Letiti : « Que du bonus »

Alors qu’il vient à peine d’annoncer qu’il mettrait un terme à sa carrière en mai prochain, Lionel Letizi brille en Coupe de France sous les couleurs de l’OGC Nice. Et l’ancien gardien du FC Metz ne boude pas son plaisir.

Doublure d’Hugo Lloris puis de David Ospina depuis son retour à Nice en 2007, l’ancien gardien du FC Metz joue les prolongations grâce à la Coupe de France. A bientôt trente-huit ans – il les fêtera le 28 mai –, Lionel Letizi est, en effet, à nouveau sous les feux des projecteurs. Décisif dans l’épreuve des tirs au but à Créteil en trente-deuxièmes de finale, il a de nouveau brillé, dimanche soir, face à Lyon. Résultat, l’OGC Nice se met à rêver du Stade de France, en même temps que l’ancien international français repousse un peu plus la date de sa retraite sportive.

- Lionel, comment vous sentez-vous quelques heures après la qualification de votre équipe pour les huitièmes de finale de la Coupe de France ?

Franchement ? Heureux, mais très très fatigué ! C’est un énorme plaisir de disputer ce genre de rencontre, d’autant que nous avons réalisé, à mes yeux, une belle prestation. Et puisque l’on a plus grand-chose à espérer en championnat, la Coupe de France peut devenir un véritable objectif. Et pour moi, ce n’est que du bonus.

- C’est également une excellente manière pour vous de prolonger le plaisir ?

Oui puisque j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière à la fin de la saison. La Coupe, c’est un peu mon fil rouge jusqu’en mai…

- Ce beau parcours ne vous donne pas envie de revenir sur votre décision ?

Vu mon état de fatigue ce matin ( hier), je peux vous assurer qu’il est grand temps pour moi d’arrêter ( rires). Le plaisir de jouer est toujours intact. Je pense être également capable de tenir correctement mon rôle lorsque l’on fait appel à moi. Par contre, physiquement, cela devient très compliqué. Je suis extrêmement attentif à ce que me dit mon corps et ce dernier m’indique clairement qu’il est plus raisonnable de ne pas le pousser plus loin.

- Vous allez donc achever votre carrière à l’OGC Nice, là où tout a commencé. Est-ce une satisfaction ?

Bien entendu. Quand j’ai quitté Nice (en 1996 pour rejoindre le FC Metz), je savais que je reviendrais dans ma région. Toutes mes attaches familiales sont ici, et franchement, c’est une région très agréable. Cerise sur le gâteau, j’ai eu la possibilité de signer à nouveau en faveur de mon club formateur…

- Avez-vous déjà songé à ce que sera votre vie une fois les gants raccrochés ?

Je sais que les dirigeants niçois aimeraient me confier un rôle au sein du club. Lequel, je ne sais pas encore. Nous devrions en discuter dans les semaines à venir. Mais quoi qu’il en soit, j’ai préparé ma reconversion.

« Metz ? Que de bons souvenirs »

- Ce sera nécessairement dans le milieu du football ?

Je ne sais pas, même s’il est évident que c’est le sujet que je maîtrise le mieux. J’ai d’ailleurs obtenu le DEF ( diplôme d’entraîneur fédéral de football) et le diplôme spécifique d’entraîneur des gardiens. Mais vous savez, des entraîneurs, il suffit de soulever une pierre pour en trouver un… Alors on verra. Parallèlement, j’ai suivi diverses formations extra-sportives en rapport avec l’informatique, l’immobilier ou encore la gestion de patrimoine. De toute façon, la décision finale, je la prendrai en concertation avec ma famille. »

- Comment un joueur ayant débuté sa carrière professionnelle en 1992, juge-t-il l’évolution du football et plus particulièrement le rôle du gardien de but ?

Le poste de gardien a énormément évolué, il doit être plus complet. Il doit maîtriser le jeu à la main, au pied, être athlétique puisque les joueurs sont toujours plus puissants. D’où des méthodes d’entraînement spécifiques. Concernant le milieu du football, il faut accepter une médiatisation croissante, la présence de présidents plus préoccupés par la rentabilité que passionnés par le football et l’incursion de l’argent, notamment par les biais des droits télé. C’est une pression supplémentaire pour les clubs, mais au final, la majorité des joueurs s’y retrouvent. Je tiens d’ailleurs à remercier Canal + ( rires). Plus généralement, je trouve que les joueurs ont tendance à tirer la couverture à eux, parfois au détriment du collectif, ce qui est pourtant l’essence même de notre sport.

- Était-ce déjà le cas lors de votre passage au FC Metz ?

Franchement non. De mon passage à Metz (1996-2000) je ne retiens que de bons souvenirs, notamment des deux premières années. L’ambiance était excellente, le groupe très agréable à vivre. C’était ma première expérience loin de Nice et l’accueil a été magnifique.

- Le souvenir de votre passage en équipe de France (4 sélections) est-il aussi agréable ?

Dans l’ensemble oui. C’est une grande fierté d’avoir porté la tunique bleue, même si avec le recul j’ai quelques regrets de ne pas avoir pu disputer une grande compétition internationale… Mais peut-être n’avais-je tout simplement pas le niveau nécessaire…

Jean-Sébastien GALLOIS
Le républicain lorrain