Revoilà Nice !

C'est une constante depuis le début de l'année, Nice déjoue tous les scénarios. A l'été, d'aucun prévoyait un avenir difficile au promu, qui allait, pensait-on, se battre pour rester dans l'élite. Au lieu de ça, les Aiglons ont occupé la tête plusieurs semaines à l'automne. Ces deux derniers mois, les Niçois paraissaient être rentrés, pour de bon, dans le rang. Mais les revoilà! Le Gym reste sur deux victoires et pointe à deux points d'une place européenne.

Une stratégie axée sur la défense, ça paye! Nice, le promu, le club que tout le monde voyait jouer les derniers de la classe dans l'élite, a construit son jeu sur de solides fondations, donc sur une défense de fer, pour éviter de se faire manger par les « gros » de la Ligue 1. Cette sagesse, associée à une solidarité et un courage sans faille des joueurs, a été la clé de la réussite du club. Ainsi, après un premier match fébrile (défaite à domicile contre le Havre), Nice s'est lancé à fond et sans complexe dans un championnat où il avait tout à gagner!

Bilan: entre le 24 août et le 22 janvier, le promu n'est jamais descendu en dessous de la deuxième place au classement! Devant son public, Nice n'a encaissé sa première défaite que le 23 mars dernier, contre Lyon (0-1), et son premier nul le 14 février contre Lens (2-2). Autrement dit, le Gym a joué les premiers rôles la majeure partie de la saison.

Fort de ces résultats, Gernot Rohr s'est résolu à se montrer un peu plus ambitieux pour son club et à prendre quelques risques mesurés. A la mi-saison, les Aiglons ont commencé notamment à jouer avec Piatu et Everson plus près des attaquants, et de ce fait, ont accepté d'aligner une défense moins serrée. Après plusieurs mois de jeu sans guère de spectacle mais qui avait permis d'assurer le maintien, l'entraîneur a souhaité que ses joueurs prennent plus du plaisir, en faisant le jeu et en regardant vers l'avant. Après tout, la suite du championnat n'était que du bonus, même si, dans les têtes, l'idée d'accrocher une place d'honneur commençait forcément à faire son chemin.

Aucune victoire en deux mois

Est-ce le résultat de ce changement tactique, ou bien une simple mauvaise passe commune à tout club à un moment ou un autre de la saison? Toujours est-il que ces deux derniers mois, Nice s'est fait remarquer, une fois n'est pas coutume, par ses contre-performances. Le Gym n'a remporté aucun match en février et en mars, et a concédé deux défaites, contre Lyon à domicile et à Troyes. Une mauvaise série qui n'a pas pour autant affolé Gernot Rohr, conscient de posséder une équipe en devenir, dont les échecs font partie de l'apprentissage.

Deux matches redoutables se profilaient pourtant: un déplacement à Monaco et la réception d'Auxerre. Les joueurs ont donc resserré les boulons pour éviter l'hémorragie. Armée d'une défense à cinq, Nice a fait plier le prétendant au titre (victoire 1-0) avant d'enchaîner avec un succès conter les hommes de Guy Roux. Comme quoi, s'appuyer sur une défense imperméable reste la bonne recette pour Nice. Même si cette stratégie provoque parfois la colère de l'adversaire. Didier Deschamps ne s'est par exemple pas gêné pour fustiger la tactique de Nice, qui « ferme le jeu ».

Les Aiglons n'en ont que faire. Les trois points pris en Bourgogne ont permis au promu de gagner autant de places au classement. Sixième, Nice n'est qu'à deux points du quatrième, Bordeaux. De quoi continuer à rêver…

Stéphanie LANGLAIS
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