Nice : une mi-temps européenne

Après deux mois sans succès et quatre points seulement sur 24 possibles, le Gym en a engrangé six sur six en avril. A défaut de titre, le voilà totalement relancé dans la course à l'Europe. Avec de solides arguments à faire valoir, à en juger par sa convaincante prestation d'hier soir face à une équipe d'Auxerre dont la première mi-temps avait pourtant laissé entrevoir la force de percussion.

Auxerre d'attaque
Il n'était qu'à croiser les mâchoires serrées de Guy Roux dans le couloir des vestiaires, à l'affut du résultat de l'OM, pour finir de s'en convaincre : Auxerre comptait bien faire fructifier, hier soir au Ray, la victoire récupérée face à Sedan (3-1), mardi en match à répétition.

A cet effet, le père fouettard bourguignon, accueilli par un bouquet de fleurs, avait finalement titularisé d'entrée Djibril Cissé, reléguant Benjani sur le banc.

Gernot Rohr, lui, n'avait pas cherché à finasser, alignant l'équipe annoncée, dans laquelle Diawara retrouvait sa place de titulaire, associé à Cherrad, à la pointe de l'attaque.

La flèche Cissé signait la première alerte, un débordement éclair côté droit, conclu par un centre en retrait que ne pouvait exploiter Kapo. Dominateur, Auxerre recherchait (trop) systématiquement l'attaquant international, y compris sur de longs dégagements de Cool, ce qui facilitait quelque peu la tâche de l'arrière-garde niçoise.

Dans un début de match débridé et alerte, où le KO planait d'entrée, il restait aux Aiglons à se créer de véritables occasions.

Une ouverture de Diawara pour Bigné, précédé par Cool dans la surface, n'en était qu'un embryon (23).

Nice peinait à trouver la faille, un tir lointain écrasé par Diawara symbolisant son impuissance à approcher des buts icaunais.

Il fallait en fait attendre la 32e minute pour voir les Niçois à deux doigts de trouver l'ouverture, sur un centre tendu devant les buts de Bigné, sur lequel il manquait quelques centimètres à Cherrad.

La mi-temps s'achevait comme elle avait débuté, sur un rythme soutenu, Cissé retrouvant ses jambes de sprinter pour deux nouvelles chevauchées dans la défense niçoise : Lachuer, bien servi aux six mètres, ne parvenait pas à concrétiser la première, Cissé lui-même tirant on ne sait trop comment à côté sur la seconde.

Mais c'est Nice qui ratait la plus belle occasion, dans les ultimes secondes, quand Mexes écartait du bout des orteils une offrande de Cherrad à Diawara dans la surface bourguignonne, à la suite d'un lumineux échange entre les deux attaquants.

Nice euphorique
Les intentions niçoises allaient trouver leur récompense dès la reprise. Etait-ce le remplacement de Jaurès par Assati ? Toujours est-il que la défense auxerroise perdait pied d'emblée face aux accélérations azuréennes. Il manquait dix centimètres à Diawara pour convertir un premier centre fusant, mais le ballon était comme aimanté par la cage icaunaise : Bigné centrait encore pour Cherrad, dont Cool ne pouvait que repousser la tête sur Everson, trop heureux d'être à la parade à deux mètres du but (47).

Gonflé à bloc, le Gym déstabilisait alors l'AJA à chaque attaque. Le danger était partout, ça débordait de tous côtés, une tête de Diawara suivie d'un retourné de Roy illustrant la générosité offensive des Aiglons.

Sur un coup franc d'Everson contré, Pitau tentait encore sa chance de 25 mètres, Cool détournant péniblement le ballon du bout des doigts en corner (65), puis Traoré monté à l'assaut donnait des sueurs froides à un Cool aux mains bouillantes du haut de ses presque deux mètres.

Nice maitrisait le match, multipliait les combinaisons, prenait du plaisir et en donnait à ses supporters, même si Cissé, bien servi dans la surface par son capitaine Lachuer, se chargeait de rappeler à tout un chacun à la plus élémentaire prudence...

La fin de match s'avérait un peu plus décousue et heurtée, les deux équipes allant au bout de leurs intentions, malgré la fatigue.

Lachuer faisait passer d'ultimes frissons dans le dos des supporters niçois, mais Grégorini se montrait impeccable pour bannir en corner un coup franc vicieux qui lorgnait la lucarne.

Nice tenait sa victoire et n'allait plus la lâcher. Une victoire indiscutable au vu d'une deuxième mi-temps parfaitement maitrisée, dans tous les compartiments du jeu.

A la manière d'une solide équipe européenne...

Thierry PRUDHON.
Dimanche 13 Avril 2003
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