Nice à la folie

A l'issue d'un match de très haut niveau et d'une intensité rare, l'OGC Nice s'est qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue en battant l'AS Monaco (1-0) en toute fin de rencontre. Nouvelle désillusion pour l'ASM qui s'éloigne encore un peu plus des Coupes d'Europe.

De l’engagement, du rythme, de la tension et des occasions, rarement cette saison une rencontre n’avait autant mérité cette qualification de «match de Coupe». Le bouillant derby de la Côte d’Azur a tenu toutes ses promesses en maintenant en haleine les 17 000 spectateurs massés dans les tribunes. De ce match à l’anglaise il fallait pourtant que le sort désigne un heureux et un malheureux et c'est Nice, qui a une nouvelle fois réglé le compte de Monégasques dominateurs sur leurs terres mais peu en réussite devant les buts.

Un rythme fou
Les premières minutes de la partie donnaient le tempo d’une première période très enlevée. Au jeu posé et la transmission rapide des Monégasques sur le nouveau billard de Louis II, les Niçois répondaient avec un gros pressing sur le porteur du ballon et des contre-attaques aiguisées. Gênée dans la construction du ballon et perturbée par le défi physique de leur adversaire, l’équipe princière tardait à porter le danger dans la défense adverse. A l’image de Christian Vieri, marqué à la culotte, les attaquants princiers ne trouvaient pas de faille dans le bloc des Aiglons qui profitait du placement haut des hommes de Guidolin pour s’engouffrer dans les brèches. La première grosse occasion de la rencontre était d’ailleurs à l’actif des visiteurs. Très efficace dans son rôle d’organisateur derrière Bagayoko, Marama Vahirua ajustait une superbe frappe de vingt mètres qui obligeait Warmuz à une superbe détente (20e).

L’axe niçois décidément bien bouché, l’ASM changeait de tactique en passant sur les ailes via des déboulés de Maicon et Di Vaio. Tactique payante qui permettait à Vieri de s’illustrer enfin sur une tentative bien captée par Lloris dans la surface (23e). La pression monégasque qui s’en suivait permettait à l’ASM d’obtenir plusieurs corners. Sur l’un d’eux, Plasil allumait la mèche d’une magistrale frappe de trente mètres qu'un Lloris, un nouvelle fois impérial, écartait de sa lunette d’une brillante claquette (31e). Hachée uniquement par les fautes sanctionnant les contacts très virils, la fin de la première période s’achevait sur un rythme d’enfer avec un ballon qui naviguait à cent à l’heure d’un camp à l’autre. A la pause, il ne manquait plus qu’un but pour attribuer un 20 sur 20 à la prestation des vingt-deux acteurs.

Le bijou de Vieri
Au retour des vestiaires, les deux équipes conservaient les bonnes intentions de la première période. Et la partie de ping-pong reprenait de plus belle. Après une reprise croisée de Plasil (46e) qui inquiétait Lloris, Echouafni voyait sa tête repoussée sur la ligne par le sauveur Meriem. La possession du ballon s’équilibrait mais les deux équipes jouaient tous les coups à fond. La fatigue aidant, des trous commençaient à apparaître dans les défenses et les attaquants en profitaient. Di Vaio, lancé comme un boulet sur la gauche, ajustait un pointu dans la surface (63e), mais Lloris avait encore le dernier mot. Quelques instants plus tard, Vieri tentait une reprise acrobatique de grande classe qui s’écrasait sur la barre (65e) avant que Bagayoko ne transmette des sueurs froides au public du Rocher en manquant de peu une reprise à bout portant (71e). Les lignes s’étiraient et la fin de match faisait durer le suspense. Alors qu’on pensait l’ASM en mesure de faire la différence grâce à un meilleur état physique, Roudet, tout juste rentré en jeu, déboulait sur le côté gauche et ajustait un centre tendu pour Ederson qui d’une tête puissante trompait Warmuz et annihilait les espoirs de l’ASM (0-1, 88e). L’équipe monégasque n’a plus que l’improbable Ligue 1 et la Coupe UEFA pour espérer briller sur les quatre coins du Vieux Continent l’an prochain. Pour Nice, qui a pratiquement assuré son maintien en Ligue 1, le rêve continue. Il a pour nom Stade de France.

Gilles Festor
Sport24