Des Aiglons... zélés !

GREGORINI. - En première période, c'est surtout dans les airs qu'il a cajolé ou violenté le ballon. Un dégagement des deux poings (3e), un arrêt net (9e), une intervention sur un corner bouillant (22e). Le tout réalisé avec présence et autorité. Rassurant, le gardien niçois le fut tout autant après la pause. Bien protégé par une super défense, le grand Damien se détendit parfaitement pour dévier un coup franc cadré de Rothen. Une bonne note.

VARRAULT. - Placé dans le couloir droit, il faisait face au duo Evra-Rothen qui est peut-être ce qui se fait de mieux en France... Vif, serein, plein de jus, le défenseur niçois ne s'est jamais affolé face aux gauchers adroits. Plus d'une fois, il brisa les ardeurs de Rothen. Plus d'une fois, il stoppa les illusions d'Evra. Bref, il ne fut jamais pris en défaut. Lors de la sortie de Pamarot, il permuta avec Barul pour s'installer sur le côté gauche. Face à Giuly, un autre client. Là encore, il remplit sa mission.

COBOS. - Symbole d'un onze niçois solide et solidaire, le capitaine fit un sans faute. Véritable patron de sa ligne, on le vit souvent demander à ses frères de lutte de monter afin de desserrer l'étreinte. Son expérience lui permit de piloter, avec aisance, la doublette Traoré-Abardonado. Toujours bien placé, il additionna les tacles ciblés et multiplia les jaillissements opportuns. Pas un ballon n'échappa à son crâne ou à ses souliers. Le boss mérite un bouquet de louanges.

TRAORE. - Situé au cœur de la défense, à la droite de Cobos, il se mit dans la peau d'un stoppeur sans reproche. Gernot Rohr ayant opté pour la zone, il ligota Prso ou menotta Nonda. Sans pitié pour ces braves. Discipliné, concentré, il rendit une copie sans rature. A la demi-heure, il enleva un ballon de but à Prso d'un pointu salvateur. Tour de contrôle, il fut aussi impeccable dans le jeu aérien.

ABARDONADO. - Il se partagea le boulot avec Traoré. Un coup, Nonda, un coup, Prso. Batailleur, gagneur, il se battit sur tous les ballons. Guerrier infatigable et courageux, il fut de tous les points chauds. Sur terre comme dans les airs. Pour l'énième fois, on peut lui décerner la médaille du mérite. Celle qui met en lumière les hommes de l'ombre.

PAMAROT. - Gernot Rohr avait choisi de le placer à gauche. Dans la zone de Giuly. Déterminé, sérieux, puissant, il barra le plus souvent la route du petit génie monégasque. Lui qui rêvait de jouer un bien vilain tour à son pote ''Pat'' (Evra) a fini le match aux anges. Il a aussi terminé avant les autres à cause d'une cuisse gauche qui continue de le tracasser. C'est BARUL qui lui succéda à la 60e minute. Lui se glissa à droite. Sans problème. Avec mention.

BIGNE. - Prudent, il avait pour consigne d'éteindre le feu sacré d'Evra. Pas facile. Mais le milieu niçois est du genre à s'accrocher. Alors, il s'acquitta fort bien de sa tâche défensive. Sans rien lâcher. Plus porté vers le but de Roma en seconde mi-temps, il sortit à une minute de la fin pour que BAKARI savoure, lui aussi, le bonheur d'un succès à l'extérieur.

ROY. - Chef du milieu, il a fait régner l'ordre dans son secteur sans jamais verser dans l'agressivité déplacée. Roy met le pinceau, pas la semelle. Le gaillard sait jouer. Il sait poser le pied sur le cuir. Son calme, son intelligence, sa lucidité auront fait du bien à une famille rouge et noire qui attendit sagement son heure. Utile dans les déplacements de jeu, indispensable dans le replacement de l'ensemble, Roy fut toujours dans le bon tempo.

PITAU. - Dévoreur d'espace, il est un cas d'espèce. Un demi qui met tout en œuvre pour faire mousser les siens. Pourtant, hier soir, c'est aussi et surtout dans le domaine défensif que son travail fut précieux. En position reculée, il ne cessa de presser les Monégasques afin de les forcer à déjouer. Au fil du temps, il a libéré son envie d'aller de l'avant. Parce que l'homme de devoir qu'il sait être aime aussi l'offensive, l'audace et la gagne. Belle inspiration : sa passe décisive pour Diawara fut une merveille. Une offrande donnée au bon endroit, au bon moment.

EVERSON. - Certes, il y a du déchet dans son jeu, mais quelle activité. Quelle volonté. Une fois encore, le Brésilien fut au cœur de tous les combats avec sa générosité habituelle. Un vrai poison pour des Monégasques encore gênés par tant d'explosivité. Et lui aussi aura bien travaillé pour rendre ce bloc niçois incontournable. Imprenable. Injouable.

CHERRAD. - Il n'avait pas la tâche facile. Seul en pointe avec Rodriguez et Squillaci sur le poil, il aura combattu sans relâche. Le bougre dut parfois souffrir de solitude, mais il ne se plaigna point. Souvent pris au piège du hors-jeu, il évolua à la limite afin de trouver l'ouverture. A 25 minutes du verdict, il s'effaça au profit d'un DIAWARA décisif. Une occase, un but. L'attaquant qui n'avait plus claqué depuis 9 rencontres a scellé le sort du derby. Et quel but ! Un ''exter'' du gauche, un ballon piqué, un geste béni. Son onzième pion. Si ce n'est le plus beau, c'est celui qui, du côté du Rocher, a propulsé tout le peuple de Nice au paradis.

Philippe CAMPS.
Lundi 07 Avril 2003
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