Pourquoi Nice va se séparer de Didier Digard

L'ancien milieu de terrain a appris dimanche matin qu'il ne serait plus l'entraîneur du Gym la saison prochaine. Cette décision devrait être officialisée sous peu. Tout comme le nom de son successeur.

Le voeu de Didier Digard a été exaucé. Lors de sa conférence de presse d'après match devant Lyon (3-1), celui qui était encore l'entraîneur de l'OGC Nice a confié, samedi soir : « J'ai envie d'être fixé très vite (sur son avenir). Un rendez-vous est pris avec les dirigeants mais je ne sais pas si une prise de décision sera faite à ce moment-là. » Non seulement il a été reçu par Florent Ghisolfi, nouveau directeur sportif du Gym depuis le 5 octobre, dès dimanche matin, mais de plus son sort a été réglé lors de cette entrevue : Digard n'est plus l'entraîneur de l'équipe première de l'OGC Nice. Si le club ne l'a pas encore officialisée, cette décision est actée.

Alors qu'il se montrait jusque-là « très serein », Digard est reparti de son entrevue avec Ghisolfi sonné. Fort de son bilan - 1,76 point pris en vingt-cinq matches depuis qu'il a remplacé Lucien Favre, le 10 janvier -, il croyait conserver le poste. Mais deux ombres ont noirci son beau tableau de chasse (victoires à Lens, Marseille et à Monaco ; devant Lille, Rennes et Lyon) : l'élimination en quarts de finale de la Ligue Europa Conférence par le FC Bâle et sous les yeux de sir Jim Ratcliffe, propriétaire d'Ineos, le 20 avril (1-2 a.p., aller : 2-2). Digard payerait par ailleurs le fait d'être partie prenante dans « l'affaire Galtier ».

Si le club d'Ineos a préféré le retirer des feux médiatiques, il n'a pas décidé de s'en séparer pour autant. Ghisolfi aurait proposé à Digard de retourner d'où il vient : au centre de formation. Au-delà de son amour-propre, accepter lui poserait un problème : retenu dans la prochaine promotion pour l'obtention du BEPF, le diplôme d'entraîneur, Digard ne peut prétendre à suivre son cursus qu'à la condition de continuer à entraîner une équipe évoluant au niveau national. Or, la réserve du Gym vient de descendre de National 3 à Régionale 1. À moins d'obtenir une dérogation de la part de la FFF, Digard devra donc accepter de passer d'entraîneur de Ligue 1 à celui des - 19 ans nationaux.

Le Bris en pole, Davide Ancelotti la surprise ?
À moins que son successeur accepte de le prendre comme adjoint. Comme ce fut le cas de Favre. Décharger aussi vite Digard de ses fonctions laisse d'ailleurs à penser que Ghisolfi a déjà ficelé ce dossier.
Graham Potter, présenté comme le favori d'Ineos, est libre depuis le 2 avril et son départ de Chelsea. Mais l'Anglais est cher et il ne viendra pas sans garanties en termes d'effectif. Or, sans même attendre l'issue de son offre d'achat de Manchester United, Ineos aurait déjà acté le fait de réduire ses investissements à Nice. Cela impliquerait le choix d'un entraîneur moins confirmé, comme Franck Haise ou Régis Le Bris. Tous deux ont vu leur contrat bétonné par Lens et Lorient, en cours de saison. Alors que la piste David Bettoni, que Ghisolfi aurait rencontré cet hiver, s'est refroidie, Le Bris arriverait malgré tout en pole.

De source madrilène, un autre nom se serait glissé dans la short-list : celui de Davide Ancelotti (33 ans). Si Carlo, son père, a confirmé qu'il serait toujours l'entraîneur du Real la saison prochaine, son fils, qui le seconde depuis leur passage au Paris-SG, en 2012, se sent désormais prêt à franchir le pas. Préparateur physique à ses débuts, bosseur, féru de data et de tactique, doté d'un relationnel qui lui vaut d'être très apprécié des joueurs, Ancelotti junior peut se libérer de son contrat, en Espagne. Son choix constituerait une surprise, dans un dossier qui pourrait en réserver d'autres.