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ROHR : « Nous allons garder nos meilleurs joueurs »
Football365, le 01/04/2003 à 23h02
Gernot Rohr vit actuellement une saison « extraordinaire » aux commandes de Nice. Quoi qu’il arrive, cette aventure restera donc gravée dans sa mémoire. C’est pour cette raison que la baisse de régime actuelle de ses protégés ne l’inquiète pas. Il préfère se tourner vers l’avenir.
- Gernot Rohr, quel regard portez-vous sur les résultats de votre équipe qui a du mal à s’imposer depuis deux mois ?
Il ne faut pas se contenter de voir uniquement les résultats, il faut également voir le déroulement des matchs. C’est mon rôle en tant qu’entraîneur. C’est vrai que les résultats sont moins bons mais nous arrivons à produire du beau jeu. Je suis malheureux de voir que nos prestations ne sont pas récompensées davantage. Nous avons obtenu des matchs nuls à l’extérieur qui étaient très honorables, à Bastia et à Lens notamment. Même la défaite à domicile contre Lyon n’avait rien de déshonorant. Le score final tient parfois à peu de choses. Il faut dire que les grosses écuries sont montées en puissance car elles ne disputent plus la Coupe d’Europe.
- Vous ne ressentez donc pas une baisse au niveau physique de vos joueurs ?
Si, peut-être. Nous n’avons pas pu faire de préparation complète en début de saison. Il aurait sans doute été mieux de pouvoir faire un travail d’endurance. Cette situation peut nous pénaliser mais cela ne doit pas être une excuse. Il arrive parfois que vous ayez une période dans la saison où vous manquez de réussite. Nous avons également eu des suspensions parfois un peu difficiles à avaler. Tout cela fait que nous connaissons actuellement une baisse de régime.
- Pensez-vous que ce manque de réussite dans les moments clés est aussi dû au manque d’expérience de certains éléments du groupe ?
C’est possible car la moitié de notre effectif découvre la Ligue 1. Nous payons parfois ce manque d’expérience.
- Vous doutiez-vous que cette baisse de régime allait intervenir à cette époque ?
A Nice apparemment, c’est assez classique. Les joueurs ont du mal en hiver. Les mois de janvier et février, avec des matchs tous les trois jours, ne sont pas faciles à négocier car notre effectif n’est pas suffisamment riche pour pouvoir réaliser un turn-over comme le font nos concurrents. Il ne faut pas s’inquiéter. Dès qu’on peut expliquer les choses, il n’y a pas lieu d’être inquiet.
« Quoi qu’il arrive, ce sera une belle saison »
- Vous venez de signer un nouveau contrat. Avez-vous des garanties concernant le visage de l’équipe la saison prochaine ?
Oui. Nous allons garder nos meilleurs joueurs. Nous n’allons pas transférer ce qui nous appartiennent et nous avons également envie de trouver une solution satisfaisante pour ceux qui sont prêtés et qui veulent rester avec nous.
- Avec le début de saison que vous avez effectué, seriez-vous déçu si vous ne parvenez pas à décrocher une qualification en Coupe d’Europe ?
Non, pas du tout. Quoi qu’il arrive, ce sera une belle saison. Elle restera dans les annales du club. Repêchés le 19 juillet et avec des joueurs considérés comme des laissés pour compte, nous avons été leaders pendant une douzaine de journées. C’est quelque chose d’inespéré.
- Etes-vous perturbé par les problèmes survenus récemment au sujet de l’attribution du nouveau stade du Ray ?
Nous avions un peu rêvé. Nous avions vu de belles photos et une belle maquette du nouveau stade pour que tout cela s’écroule finalement comme un château de cartes. C’est un peu décevant mais ce n’est pas une raison qui peut expliquer nos derniers résultats.
- Sans parler des mauvais résultats, n’est-ce pas décevant pour l’avenir du club ?
Vous savez, moi, je positive toujours. Au lieu d’aller jouer à Cannes ou à Monaco, où nous n’étions pas vraiment désirés, nous allons évoluer dans notre stade. Peut-être d’ailleurs que le prochain stade va se construire dans la plaine du Var. Nous ne serons donc pas obligés de nous délocaliser. Ça peut-être un mal pour un bien.
« Nous ne nous préoccupons pas de politique »
- N’avez-vous pas l’impression que le club est pris en otage par la politique locale et surtout les affaires ?
Nous ne nous préoccupons pas de politique. Nous ne nous intéressons qu’au football, notre sport. Nous aimons la ville de Nice. Nous avons apprécié l’aide que la mairie nous a octroyée pour nous en sortir, ainsi que les investissements qu’elle va continuer à faire pour le nouveau stade et les améliorations de notre centre d’entraînement.
- Au cours de votre carrière, vous avez souvent été appelé à la rescousse de clubs en difficultés comme Bordeaux ou Nice. Ne regrettez-vous pas que l’on vous réclame uniquement pour sauver les meubles ?
Avec Bordeaux, j’ai connu une finale de Coupe de l’UEFA en 1996. Ça s’est arrêté brutalement. Je me suis ensuite retrouvé une saison en Allemagne. Désormais, je vis une belle aventure à Nice. C’est vraiment une histoire exceptionnelle, que ce soit la saison en elle-même ou l’intersaison.
- Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir eu votre chance plus tôt ?
Avec Nice, je peux travailler dans la continuité. C’est bien aussi d’avoir une carrière qui monte crescendo. C’est encore plus exaltant. Il est certain que je vais difficilement pouvoir faire mieux que ce que j’ai réalisé avec Bordeaux. Il y a toutefois un club à construire à Nice, un club qui n’a pas toujours été facile mais avec des gens qui ont envie de réussir. Ça me plait bien.
- Jusqu’où pensez-vous pouvoir emmener ce club justement ?
Je vais essayer de faire en sorte que Nice soit un vrai club, avec des structures solides, des supporters nombreux et dignes, comme ils le deviennent maintenant. Il faut également créer un centre de formation de qualité, à l’image de celui des Girondins. Il y a également une place à prendre sur la Côte d’Azur. Entre Cannes en déclin et Monaco en difficulté, l’avenir appartient à Nice.
- Comment allez-vous abordez le prochain derby contre Monaco ?
Nous sommes confiants et déterminés. Nous avons réussi à remporter le match aller, nous allons essayer de faire la même chose au match retour. Nous allons tenter de jouer le rôle de trouble-fête dans la course au titre.
Georges GHIKA
Mardi 01 avril 2003
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