Réaction exigée

Après trois mois exceptionnels, Bordeaux marque le pas. Accrochés deux fois en championnat, les Girondins ont quitté la Coupe de France à Montpellier. Face à Nice, l’heure est donc à la remobilisation pour ne pas gâcher une saison qui partait si bien.

Enjeux
Et si Bordeaux ne décrochait pas de ticket pour l’Europe à la fin de la saison ? La marge des Girondins, qui ont également un match en moins, sur leurs poursuivants au classement est encore respectable (5 points sur Lille, 7 sur Auxerre) mais les observateurs des dernières prestations des joueurs au scapulaire se posent des questions. Après l’élimination plus que logique mercredi en Coupe de France à Montpellier (1-0), Ulrich Ramé a lancé un sérieux coup de gueule et mis en garde ses partenaires contre un quelconque relâchement, sous peine de voir tous les efforts réalisés depuis huit mois, gâchés au dernier moment. Les Bordelais ont cruellement manqué d’envie à la Mosson mercredi contre une formation de Ligue 2 et s’en étaient déjà sortis un peu par miracle à Troyes le week-end précédent (1-1) et même face à Metz un peu avant (3-3). Heureusement, les Aquitains sont toujours intraitables à Chaban-Delmas, où ils n’ont perdu qu’une fois cette saison. Il faudra le rester jusqu’à la fin de la saison car dans le cas contraire, ce n’est plus du titre qu’on parlera sur la Place des Quinconces mais de la 3e voire de la 4e place.

Nice, de son côté, a depuis longtemps la tête au 22 avril, date de la finale de la Coupe de la Ligue face à Nancy. Les Aiglons avaient d’ailleurs dû écarter les Girondins sur leur route vers le Stade de France en quarts de finale au mois de janvier dernier (2-1 après prolongation). Les Sudistes ont également pu avoir un petit avant-goût musclé de ce qui les attend face aux Nancéiens, après une rencontre de bouchers au Stade du Ray samedi dernier (1-0). A plusieurs reprises, les Niçois se sont plaints de l’agressivité lorraine, face à laquelle ils se sont sentis obligés de répondre dans une rentrée aux vestiaires houleuse. Remontés, les hommes de Frédéric Antonetti ont eu une semaine complète pour apaiser leurs nerfs, ce qui pourra peut-être jouer face à une formation qui a évolué mercredi. Sans vraiment d’ambition au classement, l’OGCN puisera très certainement dans les mauvais souvenirs qui accompagnent Nice à Bordeaux pour trouver une source de motivation. Les partenaires de Grégorini en avaient ainsi pris 5 (5-1) l’an passé et n’ont pu arracher qu’un match nul depuis 1978 à Chaban-Delmas.

Revue des effectifs
Après avoir pas mal chamboulé son effectif à Montpellier en Coupe de France, Ricardo devrait revenir à une composition d’équipe plus classique au sein de laquelle Smicer et Jurietti seront encore une fois défectueux.

A Nice, on attend toujours de savoir si Rod Fanni et Souleymane Camara sont en état de jouer après avoir manqué les deux derniers matches. Les absences de Larbi et Fauconnier, elles, se prolongent.

Ils ont dit…
Dans la même lignée que son coéquipier Ulrich Ramé, Rio Mavuba n’était pas loin de sonner la tirette d’alarme après l’élimination en Coupe de France à Montpellier. «Depuis trois ou quatre matches, on est moins bons, moins costauds, et on encaisse pas mal de buts. Il ne faut pas croire que tout est acquis. Lille revient, il faudra s’accrocher et montrer beaucoup plus que ça pour conserver notre deuxième place».

Malgré la victoire face à Nancy (1-0), Frédéric Antonetti était lui aussi énervé mais pour des raisons évidemment différentes. «La victoire c'est bien, les trois points c'est bien, les 43 points nous laissent à supposer qu'on est sauvés mathématiquement. C'est une bonne chose à sept journées de la fin. Mais ce soir (NDLR : samedi) j'ai vu des choses répréhensibles. Des garçons comme Marama Vahirua ou Baky Koné, techniques, vifs, ont besoin d'être protégés. On parle souvent du manque de spectacle du football français, mais si dès qu'un joueur technique fait la différence, il se fait casser en deux par derrière, ce n'est même pas la peine !»

L’arbitre de la rencontre
M. Fredy Fautrel dirigera cette rencontre. Cet arbitre normand de 35 ans a plutôt porté bonheur aux deux équipes cette saison avec une victoire de Bordeaux face à Troyes (2-0) et un succès de Nice à Toulouse (0-2). Il est également réputé pour être assez indulgent en n’ayant exclu qu’un seul joueur en 14 matches de Ligue 1.

Statistiques
Nice est l’une des équipes qui réussit le mieux aux Girondins à Chaban-Delmas. En 38 confrontations, Bordeaux s’est imposé à 29 reprises contre 2 nuls et 7 défaites. La dernière victoire niçoise remonte à la saison 1977-1978 (3-5). Depuis, les Aiglons n’ont décroché qu’un nul en 16 rencontres et restent sur un cinglant 5-1 la saison passée ! D’ailleurs, les oppositions entre les deux équipes ont souvent offert du spectacle avec une moyenne avoisinant les quatre buts par match.

Leurs Face à Face en Ligue 1
1995-1996 Bordeaux - Nice 4-1
1996-1997 Bordeaux - Nice 4-1
2002-2003 Bordeaux - Nice 4-0
2003-2004 Bordeaux - Nice 1-1
2004-2005 Bordeaux - Nice 5-1

Leurs cinq derniers matches
Ajaccio - Bordeaux 0-2 (Ligue 1, 27e j)
Bordeaux - Metz 3-3 (Ligue 1, 28e j)
Bordeaux - Toulouse 2-0 (Ligue 1, 30e j)
Troyes – Bordeaux 1-1 (Ligue 1, 31e j)
Montpellier - Bordeaux 1-0 (Coupe de France, 8es de finale)

Nice – Monaco 2-0 (Ligue 1, 27e j)
Marseille – Nice 1-0 (Ligue 1, 28e j)
Nice – Lens 0-0 (Ligue 1, 29e j)
Auxerre – Nice 2-0 (Ligue 1, 30e j)
Nice - Nancy 1-0 (Ligue 1, 31e j)

Les groupes :
Bordeaux
Ramé, Roux - Beto, Faubert, Jemmali, Marange, Planus - Cheyrou, Denilson, Francia, Mavuba, Fernando, Alonso - Chamakh, Darcheville, Laslandes, Perea

Nice
Grégorini, Lloris - Jarjat, Tchato, Traoré, Varrault, Yahia - Balmont, Diakité, Echouafni, Ederson, Rool, Roudet - Bagayoko, Bellion, Camara, Koné

Florian Egly
Sport24