Ils n'en sont pas revenus

L'échec de Sedan a été difficile à évacuer hier. Sans toutefois plonger dans le doute, les Niçois ont cherché les raisons de ce premier échec notable de leur saison. Dès aujourd'hui, ils vont devoir se concentrer sur un autre sujet de réflexion : comment retrouver leur football pour battre Ajaccio

C'était une banderole - un drap plutôt - déployée par les supporters sedanais en bordure de la pelouse à l'entame du match. En lettres suffisamment grasses et grosses pour que les joueurs ardennais ne puissent l'ignorer, on lisait le message suivant : « A quand une équipe conquérante ? »

Dès le début de la seconde période, la gaule était pliée. L'offense oubliée. Camara avait fermement répondu du pied !
Conquérants, les hommes de Stambouli l'ont été samedi soir. Au point qu'on en viendrait presque à écrire qu'ils ont joué « à la niçoise »...

Enthousiastes, accrocheurs, présents sur tous les ballons, ils ont laissé si peu d'espaces aux Aiglons qu'on compte leurs demies-occasions sur les doigts d'une main.

Il est toujours facile de désigner des coupables. En l'occurrence et comme le soulignait Gernot Rohr après coup, cette faillite fut avant tout collective.

La défense a pêché, ça saute aux yeux. Elle fut à Sedan la première exposée.

Passons sur le sujet.

Les gars auront tout loisir d'estimer eux-mêmes l'étendue des dégâts.

Mais forcément on s'interroge. Nous reviennent en mémoire ces mots prémonitoires d'Eric Roy au sortir du nul concédé aux Rennais : « lis ont joué avec nos valeurs. »
Cela fait deux fois. C'est deux fois de trop, vous nous l'accorderez.

Alors messieurs les Niçois, quelles en sont vos explications ?

« C'était une soirée sans, concède Noé Pamarot. Sur les trois buts, il faut bien reconnaître qu'on n'a pas fait les gestes qu'il fallait. On s'est mis en difficultés nous-mêmes. En défenseurs, on s'est dit qu'on a mal fait notre travail. Je suis énormément déçu, j'aurai voulu que pour Sammy ça se passe bien. Physiquement, on s'est fait bouger mais moi, je me sentais plutôt bien. »

Usure physiologique, tout autant que psychologique ? Certains l'avancent en guise de réponse.

Eric Roy, en homme d'expérience, préfère tirer les leçons de cet accroc sévère : « Ce genre de défaite remet les idées en place. Ça va nous permettre de repartir avec un état d'esprit conquérant, de retrouver nos valeurs. On a pris des buts qu'on n'avait pas l'habitude de prendre. Tous individuellement, on a été moins bons. Cette défaite fait plus mal, il ne faut pas l'oublier mais savoir tourner la page. Peut-être qu'on a eu tendance à se laisser envahir par l'euphorie générale... Regardez l'exemple du PSG, d'Arsenal dernièrement : rien n'est jamais acquis. »

Réponse attendue

Ce qui l'est néanmoins, c'est la réaction que tout le monde attendra demain soir face à l'ACA. Gernot Rohr le premier, qui avait dépêché Gaby Desmenez assister à Ajaccio - Le Havre.
L'entraîneur niçois qui déteste encaisser le moindre but a été servi à Sedan. Nul doute que le débriefing du match a permis de recadrer certaines défaillances sans pour autant tout repeindre en noir.

Car paradoxalement, tout n'a pas été mauvais à Sedan, ce que confirme Rohr : « On a réalisé une bonne entame de match, une de nos meilleures depuis le début de la saison. »

Il est vrai que pendant vingt minutes, les Niçois ont fait le jeu et tenu la distance. Avant que la défense ne donne ses premiers signes de faiblesses, gênée aux entournures, lâchant du lest dans les couloirs.

Dans ces conditions il est vrai, on pense au malheureux Sammy Traoré, qui dixit Pamarot, « doit douter ».

Non, Sammy ne doute pas. Il préfère relativiser et penser à demain : « C'était pas évident. On prend le premier but sur une erreur défensive alors qu'on avait bien commencé. J'ai dormi tard... Mais il y a des choses plus graves dans la vie. On est encore dans les trois premiers, c'est toujours bien, mais l'objectif reste le maintien. Et puis il y a trois points à prendre contre Ajaccio. »

Comme un fait exprès, l'équipe corse a plié samedi à domicile devant les Normands. La voilà toute proche du dénuement, tangente au bas du classement. Soyons-en sûrs, elle vendra chèrement sa peau demain soir face aux Aiglons.

« Pour Ajaccio, on va reprendre les mêmes nous disait Gernot Rohr hier matin. Maintenant il faut faire quelque chose pour passer de bonnes fêtes. »

Déjà ne plus connaître le mot défaite !

Ch. DEPIOT et P. PERSON.
Lundi 2 décembre 2002
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