Les Verts perdent le combat

Les Niçois ont placé les débats sur l'engagement physique. A ce jeu, et à ce jeu seulement, ils se sont montrés supérieurs aux Stéphanois.

«Nous devrons être présents dans les duels pour leur monter que nous somme chez nous. » Les déclarations de Sammy Traoré, défenseur central de l'OGC Nice, ne laissaient guère planer de doutes sur les intentions d'une formation qui ambitionnait, au coup d'envoi, de s'extirper un peu plus de la zone rouge. Le défi physique est une arme tout à fait respectable à la seule condition de l'employer sans dépasser les limites imposées par le règlement.

Les hommes de Gernot Rohr tentèrent bel et bien d'intimider ceux d'Élie Baup comme peuvent en témoigner Feindouno et Hellebuyck alors que le chronomètre n'avait pas fini d'égrener les 120 premières secondes. En l'absence de dernière minute de Frédéric Piquionne, les Verts perdaient un élément athlétique et puissant susceptible de rivaliser physiquement avec les Niçois.

FEINDOUNO RATE LE COCHE

Mais, c'est heureux, le football a d'autres attraits. Ce que démontra Pascal Feindouno dont son entraîneur avait souligné, la veille, la très bonne tenue lors des dernières séances d'entraînement. Le Guinéen réalisa quelques gestes techniques dignes de ses plus belles prestations automnales. Une première fois, Marin ne sut profiter de son centre, une seconde sa frappe fut trop aérienne.

Entre ces deux actions, Jérémie Janot avait réussi une parade extraordinaire sur un coup de tête à bout portant d'Agali. En vain. Vahirua, qui traînait par là, glissa le ballon au fond des filets. Contre le cours du jeu, surtout si on se réfère à la suite. Mendy se vit refuser un but qui paraissait tout à fait valable.

Surtout, les Verts pressaient haut une équipe niçoise qui n'était finalement pas au mieux malgré son avantage au tableau d'affichage. L'ASSE développait un jeu simple et rapide alors que les Aiglons misaient sur les contres. Janot dut sortir le grand jeu sur des tentatives de Larbi et Bisconti. La rencontre sentait le soufre, les coups pleuvaient. Les Verts avaient le tort de tomber dans le piège de la provocation. D'égarer leur lucidité au détriment de leurs bonnes intentions. Une mauvaise passe de Camara à Hognon leur fut fatale. Larbi, cette fois, prit le meilleur sur Janot sorti à sa rencontre.

L'ASSE venait de perdre le fil d'une rencontre qu'elle semblait pouvoir être en mesure de tisser. Parce que si la première période ne manqua pas d'intérêt bien qu'elle fût hachée par les coups de sifflet justifiés de M. Derrien, la seconde n'eut pas la même intensité.


Nice n'avait qu'un seul objectif : conserver son avantage pour empocher trois points précieux. Les Aiglons attendaient sagement des Stéphanois curieusement moins incisifs. Sauf lorsque Marin s'échappa sur la droite pour servir Feindouno au second poteau qui manqua la cage pourtant grande ouverte. Il restait un quart d'heure. Si le Guinéen avait marqué, les Verts auraient pu entretenir l'espoir.

Les Niçois ont été plus réalistes, c'est sûr, mais comme ils ne s'étaient pas gênés pour l'annoncer, ils ont avant tout remporté le combat physique. Les erreurs inhabituelles de la défense stéphanoise les ont ensuite bien aidés.

Jacky CLAVEL
Le Progrès