Auxerre encore piégé

L’AJA s’est inclinée devant l’une de ses bêtes noires de l’an passé. Embêtant pour ouvrir la saison… avant d’aller à l’OM.

L’histoire se perpétue avec une étrange similitude pour Auxerre face à Nice… Trois matches depuis un an face au « Gym » avec autant de défaites à la clé. Samedi, les Icaunais ont encore baissé pavillon (1-2) devant une formation qui est toujours bien organisée, opportuniste… et chanceuse !

Ce qui n’est pas le cas de l’AJA qui reste ainsi sur deux défaites en matches officiels (Lyon au Trophée des champions il y a huit jours). Deux matches, où les Auxerrois ont touché du bois… à six reprises. Ça fait beaucoup ! La chance n’est pas vraiment avec eux. Ils devront sans doute la provoquer davantage. Mais quand on sait que la prochaine sortie a lieu au stade Vélodrome de Marseille, vendredi, il y a matière à inquiétudes.

Car une somme d’individualités talentueuses, avec un degré de préparation différent, ce n’est pas encore un collectif irrésistible, loin de là ! Et puis deux erreurs défensives payées cash ont donné trop facilement deux buts à l’adversaire niçois qui n’en attendait pas tant…

« Si, chaque année, on commence l’entraînement six ou sept semaines avant le championnat, il y a une raison. Sans quoi, on resterait en vacances plus longtemps. Les deux tiers de nos joueurs on repris il y a dix-sept jours. J’espère toujours que ça va marcher, mais cela n’est pas le cas pour l’instant. Contre Athènes en amical, avec l’enthousiasme des retrouvailles, cela avait fonctionné. A Lyon et devant Nice, on a vu la différence… », analysait Roux.

Il ne pouvait passer sous silence, non plus, l’infortune de ses joueurs, leurs carences… et un événement : « Même si ce match aurait pu tourner autrement, on a quand même montré par rapport à Nice un certain nombre d’insuffisances, au niveau du rythme notamment. Et puis on n’est vraiment pas dans un cycle favorable avec autant de poteaux en deux matches… Là, toutefois, il y a eu un événement extraordinaire, ça faisait deux ans qu’on n’avait pas eu de penalty sifflé pour nous. Là, dès le premier match, on en a un… avec poteau rentrant, c’est un signe, même s’il arrive trop tard dans la partie ! ». Ce qui a permis à Jaurès d’inscrire son premier but en L 1.

Deux erreurs fatales

Philippe Mexès abonde dans le sens de son coach : « Il nous a surtout manqué la victoire, la réussite ! », avance-t-il, alors qu’il n’est pas persuadé que la fraîcheur physique soit seule responsable du revers des siens : « Nous avons eu des occasions et, sur une erreur d’inattention de ma part, cela a été plus difficile. Fabien fait lui aussi une faute, mais tout cela peut arriver dans un match. Néanmoins, je ne me fais pas trop de soucis, car contre Lyon, on a aussi touché deux fois les poteaux. On n’a pas vraiment la chance avec nous, c’est tout, alors que sur la moindre occase adverse, ça fait but ! On peut se poser des questions, mais c’est d’autant plus difficile quand il y a la défaite au bout. Dans ces conditions, on apprend juste un peu plus… », le tout énoncé avec sérénité pour l’avenir.

L’autre malheureux de service de l’équipe ajaïste, c’est Fabien Cool, en cause sur le deuxième but niçois : « En fait, il y a un mauvais jugement de ma part. Sur la frappe de Pitau, j’anticipe trop sur ma gauche, mais le rebond a freiné la balle et l’a ramené à droite, alors que j’étais parti trop loin. Plus qu’une faute de mains, c’est un mauvais jugement de la trajectoire et mon mauvais placement qui nous coûtent ce but… »

Et d’ailleurs, Guy Roux n’accable pas son gardien, mettant tout le monde dans le même sac pour ces deux erreurs fatales : « Fabien Cool a fait un faute technique. Or, quand un gardien fait une faute, ça va souvent au fond. Mais fort heureusement, les fautes techniques des autres joueurs de l’équipe n’ont pas amené autant de ballons adverses. D’ailleurs, dans les deux minutes qui ont précédé ce deuxième but, on a tout loupé. Notre gardien était dans le lot… mais pas plus que les autres ! »
Il faut dire que, par moment, les Auxerrois ont eu quelques coupables absences.

Au chapitre satisfaction, on peut retenir la bonne intégration des milieux latéraux Akalé et Kalou. Si le premier devra épuré un brin son jeu pour éviter les excès de dribbles, le second, qui a vraiment de belles qualités offensives, devra oser davantage. Ce qui donnera sans doute un surcroît de munition à la pointe Cissé, en progrès lui aussi dans le jeu collectif, à défaut d’avoir de la réussite Ça viendra.

Patrick BONNOT
© L'Yonne Républicaine