Montpellier comme on l'aime !

L'aventure continue pour un Montpellier taillé pour la Coupe et qui a puisé dans son orgueil pour éliminer Nice, hier, au terme d'un match indécis. Un match en bleu de chauffe. Un Montpellier en tenue de combat, version solidarité, et qui a fait plaisir à voir.

Plutôt prometteur, car Domergue avait fait reculer Carotti en défense centrale pour aligner ses trois renforts : Padula à gauche, Oliseh et Aït Alia en récupérateurs. Trois rentrées satisfaisantes. L'Argentin a fait apprécier sa rigueur, Oliseh sa présence et sa bonne lecture du jeu, Aït Alia, héros du match et buteur, son placement et son excellent jeu de tête.

Il aura quand même fallu attendre pour voir percer ces bonnes intentions. Car, pour tout dire, lorsqu'une première tentative de Kone (6e) puis une volée de Varrault heurtèrent les poteaux de Jourdren, Montpellier ne fut pas malheureux. Lorsque Bakari Kone, trois fois lancé plein champ dans le dos de la défense, vendangea les trois occasions, on commença à penser que les protégés de Domergue étaient protégés par une puissance divine.

Un lob au-dessus (19e), une frappe trop enlevée (22e) et une pichenette sur le poteau (24e) : Kone n'avait pas brillé par son réalisme et Nice laissait filer l'occasion de concrétiser une première demi-heure de nette domination.

Car après avoir fait le dos rond, Montpellier songea à construire et aurait même dû ouvrir le score lorsque Montano, esseulé au premier poteau, manqua complètement sa tête (26e). Une frappe de Darbion repoussée par Gregorini (37e) confirmait ce changement de vent, suivi après la pause par un coup-franc de Darbion - très présent - sorti de sa lucarne par Gregorini (53e). Mais Rool répondait dans le même exercice, obligeant Jourdren à se détendre (58e).

Montpellier poussait et pleurait sur ce centre-tir de Delaye venant mourir sur la barre de Gregorini (66e). Les intentions niçoises semblaient au contraire se diluer.

Le carton rouge infligé à Cyril Rool, pour un coup de coude sur Aït Alia (72e) ressemblait même à un coup de pouce du destin pour en finir avant la prolongation. Mais peu d'ouvertures se présentèrent, à part une belle percée de Delaye, conclue dans le petit filet par Darbion (84e).

Dans la prolongation, douche froide avec ce coup de tête imparable d'Echouafni sur un corner d'Ederson (0-1, 95e). Montpellier se réchauffait aussi sec en égalisant sur un coup franc de Delaye, à peine prolongé par Aït Alia (1-1, 96e).

Ce dernier était expulsé pour un deuxième carton jaune sévère (115e) et tout se jouait à la loterie des tirs au but. D'entrée, Ederson tirait au-dessus. Padula, Delaye, Lafourcade, Montano assuraient et Jourdren qualifiait Montpellier en détournant le tir d'Echouafni. Un exploit mérité. Et salué par une Mosson en liesse.

Richard GOUGIS
Midi-Libre