Une affaire à 30 000 euros

La commission d'appel de la Ligue a comfirmé hier l'amende infligée au Gym à l'issue des incidents survenus pendant Nice-Lille. Le syndicats des arbitres, lui, voulait carrément la suspension du Ray...

Le 25 septembre dernier, la Commission de discipline de la Ligue de football avait la main lourde : 30 000 € d'amende infligés à l'OGC Nice, suite aux incidents survenus lors de Nice-Lille. Principal grief : un objet lancé des tribunes, ayant heurté l'arbitre de la rencontre, M. Moulin.

L'OGC Nice décidait de faire appel. Le jugement a été rendu hier par la Commission d'appel à Paris : sanction confirmée.

Le Gym va donc encore devoir mettre la main au portefeuille. 30 000 €, c'est davantage que le plus fort salaire mensuel au club. Mais Nice a peut-être échappé au pire. Il se trouve, en effet, que le Syndicat des arbitres (l'UNAF) avait également fait appel, via la Fédération, du premier jugement. Les arbitres voulaient en effet une suspension pure et simple du stade du Ray. Celle-ci a donc été évitée...

« Le Gym est dans le collimateur de la Ligue. Si un nouveau problème survient, il ne faut pas se leurrer, le stade sera suspendu à coup sûr », notait hier le président Maurice Cohen. Hier, la commission de discipline a infligé 15 000 € d'amende à Sochaux, pour jets de bouteille sur la pelouse lors de Sochaux-PSG et jet d'un briquet sur l'arbitre. Deux fois moins cher que pour l'OGCN, donc. Deux poids, deux mesures ?

A l'issue de Marseille-Nice, marqué par une pluie d'objets lancés sur les joueurs niçois sur les cornes, l'OM a aussi écopé de 30 000 € d'amende. Sur quels critères se base donc la Commission de discipline, pour prononcer ses amendes ?

« Un barème a été mis en place en début de saison, en fonction de la dangerosité des objets lancés (papier, fumigène, canettes, pierre), explique-t-on à la Ligue. Mais il se trouve que ce barème n'est pas assez précis ou mal adapté, et la Commission juge en son âme et conscience, en fonction des faits rapportés par le délégué. Un nouveau barème devait être étudié prochainement ».

Un rouleau de caisse !

C'est un « rouleau de papier », lancé des tribunes, qui a heurté M. Moulin lors de Nice-Lille. Un fait bénin ? « Non, justement, parce qu'il y a rouleau de papier et rouleau de papier, précise la Ligue. On ne peut pas comparer un simple morceau de papier hygiénique avec un rouleau de caisse enregistreuse fermé et compact, comme celui qui a heurté M. Moulin au stade du Ray. Un tel projectile représente un véritable danger ».

Un rouleau de caisse enregistreuse ! Drôle d'objet pour un stade, nous direz-vous. Ces rouleaux qui se déplient auraient fait leur apparition pour remplacer les fumigènes interdits...

« Il faut impérativement protéger les arbitres, tout le monde est d'accord là-dessus, note Gernot Rohr. Mais il faudrait aussi penser à protéger les joueurs, c'est tout aussi important, souligne avec justesse le coach, niçois. A Marseille, avant de tirer les corners, Serge Die devait d'abord penser à éviter les projectiles. Si les arbitres font appel des décisions de la Commission de discipline, pourquoi le Syndicat des joueurs ne le ferait-il pas à son tour, pour faire suspendre les stades ? ».

« Les mesures prises pour la sécurité dans les stades commencent à porter leurs fruits, estime-t-on à la Ligue. La lourdeur des sanctions commence à diminuer, et cela devrait se poursuivre dans ce sens ».

A l'OGCN, il est évident que l'on aimerait utiliser son chéquier à autre chose que régler les comptes des rouleaux de caisse balancés dans les tribunes

Et comme le rappelle Gernot Rohr, on ne voudrait pas développer le sentiment, évoqué ailleurs à propos de l'arbitrage (Le Mans, Sochaux...), que les « petits clubs trinquent toujours davantage que les gros ».