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Comment, des années après l’OL, Nice construit une véritable institution

Goal.com, le 15/04/2016 à 11h42

L’OGC Nice, brillant et séducteur, s’appuie sur un projet de club abouti. Derrière le feu d’artifice, plusieurs mèches ont été allumées.

Quelques jours avant les tremblements de terre provoqués par l’élimination du Paris Saint-Germain en Ligue des champions puis par l’annonce de la non-sélection de Karim Benzema pour l’Euro 2016, c’est un battement d’ailes de papillon qui avait agité le football français. Dimanche dernier, en balayant le Stade rennais 3-0 grâce à un triplé d’Hatem Ben Arfa – son premier en carrière – l’OGC Nice s’était clairement déclaré en candidat au podium, voire mieux. 3-0, c’est d’ailleurs le score sur lequel les Aiglons s’étaient imposés lors de la 14e journée face à l’Olympique lyonnais qu’ils défient à nouveau ce vendredi (20h30).

Cinq mois plus tard, ces deux clubs se retrouvent en balance pour la seconde place, synonyme de qualification directe pour la grande Ligue des champions. Une position qui ne doit rien au hasard, tant leurs projets de développement sont pensés et aboutis. Celui des Gones, basé sur des fondations (et un matelas financier important) qui remontent à plusieurs années, ne fait de secret pour personne. Celui de l’OGC Nice avait en revanche quelque chose de plus confidentiel avant que la superbe saison du club ne l’expose aux yeux de tous. La "saison déjà réussie", comme la qualifiait Claude Puel la semaine passée en conférence de presse, pourrait donc conduire le Gym tout droit dans la cour des grands, récompensant un travail de fond cohérent qui donne des couleurs à la Ligue 1. "Nous avons d’abord labouré puis nous avons semé. Maintenant nous sommes en train de récolter", résume métaphoriquement le président niçois.

Un projet de club globalisé

Lorsque il devient en 2011 l’actionnaire majoritaire et le président du directoire de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère se fixe l’objectif ambitieux de faire grandir le club. Comment y parvenir, alors qu’il possède un budget de 40 millions d’euros, le plaçant dans le ventre mou (à la 12e place, ndlr) d’un championnat dans lequel les gros clubs culminent tous au delà de 120 millions d’euros annuels. L’enfant de Nice (il y est arrivé à l’âge de 10 ans), y répond par deux axes de développement : une formation performante et un recrutement intelligent, points de ralliement pour la construction d’une identité de jeu désormais reconnaissable et apparentée à un projet séducteur.

C’est dans cette optique qu’en 2012, Claude Puel, formateur reconnu, débarque à Nice convaincu personnellement par Jean-Pierre Rivère de prendre en main un projet basé sur la jeunesse. Le technicien en activité le plus capé de Ligue 1 en devient ainsi la figure de proue et montre immédiatement qu’il se trouve être l’homme de la situation. Dès son arrivée, l’ancien monégasque réunit tous les entraîneurs des catégories inférieures afin de mettre sur pied un programme d’entraînement et des exercices adaptés en commun, dans le but de conformer tout le monde à la même philosophie. Un jeu basé sur la possession du ballon, au sol, ponctué de passes courtes, en réalité mis en place au club depuis 2007 par Alain Wathelet, le directeur du centre de formation. Le résultat de la volonté présidentielle est sidérant : plus de 20 jeunes issus du centre de formation ont été lancés en première division par Claude Puel, actuellement à la tête de la plus jeune équipe d’Europe qui est aussi la plus jeune depuis trois saisons en France.

La stat' : depuis 2012, Claude Puel a lancé 22 joueurs issus du centre de formation en Ligue 1

De la jeunesse, de bons coups réalisés sur le marché des transferts (Ben Arfa, Seri, Mendy, Germain ou Plea…), de grandes plus-values à la vente de leurs jeunes formés au club (Amavi, avant d’autres à suivre)… Les caractéristiques du projet niçois ressemblent à celles du démocratisé "projet Dortmund", cité à l’emporte-pièce par Vincent Labrune à Marseille. Néanmoins, les Aiglons ne suivent pas de modèles prédéfinis. "On a notre propre projet. Après, on peut s’inspirer de petits bouts de projets à droite à gauche, parce que ce qui se fait d’intelligent ailleurs est toujours bon à prendre", a expliqué Jean-Pierre Rivère à Goal. "On ne créé jamais rien, mais on regarde ce qu’il se passe, on se dit ‘tiens ça s’est bien’. Il n’y a pas une source d’inspiration en particulier, si ce n’est la volonté de créer un projet avec des jeunes, du beau jeu, et de faire prendre du plaisir aux gens qui viennent les voir au stade", reprend ainsi le patron niçois pour qui ce "travail de longue haleine est passionnant".

Un recrutement réfléchi dans les moindres détails

Pas de pétrole mais des idées est un adage populaire qui correspond bien à la réalité du Gym. Pour preuve, le recrutement de l’été dernier fait figure de belle illustration puisque 9 joueurs sont arrivés au club pour la modique somme de… 4,8 millions d’euros. C’est donc presque en faisant une entorse à son règlement que le club niçois a recruté le jeune Rémy Walter pour quelque 2 millions d’euros. L’arrivée de l’international Espoirs est également symbolique des intentions niçoises sur le marché des transferts. Le "board" du club a ainsi défini trois critères indispensables au recrutement d’un joueur : la technicité, l’intelligence de jeu et le mental. Trois critères qui concernent à la fois les joueurs confirmés et ceux qui choisissent l’OGC Nice pour se former.

Et ces derniers sont nombreux. La cellule de recrutement du Gym a un objectif simple qu’elle a quasiment atteint : aujourd’hui, le club est la référence en terme de formation dans tout le bassin méditerranéen. Treize scouts niçois scrutent les terrains du sud de la France à la recherche de jeunes qui sont en très grande majorité convaincus à l’idée de devenir des Aiglons. La préformation y est d’ailleurs labellisée dès les U18, ce qui n’est pas le cas dans tous les autres clubs de la région PACA. "Même s’il y a des exceptions, tous les jeunes que nous voulons viennent chez nous", glisse-t-on en interne. Il faut dire que l’actuel quatrième de Ligue 1 a des arguments. Outre le nombre impressionnant de jeunes joueurs formés au club qui déboulent dans l’élite, Nice s’attache avant tout à former des hommes.

Dans l’organigramme niçois, l’homme en charge de cet aspect de la formation s’appelle David Brero. Officiellement coordinateur sportif et administratif du centre de formation, il occupe le rôle de "grand frère" pour des jeunes joueurs qu’il accompagne au quotidien dans leur développement avec un suivi individualisé, afin de les guider dans les à-côtés du football. Là où certains se contentent de faire les choses à la place des joueurs, David Brero les épaule dans les démarches administratives (louer un appartement, passer le permis de conduire...) dans une volonté d’autonomie. À l’OGC Nice, par exemple, le taux de réussite au baccalauréat est de 100%, preuve de l'importance qu'attache le club à la formation totale de ses jeunes. Lorsque le club s’intéresse à un joueur, les parents se sentent rassurés par un encadrement total qui incite à la sérénité.

"Inscrire Nice dans les tous premiers clubs français"

L’archétype du projet de l’OGC Nice se nomme Jordan Amavi. Né à Toulon, le latéral choisi de rejoindre le Gym à 16 ans, pour y poursuivre sa scolarité tout en apprenant à devenir un joueur de football professionnel. Formé attaquant, Claude Puel le replace arrière gauche et le jeune joueur enchaîne les rencontres de CFA2 puis de CFA, sans toutefois donner l’assurance de pouvoir jouer un jour avec les A. Mais lorsque Timothée Kolodziejczak file à Séville, Claude Puel sonde sa jeunesse et décide de le lancer plutôt que de recruter. Une fabuleuse réussite pour celui qui disputera 55 matches de Ligue 1 avec son club formateur avant de partir pour 15 millions d’euros à Aston Villa.

Aujourd’hui, Nampalys Mendy, déjà approché par Leicester ou encore Vincent Koziello pourraient suivre le même chemin, si d’aventure une offre équivalente arrivait sur le bureau de Jean-Pierre Rivère. Car "perdre" ses meilleurs joueurs est une réalité jusqu’à présent itérative pour le Gym. Néanmoins, former des jeunes performants pour les vendre et réaliser de grandes plus-values n’est pas une fin en soi. Pour l’heure, avec un centre de formation flambant neuf regroupé sur le site du centre d’entraînement, le président niçois complète son idée de base : "Faire franchir au club différentes étapes à tous les niveaux de structuration, administratif ou sportif".

"Les hommes sont importants, mais ils sont interchangeables. Et le projet est plus fort que les hommes" - Jean-Pierre Rivère à Goal

Étalonnée sur "une période de 4 à 5 ans", cette première étape d’un "projet sur le long terme" est en train de prendre fin. La suite est déjà connue. Tout en instaurant une essentielle continuité dans le travail effectué, le président n’a pas caché son intention d’ouvrir le capital à un investisseur, français (de préférence) ou étranger, majoritaire ou non. "Nous n’avons pas de besoins financiers, le club est sain, on est arrivés à épurer les comptes, explique-t-il à Goal. On n’a pas de difficultés, au contraire. Une des prochaines étapes sera de trouver un investisseur pour nous accompagner. On n’est pas pressés mais on regarde ça avec attention parce que c’est aussi une façon d’accélérer le projet". Un projet qui a bien une finalité sportive plus précise qu’une croissance régulière et soutenue. "L’objectif final serait d’inscrire Nice dans les tous premiers clubs français de façon récurrente", finit par concéder Jean-Pierre Rivère.

Avec ou sans Claude Puel ? La question brûle les lèvres en cette fin de saison, puisque le contrat de celui qui incarne le volet sportif du projet niçois s’achève au mois de juin prochain. Une rencontre est prévue fin avril ou début mai pour poursuivre des discussions qui ne sont aujourd’hui pas à l’ordre du jour. "Ce n’est pas par hasard que l’on a pris Claude Puel il y a quatre ans. Les hommes sont importants, mais ils sont interchangeables. Et le projet est plus fort que les hommes", explique le président. Traduction : Nice continuera quoi qu’il en soit à planter d’autres graines, pour de nouvelles récoltes sur une terre de plus en plus fertile.






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dim. 07/04/2024 à 15h


Reims - Nice : 0-0

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ven. 19/04/2024 à 21h



Pts J V N D Diff
 3.    Monaco 52 28 15 7 6 +15
 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 44 28 12 8 8 +6
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
 7.    Lyon 41 29 12 5 12 -7



  mer. 13/03 (21h10) PSG - Nice : 3 - 1
   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice


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