Nice : et maintenant le dessert !

En battant Guingamp, avec la manière, les Aiglons ont « officiellement » atteint la barre des 42 points fixée depuis le départ. Il reste 13 journées pour viser bien mieux. ça tombe bien, le Gym est à nouveau deuxième !

Nice-Guingamp 1-0

A Nice (stade du Ray) : Nice bat Guingamp 1 à 0 (1-0)

Terrain : bon. Temps : frais. Eclairage : bon.

Spectateurs : 12.756
Arbitre : M. Viléo

But : Nice : Pamarot (43)

Avertissements : Nice : Everson (45) ; Guingamp : Malouda (35), Michel (36), Le Roux (87)
Exclusion : Guingamp : Malouda (72)

Nice : Grégorini - Pamarot, Cobos (cap), Abardonado, Varrault - Bigné, Pitau, Roy, Everson - Cherrad (Mionnet 79), Diawara

Guingamp : Le Crom - Montero (Talhaoui 79), Yahia, Fabbri, Sikimic, Guillaume - Le Roux, Carnot (Saci 54), Michel (cap) - Bardon (Drogba 54), Malouda

Ils ne changeront donc jamais ! Pour le bonheur de tout un peuple (12.756 spectateurs payants hier soir), les Aiglons, après Marseille, ont encore refusé de perdre deux fois de suite. Ils ont encore fait le jeu, dominé leur sujet, et empoché les trois points. A domicile, ils n'ont toujours pas encaissé le moindre but depuis le 24 aout, soit 949 minutes d'invincibilité.

C'est énorme, oui, et on ne se lassera jamais de la répéter. En plus, ce match contre Guingamp s'est avéré un petit régal. Un seul petit but à la fin, sur coup franc, mais une ribambelle d'occasions qui ont fait oublier le froid. Nice continue, c'était presque attendu....

Un coup d'envoi donné par un ancien attaquant du Gym, Papa Barrou. Et des Niçois résolument offensifs, désireux de prendre à la gorge cette équipe de Guingamp très prudente, après quatre défaites de rang. Quand les Aiglons ont des problèmes d'efficacité, ce n'est pas faute d'essayer.

A la 20e, Eric Roy trouvait Diawara dos au but, dans la surface, qui se retournait d'une frappe magnifique en pivot. Le Crom était battu, mais allez savoir comment, le ballon heurta le poteau, roula le long de la ligne avant de dévier de trajectoire et échouer de l'autre côté... en sortie de but. Avec un bon coup de mistral venu de Marseille, sur que ce ballon serait rentré !

Au lieu de cela, le Gym devait continuer à chercher l'ouverture dans un bloc hyper regroupé, pourtant lézardé à plusieurs reprises. Une frappe de Pitau (à côté) après un beau contrôle (4e), et un centre de Cherrad pour la tête de Diawara enlevé par Le Crom (7e) avaient donné le ton d'un scénario à sens unique.

Pamarot fait sauter la banque
Guingamp, à cinq défenseurs, ne procédait que par contre, et encore, une seule fois Pamarot devait s'interposer devant Bardon. L'emprise était totalement niçoise, avec un Everson très offensif qui restait un long moment à terre après un gros choc devant Yahia (17e), sans casse heureusement pour les deux joueurs.

Devant, l'activité coutumière de Diawara était bien épaulée par Cherrad, dont le physique et les remises pesaient. Au milieu, Pitau s'échinait à orienter les opérations, Bigné et Varrault se succédant pour les montées, les centres et le situations chaudes dans la surface bretonne.

On crut au but à la 40e : Cherrad contrôlait un long ballon, se retournait à l'angle des six mètres, centrait en retrait pour Diawara. Le Crom était à la parade (superbe) et Everson à l'affut voyait sa reprise déviée par un dos guingampais hors du cadre. Nice aurait pu se croire maudit. Mais deux minutes après, c'est Noé Pamarot, le superstitieux, qui faisait sauter la banque.

Le Gym obtint un coup-franc aux 18 m, désaxé à gauche. Everson, cette fois, s'effaça. Pamarot, mis sur orbite par une pichenette de Pitau, y mit tout son coeur. Un missile à ras de terre, intouchable pour le Crom au premier poteau ! Noé aux anges signait son premier but en Ligue 1 et libérait tout un stade qui croyait au 2-0 avant la pause. Mais le Crom, cette fois, repoussait la tentative de près de Diawara à la lutte, servi par Bigné...

Le Crom dans un grand soir, on le constatait encore dès la reprise. On peut même qualifier d'incroyable son arrêt à bout portant (beau centre de Cherrad) devant Pitau, le ballon dévié esquissant une chandelle avant de mourir sur la transversale extérieure (48e) !

Devant l'impuissance des siens, Marchand révisait ses batteries avec les rentrées de Drogba et Saci. Un changement pas anodin en voyant la suite. Car dans le lot des occasions sidérantes de la soirée, Guingamp devait s'en créer une belle. Un coup franc, une remise de la tête de Saci, et Drogba, à deux mètres du but, était le plus prompt pour catapulter une volée... sous la barre de Grégorini, le ballon rebondissant sur la ligne et revenant miraculeusement dans les bras du portier nissart (62e).

Le Gym tient son succès
Guingamp n'ayant plus le choix, les espaces s'ouvraient pour des Aiglons toujours aussi actifs et mobiles. Et les Bretons se découvrant de nouvelles vertus offensives, ce Nice-Guingamp prenait un tour de plus en plus drébidé.

Avec un côté crispant : l'incapacité niçoise à « tuer » la rencontre. On n'a pas mémoire d'un aussi grand nombre d'occasions rouges et noires cette saison au Ray ! La tête de Diawara démarqué (69e), celle Mionnet (à peine rentré) déviée par la main de fer de Le Crom (83e), la volée de Pitau pour une parade à l'horizontale d'un gardien en état de grâce (85e), la reprise d'Everson au ras de la transversale (90e), étaient les manifestations les plus flagrantes d'un récital collectif sans conclusion. En échange, le Gym dut trembler jusqu'au bout.

Cela, essentiellement, à cause d'un attaquant nommé Drogba, bien mieux qu'un remplaçant. Sur un centre de Le Roux, le grand ivoirien devançait du crâne la sortie de Grégorini, la reprise filant au-dessus (74e). Le banc niçois retint encore son souffle sur un tir dévié de Saci, dans la niche de Grégorini (79e), ou une autre tentative de Drogba dans la course, au ras du montant (82e).

Mais non, le Gym tenait son succès. Celui d'une équipe qui ne prétend pas au titre, mais régulièrement plus forte que bien des candidats rompus à la Ligue 1. Et désormais lancée dans la course aux accessits...

François PATURLE.
Dimanche 02 Fevrier 2003
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