La CAN, une véritable saignée

Si la plupart des clubs de Ligue 1 seront concernés par l'absence de joueurs en raison de la Coupe d'Afrique des Nations en janvier, l'OGC Nice sera la formation la plus lourdement touchée avec au moins huit sélectionnés.

La Coupe d'Afrique des Nations est une compétition majeure dans le football mondial. Tous les dirigeants de Ligue 1 seront d'accord sur ce point. Mais bon nombre d'entraîneurs et présidents de club doivent actuellement se faire des cheveux blancs en voyant leur effectif amputé des internationaux africains, partis disputer la Coupe d'Afrique des Nations du 10 au 31 janvier prochain. En comptant les stages de préparation, les finalistes de cette épreuve manqueront environ un mois de compétitions françaises, soit au maximum sept matchs. Au total, la Ligue 1 devrait perdre 41 joueurs, répartis assez équitablement dans chaque club de l'hexagone (seuls Saint-Etienne, Montpellier et Toulouse y échappent). Mais une équipe se détache sur ce point, et elle s'en serait bien passée… L'OGC Nice, 16eme de Ligue 1, va devoir faire face durant tout le mois de janvier à huit absences.

Une véritable plaie que le staff azuréen avait bien entendu anticipée, sans pour autant trouver de réelles solutions au problème. « On ne peut pas être surpris, on le sait depuis le début de saison. Ca va être un moment compliqué » estime l'entraîneur Didier Ollé-Nicolle dans L'Equipe. Du côté du RC Lens, souvent lourdement handicapé par la CAN dans le passé, on se satisfait de ne pas être dans la situation niçoise et de ne perdre que deux éléments (Samba Sow et Issam Jemâa) : « Nous n'avons pas le droit de nous plaindre : Nice perdra dix joueurs (8 en fait) à l'occasion de cette CAN. C'est tout de même différent » a expliqué Yahia dans la Voix du Nord. Parmi les huit sélectionnés pour la CAN, cinq (Apam, Traoré, Bagayoko, Ben Saada et Faé) ont disputé au moins dix matchs de Ligue 1 cette saison et sont donc des éléments importants de l'effectif.

« Faire attention qu'il n'y en ait pas trop »

Petite consolation, l'attaquant malien Mamadou Bagayoko n'aurait pas pu jouer, ayant été suspendu jusqu'au 31 janvier par la LFP après son expulsion face à Lens (11eme journée de L1). Drissa Diakité, quant à lui, était présent dans la présélection malienne de 26 joueurs, mais n'a finalement pas été retenu dans le groupe des 23 par le sélectionneur des Aigles, Stéphen Keshi. Si la défense sera privée d'Onyekachi Apam (Nigéria), un cadre important, c'est l'attaque qui se retrouvera particulièrement désertée avec les absences de Mouloungui (Gabon), Bamogo (Burkina Faso), Poté (Bénin), Ben Saada (Tunisie) et donc Bagayoko. Heureusement, Loïc Rémy et Anthony Mounier ne sont pas Africains… Pour combler ces absences, le président niçois Gilbert Stellardo a donné carte blanche à Didier Ollé-Nicolle concernant le recrutement : « Nous avons toujours dit que nous étions à la disposition du coach pour enrôler un ou deux joueurs. On se donne les moyens de recruter » avait-il déclaré fin 2009.

Au moins trois pistes seraient actuellement à l'étude pour renforcer la troisième moins bonne défense de l'élite avec 32 buts encaissés en 19 journées. Les Aiglons auraient mis en tête de liste Dino Drpic, rugueux défenseur central de Karlsruhe (L2 allemande), et l'international marocain Jamal Alioui du FC Sion. Mathieu Béda (Munich 1860) est également suivi alors qu'un élément offensif devrait aussi figurer dans les petits papiers azuréens. Didier Ollé-Nicolle, qui paye les choix de recrutement de ses prédécesseurs, compte bien faire attention à ce critère dans le futur : « Au moins, ça va nous permettre d'engager une vraie réflexion sur le projet sportif niçois. Les joueurs africains sont de très bons footballeurs, adorables, mais à cause de la CAN, il faut faire attention qu'il n'y en ait pas trop. » Une tendance qui se confirme par les chiffres : de 2006 à 2010, le nombre d'Africains sélectionnés pour cette compétition est passé d'une soixantaine à une quarantaine d'éléments.

Aurélien GAUDRIOT
Football365