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Interviews :

Malang Sarr : « le début d'une belle histoire »

France-Football, le 27/06/2017 à 11h47

À dix-huit ans, le jeune défenseur central de l'OGC Nice a déjà une saison en pro derrière lui, avec des hauts et des bas. Il raconte.

Son arrivée dans le groupe pro
« Avant de partir en stage de préparation, le coach est passé au vestiaire et m'a dit: "Pour moi, il n'y a pas d'âge. Tu as dix-sept ans, mais si tu es le meilleur, tu joueras." On n'avait pas encore discuté depuis son arrivée, mais il m'avait intégré dans le groupe pro. D'entrée, ça m'a donné de la force. J'avais fait une bonne saison en jeunes, et j'espérais. C'est à Divonne-les-Bains, durant le stage, que j'ai pris conscience de ce que ça représente d'être dans un groupe pro avec les kinés, le préparateur mental, et toutes les structures à votre disposition. On change d'environnement. Tous les deux mois, il y a une prise de sang, toutes les semaines une pesée, des bilans réguliers pour définir les carences ... Le pro, c'est de la mécanique de précision, comme une voiture.»

Premier match, premier but
«Je me souviens de chaque moment (NDLR: Nice-Rennes 1-0, le 14 août 2016, 1re journée). C'était un mélange de sentiments : la fierté, l'euphorie, l'impatience, du stress aussi. C'est monté crescendo. La veille du match, je pensais
que j'allais mal dormir. Petit, j'étais excité, un peu stressé, et là, non. Tout est gravé : le petit déj, le départ au stade, le bus ... Ma mère, mes frères, mes potes, tout le monde n'attendait que ça, mais ils m'ont laissé dans ma bulle. Le staff, les joueurs, tous m'ont parlé. J'ai beaucoup discuté avec Paul (Baysse), avec qui j'allais jouer, avec Mika Seri aussi. On cherche avant tout à s'appliquer, mais on rêve tous du premier match. On se voit marquer, être le sauveur. La veille, à l'entraînement, j'ai travaillé les coups de pied arrêtés avec Mika. Il m'a donné deux ballons à l'endroit même où j'ai marqué le lendemain. J'ai mis deux fois la même tête mais Mouez (Hassem) les a sorties, et Mika m'a dit : "Pas grave, demain tu marques." Pendant le match, je dis à Arnaud (Lusamba), alors que je monte pour le coup franc : "C'est celle-là!" Je l'ai senti, je ne sais pas pourquoi. J'ai vu le ballon rentrer, j'ai regardé le stade, tout le monde debout, je n'entendais plus rien. Comme j'avais marqué le but de la victoire, on m'a demandé de lancer le cri dans le vestiaire. Ça nous a porté bonheur, alors j'ai continué toute la saison. Il y avait une telle émotion autour de ce match, le premier après ce qui s'était passé (l'attentat de la promenade des Anglais le 14 juillet). Ça donne un élan d'entendre le stade scander son nom. Jusque-là, j'étais le petit jeune que personne ne connaît, le numéro 33 comme on m'appelait. Sur le moment, je ne me suis pas dit que ce match allait changer ma vie. En arrivant à la maison, on a mis la télé, il y avait le résumé. Tu te vois, tu revis tout ça. Et tu te dis que ça peut être le début
d'une belle histoire.»

Une demi-saison de rêve
«J'ai enchaîné les matches (à la trêve, il était le joueur de champ de moins de 20 ans le plus utilisé des cinq grands Championnats). On discute avec le staff, le coach, on regarde les vidéos, on travaille, et on ne pense à rien d'autre.
J'étais dans le truc, je voulais jouer, progresser. Avec le recul, je me dis qu'il aurait fallu que je souffle. J'étais moins concentré, fatigué mentalement parce que ça pompe beaucoup d'énergie. Et, avec nos principes de jeu, il faut
être très concentré, car les erreurs se payent cash. Je l'ai appris notamment en Ligue Europa. Il y a ce match à Krasnodar où on en prend cinq (5-2), sans avoir réalisé un mauvais match. Il faut toujours être lucide. On ne s'en rend pas compte, mais c'est usant. Mon plaisir, c'est de jouer, de prendre le risque de ressortir le ballon proprement pour construire l'action. Je vois des défenseurs qui jouent long quand ça ne s'impose pas, qui balancent comme on dit. Je n'aime pas trop ça.»

Le coup d'arrêt
«Quand le coach me sort (à l'heure de jeu, Monaco-Nice 3-0, le 4 février, 23e j.), je ne me dis pas que je ne vais plus jouer de la saison ou presque (il est revenu le 14 mai, lors de la 37e j,Nice-Angers 0-2). Au début, je me suis dit que ça allait me faire du bien de souffler. Et puis les matches s'enchaînent sans vous. J'ai lu les critiques, et j'étais d'accord. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait de l'acharnement. Comment râler quand ce qu'on vit nous rend heureux? Jamais je n'ai pensé revendiquer quoi que ce soit. Évidemment, on est impatient, mais on se tait et on bosse. Retourner en CFA, c'est compliqué parce que l'adversaire vous attend, mais c'est du bonheur de retrouver les potes. Quand je discute avec eux, je ressens de la fierté. Ça a parfois été dur. Je me souviens du déplacement à Rennes (une semaine après Monaco). Je m'apprête à monter dans le bus avec le groupe, et le coach me dit : "Non, non, toi tu restes, tu vas te reposer. "Sur le coup, j'étais vexé. Je suis rentré à la maison, j'en ai parlé avec ma mère, ma meilleure conseillère. Elle m'a dit de me taire et de travailler. »

Lucien Favre
«Avec lui, j'ai beaucoup travaillé mes lacunes. Le coach est une sorte de professeur. Il a une feuille avec les matières où il veut nous faire progresser. Il nous observe. Après une semaine, il est venu me voir et m'a dit: "Tu dois travailler ça, ça, ça, et toute l'année je serai derrière toi." J'ai travaillé mon pied droit, comment utiliser toutes les surfaces du pied, mon jeu de jambes, mes appuis. Jamais je n'avais travaillé de façon aussi précise des choses auxquelles je n'avais jamais pensé. Le Malang d'aujourd'hui est plus fort que celui de juillet 2016. »

La clause de départ à 50 M€
«C'est une grosse somme, mais ça n'a rien changé à ma personne. Cela reste un chiffre, et moi, je suis concentré sur mon football. Quand je vais en ville, des gens me reconnaissent, me demandent des photos, me font des sourires. Mais je sais d'où je viens. Malgré tout, on a déménagé avec ma mère, cette année (son père est décédé durant son adolescence). Il fallait quitter le quartier (les Moulins) pour trouver un peu de calme. Ça devenait compliqué car les petits venaient me voir sans arrêt. J'y vais toujours, car j'y ai mes amis. Et aussi parce que je suis parrain d'une association (ADAM), qui propose du soutien scolaire. Je me revois à leur place il n'y a pas si longtemps. J'ai eu mon bac
avec un an d'avance, ma mère n'a jamais transigé là-dessus, même si je continuais le foot à côté. C'est une question de volonté. »

Balotelli, Dante et les autres
«J'apprends de tout le monde, de Dante, de Paul (Baysse), des plus vieux ou des jeunes. Petit, je jouais à la PlayStation avec Balotelli, et là j'étais en face de lui dans le vestiaire. C'est fou ! Petit, j'allais avec mon papa au stade,
j'habitais à cinq minutes du centre d'entraînement, je voyais Diawara, Vahirua, coach Faé (il l'a entrainé en U17) ... Et je porte le maillot de ma ville, Nice, où je connais chaque recoin. J'ai conscienoe d'être un peu le symbole
du club.»

La saison prochaine
«On sait que ce sera difficile de faire la même saison. Mais en mettant les mêmes ingrédients, en ajoutant encore plus de motivation, en gardant le plaisir de jouer, c'est possible. Quand on l'a fait une fois.. Jamais on n'a prêté attention à ce qu'on était en train de réussir. On ne pensait qu'à jouer, à vivre ensemble, à rigoler avec Dante ou Valentin (Eysseric), peu importe l'âge. C'était vraiment une bande de potes, le classement, on ne le regardait pas. C'est ça qu'il faut retrouver.»






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7e journee de Ligue 1
dim. 06/10/2024 à 20h45


Nice - PSG : 1-1

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  8e journee de Ligue 1
dim. 20/10/2024 à 17h



Pts J V N D Diff
 7.    Strasbourg 10 7 2 4 1 +2
 8.    Lyon 10 7 3 1 3 -2
 9.    Nice 9 7 2 3 2 +8
 10.    Nantes 9 7 2 3 2 +1
 11.    Brest 9 7 3 0 4 -3



  mer. 25/09 (21h) Nice - Real Sociedad : 1 - 1
   6e  sam. 28/09 (17h) Lens - Nice : 0 - 0
  jeu.. 03/10 (18h45) Lazio - Nice : 4 - 1
   7e  dim. 06/10 (20h45) Nice - PSG : 1 - 1
   8e  dim. 20/10 (17h) Nantes - Nice
  jeu. 24/10 (18h45) Ferencvaros - Nice
   9e  dim. 27/10 (17h) Nice - Monaco


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