Un Everson de gala

Omniprésent dans l'entrejeu, le Brésilien du Gym a éclaboussé la rencontre de son activité, Grégorini sauvant la baraque dans les cages. Mais la star de l'équipe reste plus que jamais ce collectif impressionnant, soudé comme jamais...

Aligné dans son 3-5-2 habituel, puis réduit à dix et transformé en 4-4-1 de circonstance en seconde période, le Gym a su s'adapter pour préserver jusqu'au bout ce succès qui a fait de lui un leader confirmé, au soir de cette huitième journée. Peu importe les schémas, cette escouade rouge et noir garde en elle une cohésion et une abnégation impressionnantes, de celles qui forment les grandes histoires. Non, décidément, ce Nice-là est tout sauf un leader par hasard. C'est une équipe qui, soirée après soirée, démontre de quoi forcer le plus grand des respects, pour le bonheur intense de tout un peuple.

GREGORINI. - Une sortie autoritaire dans les pieds de Niang (9e), un bon arrêt sur une frappe vicieuse avec rebond de Nivet (26e), une parade au premier poteau devant Akrour (30e).

Le portier niçois a été impeccable jusqu'au penalty de Linarès magistralement arrêté. A cet instant, il est directement rentré dans la catégorie « décisif ». De nouveau solide en seconde période, c'était hier soir un Grégorini taille leader. Et pour finir, la baraka des grands gardiens sur la reprise de Régis sur la transversale...

PAMAROT. - Emporté par son élan, il a été à l'origine du penalty troyen, finalement sans conséquence pour ce Gym auquel rien de grave ne semble pouvoir arriver. Pour le reste, Noé a encore joué les remparts infranchissables, y compris en seconde période lorsque les circonstances ont voulu qu'il glisse en position d'arrière droit. Tellement généreux, de toute façon, qu'on le vit un peu partout...

ABARDONADO. - Mis en difficulté une première fois par Niang (4e), il s'est vite et bien repris à la faveur d'un très gros abattage ; toujours battant, avec un coeur énorme, « Pancho ».n'a rien lâché au centre du combat, notamment en seconde période, au plus fort de la pression troyenne où il a encore privilégié le geste efficace.

COBOS. -T oujours bien positionné, hormis une petite mésentente dans l'axe face à Niang (301), le patron libéro a encore placé les siens sur le bon chemin, colmatant les brèches avec un brio et une vista exceptionnels. Du Cobos tel qu'on le voit depuis le début de saison, en somme...

BIGNE. - Le petit gabarit breton a fait de tout le couloir droit son univers ; très actif en première mi-temps, il est passé un peu plus dans l'axe en seconde période, suite au changement tactique à dix, sans perdre un pouce de rendement. Un match sans fausse note.

PITAU. - le geste rassurant, la passe précise, c'était un Romain Pitau « coutumier du fait » jusqu'à la 42e, et son expulsion (qui nous a paru sévère) pour un deuxième carton jaune, à la suite d'un tacle sur Linarès. II a dû laisser son équipe jouer à dix, et s'ajoute automatiquement à la longue liste des suspendus (Pamarot; Cobos, Bigné) pour la rencontre de Sochaux.

EVERSON. - Le meilleur homme du match. Quand Gernot Rohr dit qu'il n'échangerait pas son Brésilien contre un Seedorf ou un Davids, on comprend encore pourquoi avec la prestation d'Everson hier soir... Non seulement « Evi » abat un terrain considérable, ratisse un nombre de ballons impressionnants, mais en plus, il voit juste, et se paye le luxe de sacrés gestes techniques. Directement à l'origine du but (fauché par Meniri). Dire qu'Everson (qui jouait en D3 allemande la saison passée !) est une trouvaille de la part de Rorh relève du plus parfait euphémisme...

ROY. - Une bonne frappe après contrôle de peu à côté (7e) pour donner le ton de la rencontre; bien placé, notamment, à la tombée du ballon, il a tout donné lui aussi et a été précieux par son métier et sa vista pour orienter le jeu ou donner un peu d'air dans les moments chauds.

VARRAULT. - Quelle santé ! Des gestes défensifs propres et incisifs, ajoutés des chevauchées impressionnantes (et lucides) sur le flanc gauche ont fait du jeune défenseur niçois l'un des meilleurs hommes du match.

MESLIN. - C'est fait ! En ouvrant son compteur but, Poussin a pu refaire l'avion pour la première fois de la saison. Voilà qui devrait booster sa confiance en vue des prochaines échéances. Serré de près au marquage, il fut, en outre, l'auteur d'une bonne remise dans la surface pour Everson (16e), puis d'un service en retrait intéressant à Diawara. Remplacé par Aulanier (441), pour permettre au Gym d'étoffer son milieu suite à l'expulsion de Pitau.

DIAWARA. - N'a pas hésité à participer au travail défensif et à venir chercher les ballons haut en première période.
N'a eu que peu d'occasions d'être dangereux, hormis une, tête captée par Heurtebis (35e); en seconde période, esseulé en pointe, il a continué à se battre pour freiner les relances troyennes. Sorti sous les ovations et remplacé par OLUFADE, à la 75e, un Olufadé vif et" volontaire, mais freiné par le piège du hors-jeu.

AULANIER. - Rentré juste avant la mi-temps, après l'exclusion de Pitau, il s'est aquitté de sa tâche vaillamment, manquant logiquement de soutien devant pour embrayer les courses et les enchaînements dont il a le secret.

A Troyes, l'ensemble s'est montré sous le jour que l'on attendait, solide, collectivement et tactiquement au point.
Puissants, les attaquants ont été dangereux jusqu'au bout, à l'image de Mamadou Niang, le plus en vue du côté aubois.

François PATURLE
Dimanche 22 Septembre 2002
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