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Dante : « Pas aussi heureux au Bayern »

L'Equipe, le 29/10/2016 à 22h51

Vainqueur de la Ligue des champions avec Munich en 2013, le défenseur brésilien de Nice confie son bonheur d’avoir choisi la Côte d’Azur.

Bar de l’hôtel Radisson, promenade des Anglais, hier matin, à Nice. Dans un français impeccable, autour d’un Perrier et d’un déca, Dante (32 ans) évoque sa satisfaction d’avoir rejoint l’OGCNice cet été, comparant notamment cette expérience avec son difficile passage à Lille (2004-2006) et avec ses belles années au Bayern (2012-2015).

- Votre arrivée à Lille, en 2004, c’est un mauvais souvenir ?

J’ai connu là-bas deux années très dures. J’avais vingt ans, j’arrivais du Brésil, il faisait froid. Et puis l’entraîneur, Claude Puel... On m’a dit qu’il avait changé, il a connu la réussite depuis, mais il était très dur. Dommage qu’il n’ait pas pu m’aider. J’avais besoin d’un soutien, d’un papa qui comprenne ma mentalité. J’étais seul. Pendant un an, je n’ai pas réussi à soigner une blessure. Tout le monde me conseillait de repartir mais je voulais revenir au Brésil en disant : “ Vous avez vu, j’ai réussi en Europe.”

- Pour la reconnaissance sportive ou sociale ?

Les deux. Quand tu pars jouer en Europe, les membres de ta famille pensent que ça va changer leur vie, mais ce n’était pas le cas, je gagnais très peu à Lille. Je ne voulais pas rentrer en leur disant : “J’ai très peu à vous donner.” Je ne pouvais pas lâcher.

- Avez-vous failli rentrer, un jour ?

Oui, un hiver, mais ça a duré dix secondes. J’essayais de reprendre l’entraînement pour la quatrième fois. Impossible. Le médecin me disait qu’il ne savait pas ce que j’avais. Je ne m’en sortais pas, je me demandais ce que je faisais là.

- Dix ans ont passé et vous êtes de retour en France, à Nice...

(Il réfléchit.) Comment vous expliquer ce que je fais là ? Ça me motive d’être là, je suis mieux dans ma peau, j’aime découvrir des choses, c’est moi. Au Bayern, personne ne m’a mis à la porte (en 2015). Jusqu’au dernier jour, le président m’a demandé de rester. Personne ne comprenait mon départ, mais mon cycle était fini. J’avais moins de responsabilités, je ressentais moins la pression. Il me manquait quelque chose et je l’ai retrouvé à Wolsfburg. Je voulais une équipe qui veut prouver et avancer. Mais la vie à Wolsfburg, c’était compliqué. On n’était pas heureux, les enfants, ça n’allait pas. Tout s’est mélangé dans mon choix de venir à Nice : l’envie d’un autre pays, de prouver autre chose, de prendre ma revanche sur Lille, d’aider le coach qui voulait que je vienne, de jouer la Ligue Europa. Et puis, le projet de Nice, le stade, le centre d’entraînement, la ville, la mer, la langue française. Pourtant, j’allais avoir mon passeport allemand et c’était important. Je ne l’aurai jamais. Pas grave : le bien-être, je l’ai.

- Vous aimez être “important” pour votre équipe ?

Important oui, une star, non. Important, c’est quand ça va mal. Quand le groupe est nerveux, quand il faut donner de la sérénité. Je préfère être là que de jouer quinze matches avec le Bayern et perdre en quarts de finale de la Ligue des champions.

- Vous avez signé avant Balotelli et Belhanda. Vous ne connaissiez aucun joueur, non ?

Si, Mathieu (Bodmer, à Lille) et Simon (Pouplin), qui avait joué à Fribourg. Mais je n’ai pas eu peur. J’avais parlé à plein de gens, au président, à Julien (Fournier, le directeur général), à un journaliste du Nord, à des amis de Paris, à des gens qui voient dix matches par week-end. Tous m’ont dit la même chose : à Nice, il y a de la qualité et l’envie de progresser. Il n’y avait pas de “noms” mais je sentais bien le reste.

- En quoi Lucien Favre vous a-t-il plus marqué qu’un autre coach ?

Je l’ai vu tout changer quand il est arrivé (en février 2011) au Borussia Mönchengladbach (où Dante a évolué entre 2009 et 2012) : la mentalité, l’atmosphère, le jeu. On avait tous perdu confiance, on ne voyait pas la sortie. Il nous a dit : “Les gars, la sortie, elle est par là, faites ça, ça et ça.” On était derniers, tout le monde se moquait de nous, et puis on s’est mis à progresser. C’est là que j’ai parié mes cheveux sur le maintien. La saison suivante (2011-2012), tout est devenu encore plus clair, la stratégie était parfaite, on avait trouvé la clé, on a fini quatrièmes. J’ai vu des joueurs être soudainement bons avec le ballon, alors qu’avant ils en avaient peur.


« Ne faisons de cadeaux à personne
et laissons venir le mois de mai »



- C’est pareil cette saison ?

C’est le même esprit mais on vient de moins loin. Nice était quatrième, la saison passée.

- Mais cette première place, c’est inattendu non ?

Ce n’était pas prévu mais on a travaillé pour.

- Comment vivez-vous ça intérieurement ?

C’est spécial. Ça m’excite mais j’ai un frein qui me dit : “Demain, reste motivé et écoute la critique.”

- Avez-vous déjà vécu une saison semblable ?

Oui, au Standard de Liège (2007-2008). On était très jeunes et Anderlecht était imbattable. On avait Axel Witsel, Steven Defour, Marouane Fellaini, Dieumerci Mbokani.... On a été champions en perdant un seul match, celui d’après le sacre car on avait trop fêté le titre, et après,on s’est remis à gagner. Jusqu’au titre, on était restés invaincus. C’était la même ambiance qu’ici, jeunesse et plaisir. J’adore notre jeu, tic-tac-toc, le redoublement de passes, c’est la beauté du foot. Quand ça se ferme d’un côté, hop,on rouvre de l’autre.

- Et une saison qui commence aussi bien et finit mal,vous avez déjà connu ?

(Superstitieux, il se tourne vers l’attaché de presse.) Qu’est-ce que je réponds, là ? Non, ça ne m’est jamais arrivé. En commençant comme ça, j’ai toujours bien fini.

- Quels joueurs vous impressionnent ?

Il y en a plein qui sont bons. Malang Sarr est un bon garçon, il travaille beaucoup, il a beaucoup d’avenir. À lui de rester humble. Quand t’es jeune et que t’es bon, le risque, c’est de n’écouter personne. T’es facilement tenté de penser : “Mais je suis bon, moi, de quoi tu me parles ?”. Ricardo Pereira super, Dalbert aussi. Vincent (Koziello), on dirait qu’il a quinze ans mais la façon dont il joue au foot, c’est incroyable. Après, on verra comment chacun remontera la pente quand ça n’ira pas.

- Le titre, c’est possible ?

Tout est possible. Je ne regarde pas le classement, seulement nos buts encaissés, et les joueurs doivent faire comme moi. Ne faisons de cadeaux à personne et laissons venir le mois de mai.

- Vous ne regrettez pas votre choix ?

J’ai trouvé tout ce que j’étais venu chercher. Aujourd’hui, je ne serais pas aussi heureux si j’étais au Bayern.






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dim. 07/04/2024 à 15h


Reims - Nice : 0-0

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Pts J V N D Diff
 3.    Monaco 52 28 15 7 6 +15
 4.    Lille 49 28 13 10 5 +17
 5.    Nice 44 28 12 8 8 +6
 6.    Lens 43 29 12 7 10 +6
 7.    Lyon 41 29 12 5 12 -7



  mer. 13/03 (21h10) PSG - Nice : 3 - 1
   26e  sam. 16/03 (21h) Lens - Nice : 1 - 3
   27e  dim. 31/03 (15h) Nice - Nantes : 1 - 2
   28e  dim. 07/04 (15h) Reims - Nice : 0 - 0
   30e  ven. 19/04 (21h) Nice - Lorient
   29e  mer. 24/04 (21h) Marseille - Nice
   31e  dim. 28/04 (15h) Strasbourg - Nice


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