Auxerre, c’est renversant !

Nice s’est écroulé en trois minutes. Au classement, il mollit (6e), alors que l’AJA semble bien partie pour se maintenir.

« On a ressuscité des morts ! » s’est exclamé Frédéric Antonetti sur son banc. On jouait la 70e minute de jeu et Chafni profitait d’un deuxième moment de flottement de la défense niçoise pour donner l’avantage à l’AJ Auxerre. Trois minutes plus tôt, c’est le Roumain Niculae qui avait égalisé à la suite d’un coup de pied arrêté, alors que Jean Fernandez s’apprêtait à effectuer un triple changement offensif.

« On ne peut pas maîtriser un match pendant une heure et tout gâcher en dix minutes comme on l’a fait » , tonitruait un entraîneur niçois « dégoûté » . C’est pourtant ce qui s’est produit, et Nice a dû s’incliner pour la deuxième fois d’affilée à la maison après le passage de l’OM (0-2), alors qu’auparavant nul n’avait pu entrer et ressortir vainqueur de la vieillotte enceinte niçoise depuis février 2007.

Jusqu’à cet incroyable retournement de situation, Auxerre n’avait quasiment pas existé. Il avait un peu contrarié Nice dans les dix premières minutes, s’approchant du but par Lejeune (frappe trop croisée, 8e), alors que Niculae, filant vers le but sur une passe en profondeur d’Oliech (10e), fut signalé hors-jeu à tort. Mais, ensuite, on vit Nice dérouler un football de harcèlement qui variait les angles d’attaque, sans que Koné ne parvienne vraiment à se démarquer.

La possession du ballon était à 68 % niçoise et Auxerre fut quelque peu chahuté. Seulement, Nice ne cadra pas une seule de ses tentatives. On vit une tête de Laslandes sur un coup franc de Hellebuyck s’échapper à côté (16e), puis un tir de Balmont (22e) et des coups francs de Hellebuyck (27e) et Ederson (45e) également hors cadre. Mais dix-sept secondes après le coup d’envoi de la seconde période, alors que Nice avait perdu Laslandes sur blessure (38e), Koné faisait fructifier un ballon en profondeur d’Echouafni (46e, 1-0) en piquant son ballon par-dessus Riou.

Auxerre avait été très permissif et souffrit pendant un bon quart d’heure, car Nice ne se contentait pas de gérer cet avantage, il poussait pour l’accentuer. « Nice nous a étouffé dans les duels en première période, on n’a pas bien joué notamment au milieu, notait Jean Fernandez. « Mais, cela dit, on est quand même restés bien en place. On n’a pas concédé beaucoup d’occasions. Et on a eu cette réaction d’orgueil en nous montrant très réalistes. À Rennes (2-1, 24e journée), on avait eu une dizaine d’occasions. »

Hier soir, l’AJA a frappé trois fois au but pour un rendement maximum, grâce à ses hommes en forme, Niculae et Chafni. Et elle fut très solidaire pour consolider ce troisième succès de rang après Rennes et Toulouse (1-0), qui la place en 12e position. « C’est un bon pas pour le maintien » , se félicitait Fernandez, et c’est de bon augure avant les deux prochains déplacements à Paris (mardi, demi-finale de la Coupe de la Ligue) et Marseille (samedi, 27e journée de Ligue 1).

Nice, en revanche, grimace. C’est son sixième match de rang sans succès en comptant l’élimination à Angers en Coupe de France (1-3, 16es de finale). Une baisse de régime et peut-être le signe d’un certain essoufflement. Antonetti a souligné le manque de maîtrise de ses joueurs au moment clé du match. « On va revenir à un peu plus de discipline. Il y a des joueurs à qui on va interdire de parler à l’arbitre. » Sans doute visait-il Balmont, qui reçut un carton jaune pour contestation juste avant l’égalisation niçoise et manifesta son mécontentement cinq minutes plus tard quand il fut remplacé.

Johan RIGAUD
L'Equipe