaire donc mes coéquipiers font peut-être un petit plus pour moi. Après, j'ai envie de leur dire qu'ils le fassent aussi et surtout pour eux. Vivre des moments comme ça, c'est plaisant pour tout le monde. Plus on va aller loin, plus ils prendront du plaisir. C'est une équipe qui est assez jeune, ce serait bien pour eux.

- Quel discours tenez-vous auprès de ces jeunes dans le vestiaire ?

Rien de spécial. Je leur dis juste qu'il faut prendre conscience que ce n'est pas tous les ans qu'on fait un beau parcours en Coupe de France. On a fait le plus dur face à Lyon, ce serait bête de se faire piéger à Drancy par manque de concentration. Comme je l'ai déjà dit, les choses changent après les quarts. L'engouement des médias et du public n'est plus du tout le même après.

- Comme face à Créteil, vous avez sorti un gros match face à Lyon. Cela ne vous fait-il pas regretter de ne pas jouer davantage ?

Quand je suis revenu à Nice, j'ai fait un choix de vie. Pour moi, le plus important, c'était de vivre près de mes parents et de ma famille. Quand je suis revenu, c'était pour être la doublure d'Hugo (ndlr : Lloris). Même si je sais que je pouvais encore jouer dans n'importe quel club de Ligue 1, j'ai fait ce choix. Quand il est parti, ils auraient pu me demander de jouer mais ils ont pris Ospina. Mais J'ai accepté ce rôle et j'essaye de prendre du plaisir dès que je joue.

Thibault LETERTRE
Football365