Nice: le leader à la plage

Avec les hommes de Gernot Rohr, créer la sensation en tête du championnat n'est pas une raison pour se laisser envahir par le stress. Hier, l'entrainement matinal était programmé entre les matelas, sur le sable de Juan-les-Pins !

Décidément, Nice est un leader qui sait se mouiller. Un entrainement à la plage, après sept journées de championnat, il fallait y penser, oser.

Et pourquoi pas ? C'est ainsi que l'OGCN au grand complet (hormis Ayeli, qui soigne une déchirure) a transporté hier sa joie d'exister sur le sable de « Moorea », à Juan-les-Pins. Un lieu reprenant une atmosphère de paradis tropical et connu pour être le berceau des joueurs de footy-volley...

« L'idée est venue d'Eric Roy, tout de suite après le match à Guingamp », précisait Gernot Rohr, qui n'a pas hésité une seconde à soutenir l'initiative. « Du temps des Girondins de Bordeaux, j'étais déjà un adepte des séances et des footings sur le sable, du côté du Cap Ferret », dit le coach.

« Là, nous venons de disputer deux matches rapprochés très difficiles, qui ont forcément laissé des traces, au plan physique comme mental. Il était bon de couper un peu. Or, pour évacuer le stress, rien de tel que l'air marin. La région est privilégiée, le climat est encore chaud, alors, profitons-en ».

C'est ainsi : pendant que certaines grosses écuries de L1 angoissent et se pèsent de questions métaphysiques, le leader niçois, lui, n'hésite pas à dribbler entre les paillotes et les matelas pour préparer le choc contre Troyes. L'image ne manque pas de sel, mais colle finalement bien à ce groupe rouge et noir, suffisamment les pieds sur terre pour ne pas se prendre trop au sérieux. Lui qui a démontré des tonnes de bravoure et d'abnégation pour étonner la France entière... « A Guingamp, on nous a bien filmés en train de déguster des huitres et de boire des bières ! », ironise Gernot Rohr...

N'empêche, entre les boutades et les éclats de rire, le Gym a tout de même bossé, hier, et les quelques retraités en villégiatures, un peu surpris, voire estomaqués (« C'est bien l'équipe de Nice, vous en êtes surs ? »), ont pu assister à des exercices d'une belle intensité.

Dédé, le patron du Moorea, ancien footballeur toujours bon teint et copain des stars brésiliennes, avait bien prévu l'affaire en faisant ôter un maximum de transats pour favoriser une aire de jeu adéquate, avec deux piquets de chaque côté représentant les cages. De leur côté, les gardiens enchainaient les plongeons sur le terrain de footy.

Bon pour les appuis
Le jeu de tête était à l'honneur, d'abord pour des reprises acrobatiques face au but, ensuite au cours d'un jeu où le seul contact possible avec le ballon était justement la tête. Du grand art. C'était les Rouge contre... les torses nus, le tout se terminant, comme il se doit, par un sprint éclaboussant dans la Méditerranée. « Tous ces exercices dans le sable, c'est bon pour les appuis ; en Afrique, c'est courant. Même à Lille, on nous faisait effectuer des courses sur la plage », se réjouissait Adekanmi Olufadé, alias « Olu ».

Meslin le Normand et Bigné le Breton n'ont pas été les derniers à gouter l'eau avec gourmandise, seuls Pitau et Aulanier, gênés par un rhume, ont préféré s'abstenir, de même qu'Abardonado, mais pas pour les mêmes raisons. Bien que pur Marseillais, « Pancho », qui ne craint pas grand-chose sur un terrain, reconnait qu'il n'aime pas se tremper en dehors des piscines...

Quant à Everson, il se rappelait qu'adolescent, au Brésil, de nombreuses séances avaient lieu dans le sable pour muscler les cuisses. On voit le résultat !

Si le footy-volley était en option, Pamarot et Varrault, notamment, ont formé une paire ambitieuse, apte à donner la réplique à Eric Roy (un spécialiste) et son copain ex-pro, Philippe Enea.

« En sortant de notre cocon, on a aussi le plaisir d'aller à la rencontre des anciens », souligna enfin Gernot Rohr, ravi de pouvoir converser un long moment avec Roger Jouve.

L'un des grands milieux de l'histoire du Gym est en effet devenu un as du footy-volley, naturellement présent hier au « Moorea ». Tombé sous le charme (lui aussi) de cette escouade niçoise, il est revenu au Ray pour la première fois depuis trois ans et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

Après un repas diététique et gouteux, servi à l'ombre des bananiers et des branches de palmiers, les joueurs avaient quartier libre l'après-midi. Retour au stade Charles-Ehrmann, dès ce matin, 10 heures. « Contre Troyes, il faudra encore s'attendre à un match acharné », prophétisait Kaba Diawara, le buteur à l'épaule guérie, tout sourire, les pieds dans l'eau.

François PATURLE.
Jeudi 19 Septembre 2002
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