La greffe Puel prend à Nice

Sur une série d’invincibilité de quatre matchs toutes compétitions confondues, le Gym entend préserver sa dynamique à Sochaux samedi.

Un grand bond au classement. En s’imposant face à Toulouse (1-0) dimanche dernier au stade du Ray, l’OGC Nice a quitté la zone rouge pour se hisser à la 11e place de Ligue 1. Habitué à lutter jusqu’au terme de la saison pour éviter la relégation ces dernières saisons, le Gym n’avait plus atteint un tel rang au classement au bout de 11 journées depuis 2009. Sur une série de quatre matchs sans défaite depuis son succès à Lyon en Coupe de la Ligue (2 victoires à domicile et un match nul à Marseille en Ligue 1), Nice fait désormais fructifier sur le plan comptable les bonnes dispositions affichées dans le jeu depuis l’arrivée de Claude Puel à l’intersaison.

«Nous formons un groupe solidaire, chacun a compris qu'il a sa carte à jouer», explique Jérémy Pied. «On est une bande de potes. On s'entend bien, on s'apprécie, on mange ensemble... C'est bien pour l'équipe, ça se ressent sur le terrain, et c'est tout le monde qui y gagne», poursuit Timothée Kolodziejczak afin de souligner que la rage de vaincre et l’esprit collectif transmis par Claude Puel sont contagieux. Seule note discordante, le nouveau coup de blues de Kevin Anin. L’ex-Sochalien, parti se ressourcer au Havre auprès de sa famille depuis le mois de septembre, est réapparu à Nice seulement en début de semaine dernière. Un cas délicat que Claude Puel gère en toute discrétion.

Un recrutement malin
Après une année sabbatique, l’ancien entraîneur de l’OL a retrouvé le terrain avec la mission de structurer et de faire grandir le club azuréen comme il l’avait fait précédemment avec le LOSC. Dans l’attente en juin 2013 de l’inauguration du futur nouveau stade multifonctions de Nice (l’Allianz-Riviera) qui apportera des revenus complémentaires au club, Puel doit mener ce projet avec les moyens du bord. Avec un budget de survie (29 M€) l’ayant obligé à recruter malin cet été – notamment le buteur argentin Cvitanich (5 buts au compteur) - et à s’appuyer sur de jeunes joueurs en devenir – l’ex-monégasque Eysseric, l’ancien Dijonnais Bauthéac, les ex-Lyonnais Pied et Kolodziejczak.

Nous sommes rarement sollicités à une telle fréquence. Cela implique une mobilisation importante de l'ensemble du groupe. — Claude Puel

Encadré par les grognards historiques du club – Digard, Civelli, Pejcinovic et le gardien Ospina dont le retour comme titulaire a solidifié l’assise défensive -, le talent des jeunes Azuréens ouvre sur des perspectives jusqu’alors inespérées en termes de tenue du ballon et de créativité offensive. Rompu aux obscurs combats de bas de classement, Nice a pu ainsi nourrir de nouvelles ambitions à moyen terme malgré ses résultats médiocres en début de championnat

En dépit du football léché qu’ils développaient, les Aiglons ont en effet collectionné les matchs nuls (6 depuis le début du championnat). Depuis le déclic constitué par la victoire à Gerland, le Gym reste sur une dynamique positive qu’il entend préserver à Sochaux avant, la semaine suivante, de défier Montpellier en Coupe de la Ligue puis de recevoir le PSG au stade du Ray. «Trois matchs en huit jours, nous sommes rarement sollicités à une telle fréquence. Cela implique une mobilisation importante de l'ensemble du groupe, malgré quelques blessés. Il va falloir maintenir un état d'esprit, et ne rien lâcher de toute la semaine», prévient Claude Puel.

Cyrille Haddouche
Sport24