Dante vit une dernière saison galère

À 42 ans, Dante, le capitaine de Nice, vit une dernière saison loin de celle qu'il avait imaginée. La faute à des douleurs aux deux genoux qui l'empêchent de jouer depuis un mois.

Après sa sortie lors de Nice-Nantes, son avant-dernière apparition (1-0, le 13 septembre), Dante portait une poche de glace au genou droit. Après le match face à Lyon, sa dernière en date (3-2, le 18 octobre), il en avait aussi une sur son genou gauche. Depuis, il n'est plus réapparu sur les terrains.

Certaines absences pèsent plus que d'autres, et à scruter les résultats de Nice, 9e de Ligue 1 et qui se bat toujours pour remporter un match européen, celle de Dante est loin d'être anecdotique. Depuis le début de la saison, le Gym doit faire sans son capitaine, apparu à seulement quatre reprises, et cela se voit : dans le leadership, où Franck Haise a déjà fait passer le brassard de Melvin Bard à Jonathan Clauss pour le rendre à Bard, puis le donner juste avant la trêve à Charles Vanhoutte - tout en rappelant que « le capitaine, c'est Dante » ; et dans le jeu, où la sérénité du Brésilien manque cruellement à la première relance.

Alors qu'il a fêté ses 42 ans il y a un mois, « Pai » (« papa » en portugais), comme il est appelé au club, envisageait tout autre chose pour ses derniers mois dans la peau d'un joueur pro. Conclure sa carrière au terme de sa dixième saison à l'OGC Nice, l'histoire devait être belle. Elle s'écrit pour l'instant en pointillés, sans que personne ne soit capable de dire ce à quoi vont ressembler les prochaines semaines de Dante.

« Avec Dante, on sait qu'on sera au jour le jour, qu'on devra voir comment il réagit après les matches. Ça fera partie de sa saison »
Franck Haise, entraîneur de Nice, en septembre.

Le Brésilien devait déjà gérer un genou gauche fragile, opéré en 2020 et à nouveau touché la saison dernière lors d'un choc contre un poteau à l'entraînement. Et lors du 3e tour préliminaire aller face à Benfica (0-2, le 6 août), c'est le droit qui l'a obligé à sortir à la pause. Depuis, c'est avec des gênes aux deux que le joueur doit jongler. Mi-septembre, Franck Haise avait annoncé la couleur sur le rôle d'intermittent dans lequel serait désormais cantonné le pilier de sa défense. « Avec Dante, on sait qu'on sera au jour le jour, qu'on devra voir comment il réagit après les matches, avait expliqué l'entraîneur. Ça fera partie de sa saison. »

Combien de séances collectives a-t-il pu faire depuis trois mois ? Une dizaine, pas plus. Pour remédier à la situation, Dante a décidé de prendre son temps pour effectuer un travail poussé de renforcement musculaire afin de préserver ses genoux. Actuellement, il s'entraîne en salle et il a repris sur le terrain, en individuel, accompagné du préparateur physique en charge de la réathlétisation. Mais aucune date de retour n'est évoquée par le club. Le voir jouer face à l'OM, vendredi prochain, semble très hypothétique.

Titulaire depuis cet été du diplôme UEFA Pro lui permettant d'entraîner au plus niveau partout en Europe, Dante sait de quoi son avenir sera fait. Mais en août, il ne souhaitait pas y penser. « Si je commence à réfléchir au fait que c'est ma dernière, bien sûr que je vais commencer à avoir beaucoup d'émotions. C'est pour ça que je n'y réfléchis pas trop, avait-il expliqué en conférence de presse. Je me dois d'être performant et d'aider l'équipe. Dans la vie et dans le football, tout a un début et une fin. Il ne faut pas dramatiser les choses. Il faut juste avoir la meilleure version possible de Dante, pour laisser un beau souvenir et un bel héritage. Et la vie continuera, c'est comme ça. Même si ça fait vingt-trois ans que je suis là. »