Lens attendra encore

Papin n'a pas réussit ses grands débuts en L1 sur le banc. Son RC Lens s'est incliné (0-1) devant l'une des équipes à éviter en ce moment, Nice. Mais les deux formations ont proposé un très grand spectacle. Les Nordistes restent scotchés au 19e rang alors que Nice commence à roder vers le haut.

NICE - LENS : 1-0
But : Koné (52e)

Ce Nice-Lens pourrait presque servir d'argumentaire aux défenseurs acharnés de la Ligue 1. Il n'y a qu'un petit but ? Vrai. Mais ce 1-0 vaut bien des matches plus prolifiques, nimbés de buts comme autant de cache-misère. Et cela renvoie à ce très vieux débat de footeux : vaut-il mieux un match moyen où les filets tremblent ou bien une rencontre de très haut niveau avec une seule petite réalisation ? À l'heure (à l'ère même) de la statistique reine, cette seconde option résiste difficilement à la première. Et pourtant, que ce Nice-Lens fut agréable.

Un rythme parfois insensé, des intentions claires, un déchet confinant au ridicule au regard de la prise de risque permanente, voilà ce que nous proposa la rencontre de clôture de la 7e journée. Avec un premier constat : Nice est un sacré client. Très solide derrière (gardien de but compris), incisif devant, la nouveauté s'est surtout affichée au milieu où le "Gym" a promené une maîtrise collective qu'on ne lui soupçonnait pas. Jusqu'à la saison passée, les hommes de Frédéric Antonetti étaient davantage branchés en mode combattant. Oh, les Aiglons n'ont pas abandonné cette vertu mais ils l'enrobent dorénavant d'une forte dose de talent. Qu'on se le dise, cette formation pourrait faire beaucoup de dégâts si elle persiste de la sorte. Le plus dur à faire, chacun l'aura compris.

Dindane rate un penalty

Lens, pour sa part, peut nourrir quelques regrets sans qu'il n'ait quoi que ce soit à vraiment se reprocher. En fait durant, la première période, les joueurs de Jean-Pierre papin s'attachèrent à rendre coup pour coup, et parfois même un peu plus, à ces Aiglons si prompts à combiner à vitesse V. Les Lensois avaient pris progressivement la mesure, sans jamais les dompter, de ces Azuréens volontaires et très habiles. Papin a dû le noter, son arme principale est bien Aruna Dindane. L'Ivoirien est un authentique crack comme le Championnat n'en compte que très peu. "C'est le meilleur attaquant de Ligue 1" se risquait même Antonetti. Son équipe l'a vérifié.

D'autant que Monterrubio était lui aussi dans un bon soir, notamment sur coups de pied arrêtés. On pense à ce bijou déposé sur l'angle des bois de Lloris, aux fraises sur ce coup. Face à ce déluge de situations chaudes, Antonetti avait annoncé la couleur : "Faire plus d'effort, bloquer Dindane et... inventer quelque chose". De manière improbable, ce fut Rool qui se colla à l'invention (au milieu d'une foultitude de tacles, hein) sous la forme d'un bijou d'ouverture pour Koné qui ajustait Runje sans problème. La suite ? Une pression lensoise, des contres niçois bazardés et surtout un penalty (pour une faute nette d'Echouafni sur Ramos) manqué par Dindane sur le poteau. Jean-Pierre Papin n'a pas raté ses débuts, il n'a tout simplement pas gagné. Maigre consolation avec autant d'impératifs comptables. On y revient toujours...

Dave APPADOO
Eurosport