Grégorini a un but !

Le petit Jules a fêté Noel avant tous ses copains. Il a vu son idole. Il lui a parlé. L'a bombardé de questions. Lui a offert un dessin. A pris la pause à ses côtés. Lui a fait signer des autographes.

Jules n'oubliera jamais ces quelques minutes passées avec Damien Grégorini à l'issue de la séance matinale du mercredi.

Touché, le gardien lui posa un bisou sur une joue rougie par l'émotion.

Un gars bien ce Damien. Il fallait voir les yeux du gamin...

On était loin de Bordeaux. De ce déplacement au gout de bouchon. « Prendre quatre buts, ça fait mal. On les revoit toute la nuit. On se dit qu'on aurait pu faire tel geste ou tel autre pour les éviter. On ne dort pas. Le lendemain aussi est difficile. Puis, on passe à autre chose. On efface. C'est impératif pour bien préparer le match suivant. Aujourd'hui, Bordeaux appartient au passé. L'important, c'est Strasbourg ! », affirme le gardien qui a boxé les remords et dégagé les regrets.

Sans tomber dans un catastrophisme déplacé, on se doit pourtant d'insister sur le côté négatif de l'histoire. La muraille défensive ''rouge et noir'' s'est lézardée lors des derniers voyages.

Sedan, Créteil, Bordeaux.

Trois défaites et huit buts encaissés.

Un constat qui n'inquiète, cependant, pas le goal volant du Gym. « Ces revers ne remettent rien cause ni en question. A Sedan, nous avons payé cash des erreurs individuelles et collectives. A Créteil, nous sommes tombés dans le piège parfait de la Coupe où les uns dominent et les autres gagnent. Enfin à Bordeaux, nous avons été victimes du réveil d'une équipe qui mérite bien mieux que sa place au classement. Les Girondins nous ont été supérieurs. Point. Et puis, cette fois, la chance avait choisi l'autre camp. Mais la motivation reste la même. Notre état d'esprit n'a pas changé. Bref, la confiance est intacte. Et puis, en championnat, nous avons toujours su rebondir après une défaite. »

Alors qu'importe si le vent de la désillusion a emporté le titre de champion d'automne pour le déposer à... Marseille.

« Ce n'est qu'un symbole. Rien de plus. En début de saison, nous aurions, tous, signé des deux mains un papier nous certifiant une place de deuxième à l'issue des matchs aller. Franchement, 33 points, c'était inespéré non ? »

Encore neuf et l'objectif maintien sera assuré. « On ne voit pas plus loin », jure-t-il en scrutant l'horizon.

Ce soir, Damien et les siens dormiront à Strasbourg. Dernière étape avant une mini trêve. « Nous nous devons de réagir. Il faut absolument ramener quelque chose. »

Une petite satisfaction ou trois grands cris de joie.

Vendredi soir, le petit Jules pensera un peu plus fort à Damien.

Le gardien et l'enfant.

Ça ferait un joli conte de Noel.

Philippe CAMPS.
Jeudi 19 Decembre 2002
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