Pamarot : « C'est un tournant »

Ce soir, Noé Pamarot va vivre ce qu'on appelle communement un "match dans le match".
Mieux encore : un derby dans le derby.
Dans son couloir, le latéral aux muscles saillants et tacles jaillissant sera chargé de jouer les verrous.
De sécurité.

Comme à l'aller, il s'agira de bloquer l'accès de Ludovic Giuly à la zone de restriction niçoise. Faire en sorte que cet artiste de poche au talent consommé, rende un bouillon offensif inconsommable pour ses coéquipiers.
Au-delà de cette tâche ingrate mais décisive, Noé va renouer tout à l'heure, crampons au pied, le fil d'une amitié.
Celle vécue l'an passée avec l'un de ses potes ailés, devenu aujourd'hui défenseur zélé de la cause rouge et blanche : Patrice Evra.

C'est dire combien des deux côtés, ces quatre-vingt dix minutes annoncées en principauté, sont teintées d'impatience.

- On suppose que vous avez vu Patrice récemment pour parler de ce derby ?

« On se voit de temps en temps, quand il passe au stade ou qu'on se croise dans la rue. C'est vrai que je l'ai eu au téléphone cinq minutes. C'était pour se chambrer évidemment. Je lui ai dit qu'ils finiront peut-être champions mais qu'il ne faudra pas compter pour ça sur les trois points contre Nice. Et J'ai rajouté d'ailleurs qu'il ne pouvait pas partir de Nice et être champion dès la première année ! »

- Ce match représente peut-être davantage qu'un derby, a sept journées de la fin et vu les enjeux, non ?

« Pour eux et pour nous, je pense que c'est un tournant. Pour nous d'abord, parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas gagné un match et il faut à tout prix l'emporter pour remonter au classement. Pour eux car ils ont besoin absolument d'une victoire pour rester en tête du championnat. C'est donc un gros match avec beaucoup d'enjeu. »

- Pensez-vous pouvoir ramener un bon résultat de principauté ?

« Je crois qu'on peut gagner là-bas parce qu'on sera comme chez nous avec une grosse délégation de supporters. Pour nous, c'est un peu comme si on jouait à Nice ! »

- Vous avez souvent un rôle ingrat dans le jeu qui se limite à bloquer le milieu offensif ou l'attaquant adverse. Est-ce que vous trouvez ça réducteur ?

« Non, ça ne me gêne pas du tout. Au contraire, ça fait plutôt plaisir car ça prouve que le coach compte beaucoup sur moi. D'ailleurs c'est comme si c'était une des clés du match, donc c'est plutôt positif. »

- Vous n'aimeriez pas avoir davantage de responsabilités dans les tâches offensives, au sein de votre couloir ?

« J'aimerais participer aux phases offensives c'est certain mais en même temps. J'ai un peu peur. Car j'ai des grosses lacunes dans certaines phases de jeu. J'essaie de le travailler à l'entraînement lors des enchaînements pour pouvoir le reproduire en match ensuite. »

- Un pronostic pour ce match ?

« Je dirais victoire de Nice un à zéro, but de Patrice Evra contre son camp . (rires)

- Dans divers journaux, on vous annonce comme partant possible à la fin de la saison. Vous confirmez ?

« D'abord J'ai resigné à Nice en début de saison et Je suis sous contrat Jusqu'en 2006, Honnêtement, s'il y a des clubs qui me demandent, je ne suis pas au courant. Pour moi, dans ma tête, c'est clair. Je suis bien à Nice. Et ça ne me gênerait pas de rester au club l'an prochain.

Christophe DEPIOT
Dimanche 6 avril 2003
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