Gloire au passé

Quand on pense à la décennie des années 50, deux équipes nous viennent en tête: l'OGC Nice et son capitaine Pancho Gonzales d'un côté, le grand Reims de Raymond Kopa de l'autre. 60 ans plus tard, les 2 clubs se retrouvent de nouveau en Ligue 1, loin de leur rayonnement passé.

Nostalgie, quand tu nous tiens…

Qu'il est loin le temps où Nice régnait sur la France entière… 1951, 1952, 1956, 1959, 4 dates à marquer au fer rouge côté niçois. Qu'il est loin aussi le temps où les rouges et noirs venaient à bout de l'ogre madrilène de Puskàs, au stade du Ray, grâce à 3 buts de Victor Nuremberg. Depuis plus rien, hormis une coupe de France en 1997. Un bien maigre butin, 60 ans après avoir dominé l'élite du football français. Les aiglons ont connu des péripéties diverses au fil du temps. De multiples descentes et remontées, qui n'ont pour autant pas freiné la ferveur populaire.

Reims ouvre la voix

On a tendance à l'oublier, Reims est le premier club français à avoir atteint la finale de la première forme de ligue des champions de l'histoire. C'était en 1955. Les rémois se sont inclinés 4-3 face au Real Madrid, après avoir mené 2-0. A la suite de ce match, le Real Madrid en profite pour chiper le joueur majeur de Reims, Raymond Kopa. Mais le Reims des années 50 reste à l'esprit pour son "jeu à la rémoise". Le football s'en voit "modernisé". Finit le jeu physique, fermé. Bonjour le jeu offensif, technique et de qualité, qui donne raison aux bretons dans cette décennie. Après un dernier titre de champion de France en 1962, retour à la normal pour les champenois, avec un palmarès vierge jusqu'à ce jour.

Retours à la normale compliqués

Pour l'un comme pour l'autre, l'après année 50 est difficile à digérer. Les niçois connaissent des hauts et des bas. Relégué en 64, vice-champion de France en 68. Nouvelle descente en 69, avant de remonter immédiatement. Les rémois ne sont pas plus brillants, avec une relégation en 64 comme le Gym, une autre descente en 67, et surtout le départ de Albert Batteux, l'entraineur à l'origine du football "champagne" du grand Reims. Les horizons diffèrent dans les années 70, avec l'ère Loeuillet à Nice qui attire des joueurs de renoms tels que Baratelli, Roger Jouve, Claude Quittet ou encore Van Dijk. Ces nombreuses stars ne gagneront rien pour le club, terminant toutefois vice-champion de France en 73 et en 76. Les rémois connaissent de grandes difficultés et passent de la D1 à la D2, n'arrivant pas à se stabiliser au haut niveau. La suite est encore pire : le club végète en deuxième division et connaît de graves problèmes financiers, jusqu'à connaître la liquidation du club en 91. Les niçois, après avoir longtemps fait l'ascenseur, retrouveront l'élite une bonne fois pour toute en 2002 pour ne plus la quitter. Les rémois ont parcouru un long chemin semé d'embuches pour revenir dans le top 20 des clubs français, depuis 2012.

2014 : Une toute autre saveur

Le prochain Nice-Reims n'aura pas la même saveur que dans le passé. Aujourd'hui, les deux clubs alternent le bon et le moins bon. Nice est 12ème, Reims 10ème. Le haut de l'affiche n'appartient plus aux deux clubs, mais les faits restent et l'histoire du football français a été écrit par les deux protagonistes. Reste à savoir qui des deux fera pencher la balance dans son camp samedi 22 novembre, à L'Allianz Riviera.

Victor Degioanni