Nice défend son rang !

Deux ambitions retrouvées. Deux clubs séparés par un bras de Méditerranée, les yeux fixés sur l'Europe. Bastia-Nice, c'est le retour d'un grand derby. Coloré, passionné, endiablé, sensible.

Certains diront, l'identification au maillot n'est plus ce qu'elle était. Peut-être. Mais les Rouge et Noir de Gernot Rohr, comme les Bleus de Gérard Gili, avec style et panache, ont redonné couleurs et fierté aux deux bastions. L'essentiel est là. Les deux entraineurs sont aussi des gentlemen. Et l'on se dit que c'est une chance de plus donnée à la loyauté, pour un derby qui ne déborde pas.

Le bonheur est aussi dans le jeu. Deux voisins et rivaux aussi haut placés, quelle aubaine ! L'air est un peu frais, mais c'est bien un vent de passion et de conquête qui flotte sur ces retrouvailles, depuis le match aller où Nice l'avait emporté logiquement au Ray (2-0).

Le 3e, Nice, contre le 7e, Bastia. Ne vous fiez pas au classement. Les derbys ont l'art de brouiller les cartes, mais pas seulement. Le temps et les circonstances ont changé. C'est bien l'OGC Nice, ce soir, qui se retrouve dans la peau de l'outsider. Euphoriques depuis la reprise, les Bastiais bénéficient d'une confiance absolue. Ils sont invaincus depuis 8 matches, avec 20 points pris sur 24 possibles. A Furiani, pas de répit : Paris-SG, Bordeaux, Monaco, Marseille, Lyon et Auxerre sont revenus bredouilles de leur escapade insulaire. Avec une défense stabilisée à cinq joueurs, un Laurent Batlles distributeur devant Piocelle et Essien (suspendu ce soir, et remplacé par Gourvennec), le SCB marque aussi la renaissance de deux buteurs, Laslandes et Maurice, associés en pointe et sacrés complices. « Si on bat Nice, on leur passera devant, et l'Europe se rapprochera », confirme Sébastien Piocelle. « Ce qu'il nous faut éviter, c'est l'excès de confiance, et croire que nous sommes devenus imbattables ».

Des mots difficiles à prononcer aujourd'hui pour des Aiglons pourtant exemplaires. Face à un tel match, le Gym est privé de trois éléments majeurs : Cobos et Everson (suspendus) et Pamarot, blessé. Un handicap indéniable, même si le collectif niçois et l'état d'esprit d'une escouade archi-solidaire sont capables, sur 90 minutes, de gommer bien des déséquilibres.

Diawara incertain
Il faut dire aussi que le Gym n'est plus aussi souverain en déplacement. Les Aiglons n'ont pris que 2 points sur leurs 6 derniers matches à l'extérieur, et encaissé 12 buts pour seulement 2 marqués. Des statistiques douloureuses... mais qui ne sont que des statistiques.

« Bastia ne cesse de monter en puissance, c'est l'équipe des matches retour. On la prend peut-être au mauvais moment. Tant pis. On fera avec, en étant encore plus vigilant qu'à l'accoutumée. Même si l'on est moins productif en déplacement, cela ne nous inquiète pas », témoigne Romain Pitau. Un Pitau qui devrait évoluer dans l'axe au milieu, avec Bigné à droite Bakari (pour son premier match en Ligue 1) à gauche. Eric Roy décalé en position de libéro, sera entouré de Traoré et Abardonado pour une charnière new-look. « J'ai déjà évolué en libéro, je ne pars pas dans l'inconnu. A ce poste, tout se joue dans la concentration. Il ne faut pas faire de fioritures. On a plus de responsabilités et tout le jeu devant soi », rappelle Eric Roy.

Devant, la grande question est de savoir si Kaba Diawara (cheville douloureuse) pourra être aligné d'entrée, sans doute aux côtés de Cédric Mionnet, très bon contre Sochaux. La décision sera prise au dernier moment. Partis hier après-midi pour l'ile de Beauté, les Aiglons se sont entrainés hier soir, à Bastia. « Les challenges difficiles plaisent à mes joueurs. Nous ne sommes pas battus d'avance », glissait Gernot Rohr. En vérité, les Niçois sont partis de si loin, ils ont un crédit volonté dont nul ne connait les limites Touchés au cœur par la longue suspension d'Everson, les Aiglons se voient encore proposer de renverser l'adversité. Un nouveau « coup », ce soir à Furiani, ne serait pas le moindre de leurs exploits.

Les équipes probables
Bastia.- Penneteau - Ferreira, Mendy, Silvestre, Uras, Vignal - Piocelle, Batlles, Gourvennec - Maurice, Laslandes.

R. : Ben Saada, Alnoudji, Yahia, Billy, Boumnijel (g.)

Nice.- Grégorini - Traoré, Roy, Abardonado - Barul, Bigné, Pitau, Bakari, Varrault - Diawara, Mionnet.

R. : Valencony (g.), Ayeli, Olufade, Cherrad, Audel.

Arbitre : M. Layec.

Samedi 22 Fevrier 2003
Tous droits réservés - © Nice-Matin