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Edito :

Opération Menica : l’épopée de ces supporters niçois qui ont fait revivre Nissa la Bella au Stade du Ray !

jdnice.com, le 05/03/2004 à 13h26

Jamais on ne l’avait autant entendu, et partout : Nissa la Bella est redevenu, depuis quelques mois, l’hymne fièrement revendiqué par les niçois ! Pourtant, ce retour en force de l’air traditionnel de notre ville n’est pas le fruit du hasard : l’identité niçoise, ça se construit, et il faut bien souvent des volontaires enthousiastes et ingénieux pour rappeler aux niçois qu’ils ont une histoire, qu’ils peuvent en être fiers, et montrer à la France entière que Nissa sera toujours la Bella dans le cœur de ses enfants ! Aujourd’hui, Nissa la Bella, c’est à nouveau un hymne qui accompagne joyeusement le retour de la langue niçoise : dans la ville, dans le parler de tous les jours, dans les écoles, dans les universités... Et il ne faut pas se faire d’illusion sur ce retour à nos racines : cela n’est pas seulement le fait d’un miracle. Si notre ville retrouve la fierté de son identité, c’est surtout depuis que l’OGC Nice est remontée en L1. C’est connu : rien ne vaut les performances d’une équipe de football pour donner aux habitants d’une cité la solidarité, le goût de leur environnement et de leur histoire, bref : tout ce qui crée la fierté d’être niçois, et que l’on surnomme aujourd’hui la « nissarditude » !


Mais si tout le monde chante de la même voix, il faut bien qu’il y ait des chefs d’orchestre, ou tout au moins des chefs de chœur. Et depuis plus d’un an, force est de constater que l’identité niçoise connaît l’un des plus beaux hommages populaires que l’histoire lui ait rendue : à chaque match joué par les Aiglons, des milliers de supporters entonnent le traditionnel Nissa la Bella - un phénomène unique en France, et qui est le point de départ pour tout comprendre de ce retour enthousiaste à nos racines. Qui n’a jamais eu des frissons au moins une fois en entendant l’hymne national ? Pourquoi n’en serait-il pas de même avec l’hymne local ? L’histoire le prouve : c’est dans l’affirmation de sa propre culture que l’on est d’autant plus conscient et ouvert à la culture des autres, et c’est ça aussi, les conséquences de l’esprit-foot.

Aujourd’hui, il est temps de faire un bilan sur cette merveilleuse « opération Menica », qui s’est terminée il y a un an, et dont l’ancêtre du Journal de Nice, « ViaNice », avait été fier de se faire l’un des premiers échos. Pourquoi faire chanter Nissa la Bella à tout un stade ? Et comment en est-on arrivé à ce beau miracle ? Hubert Naillou, l’un des instigateus de l’Opération Menica témoigne : « ce fut une aventure humaine exceptionnelle, cette opération Menica. Mais au-delà des souvenirs personnels et collectifs, c’est une tranche de vie du Comté. Le bébé appartient aux niçois, nous n’en avons fait que l’accouchement. » Un an plus tard, il va sans dire qu’il est temps que les niçois prennent enfin connaissance de la genèse de l’histoire, « qu’ils sachent que plus d’une centaine d’entre eux se sont investis et dépensés sans compter pour arriver au résultat. Certains sont même allés à la limite de la rupture professionnelle ou familiale tant ils se sont donnés à ce projet. » C’est ça, « l’esprit Menica » : une passion sportive mêlée d’amour des racines ! Et pourtant Nissa la Bella, partie intégrante du patrimoine niçois, n’avait jamais été chantée au Stade du Ray ni d’ailleurs dans aucune autre manifestation sportive avant novembre 2002... Alors comment en est-on arrivé là ?

Si la passion humaine fut à l’origine de tout, seul l’Internet était le moyen de communication apte à permettre un tel miracle. « Tout est parti du Web », n’hésitent pas à déclarer les hommes de l’Opération Menica, « depuis les épisodes de l’été 2002, rétrogradation, appel, nouvel appel..., le web niçois a vu les sites internet, les forums et le nombre de cybersupporters exploser. Une petite explosion à la mesure de la ville mais une explosion tout de même. Dans cette webagitation, certains émettaient des idées, suggéraient des actions, des initiatives, mais peu passaient à l’action. » Aujourd’hui, lorsqu’on retourne sur le forum du Gym "ogcnissa.com", on y trouve cette confidence émue d’Hubert Naillou - alias Shrek sur les forums :

« Une impression de vide, d’apesanteur... à se demander si toute cette aventure a réellement existé, si ce n’était pas que le fruit de l’imagination. Nous côtoyons au quotidien, par l’information ou hélas parfois le vécu, tant de drames, de souffrances et de haines qu’il nous arrive de rêver un monde parfait, un eden terrestre où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Comme un pauvre rêve de gagner au loto. L’incroyable, nous l’avons pourtant rencontré d’un bout à l’autre de cette opération Menica. Une baguette magique a touché notre petite équipe puis tous ceux que nous avons approchés, transformant tous les problèmes en solutions aussi immédiates qu’inespérées. Nous avons toujours obtenu plus que ce que nous osions à peine demander. Nous sommes arrivés sans rien et repartis sans rien. C’était notre volonté dès le départ : ne jamais tirer de ce rêve le moindre profit sous peine de briser la magie. Mais force est de constater que nous avons quand même fait fortune : nous avons gagné le pactole au loto des valeurs, de l’amitié et de la solidarité.

Les numéros gagnants s’appellent sections de supporters, CDS, membres de soutien, sono du stade, professionnels supporters du Gym - imprimeurs, fournisseurs de matériel sono -, supports médias - radio, TV, presse -, et en numéro complémentaire le chœur des artistes. Au lendemain de cette inoubliable soirée du 1-2-3 (1er février 2003), je ne saurai dire quelle est notre plus belle récompense... Est-ce d’avoir entendu le chant s’élever spontanément à deux reprises d’une tribune de supporters animée par un formidable capo ? Certes, mais il est vrai que le bébé est le leur, nous n’avons fait que l’accouchement... Peut-être est-ce la fierté des joueurs qui voient en ce chant la reconnaissance de ce qu’ils nous apportent ? Certes, mais il est vrai qu’ils ont fait ce qu’il fallait pour avoir les supporters qu’ils méritent...

Alors peut-être est-ce l’émotion qui fait scintiller le regard de ce « vieux » niçois qui n’osait plus y croire tant il avait espéré entendre un jour ce chant monter de l’arène ? Certes, mais il est vrai que l’identité niçoise renaît aujourd’hui avec force... Je remontais les gradins des « Honneurs » en compagnie de mon ami Stéphane afin de récupérer le matériel de sono ; le stade s’était entièrement vidé à l’exception de quelques journalistes terminant leur copie et d’une poignée de techniciens. Et puis, quelques rangées plus bas, trois enfants d’une dizaine d’années, face au terrain désert... Debout, écharpe tendue, ils chantaient Nissa la bella à tue-tête. Le ton était peut-être plus ou moins juste mais leur attitude si droite, si sérieuse que ce n’était visiblement pas un jeu. Niçois d’aujourd’hui et de demain, ils étaient en train de répéter avec fierté l’affirmation naissante de leurs racines. Voilà pour moi la plus belle des récompenses. Sans me voir, ces enfants venaient de me faire redescendre de mon nuage, de me dire que le rêve était bien une réalité ; que les hommes, lorsqu’ils le veulent, peuvent tout entreprendre et réussir dans la joie et la tête haute. Merci à tous. Je n’oublierai jamais. »

Et pourtant, il y a deux ans, seuls deux supporteurs, motivés et concernés par la culture niçoise se sont rencontrés, au hasard d’une phrase, d’un sujet de discussion sur ce même forum « ogcnissa.com ». Le dialogue prend forme, et très vite, on se met à jaser sur la nécessité de rendre à la culture niçoise toute sa dignité, de l’élever au rang qu’elle mérite « dans une région où cette culture est fortement bousculée. Ils lanceraient Nissa la Bella et réaliseraient l’unité dans le stade, le temps d’une chanson en montrant à la France entière que la culture niçoise est toujours là, qu’elle fait partie de la culture du supporter niçois. » L’hymne niçois, chanté en chœur par les supporters avant l’entrée sur le terrain serait la marque originale du Ray, « l’affirmation de la détermination et de la puissance d’un stade unifié derrière sa ville, son équipe, prêt à se lever pour la pousser vers la victoire, la manifestation solennelle du douzième homme avant que l’arène ne lâche les aiglons. » Doux rêve, mais à ce moment-là, ils ne sont encore que deux à le caresser, Hubert et son interlocuteur, Sébastien Donato - alias « Cagablea » - que nous avions déjà présenté à nos lecteurs à propos de la traduction en niçois du logiciel « Spip ». Sans délaisser les forums, Hubert et Sébastien vont commencer à correspondre plus sérieusement par e-mails, « pendant quelques jours, le temps de jauger l’autre et de mesurer la détermination. » La température est prise rapidement : ce projet leur tient véritablement à cœur, mais ils prennent conscience que deux seules bonnes volontés ne suffiront pas à tranformer un tel rêve en réalité. Très vite, ils fédèrent autour du projet - qui prend à ce moment-là pour nom de code « Opération Menica » - de nombreuses bonnes volontés. Notamment avec un pseudonommé « Pifou », webmaster d’un petit site web dont le nom en dit long : « identitanissarda.com ». Le noyau dur est désormais composé, reste à établir le plan d’action : « prendre les mesures nécessaires pour pouvoir diffuser la chanson, contacter le club et obtenir son accord, se doter d’un moyen d’information pour le déroulement de l’opération sur le net, réussir à financer et distribuer des tracs avec les paroles de Nissa la Bella, obtenir une diffusion régionale de l’événement dans la presse écrite et télévisée mais avant tout... prendre la température auprès des différents groupes de supporters car le projet ne doit pas être le projet de trois personnes mais celui de tout un stade. » Un quatrième passionné les rejoint en cours de route, Stéphane Boisdy, alias « Nissasteph » pour les internautes. Et voici nos quatre hommes embarqués : vogue la galère et en avant vers le rêve ! Les rencontres s’enchaînent, les mails se succèdent, les contacts s’amplifient, les appels téléphoniques s’éternisent. Toujours sur l’Internet, un forum de discussion est dédié à l’Opération Menica pour recruter, mobiliser, organiser les troupes et collecter les idées. Mais les autres sites relayent aussi l’info. Sans même parler des médias : la presse web d’abord, puis un journal de la région et la télévision locale relaient le message.

Enfin ! Nissa La Bella finit par être diffusée par la sono du stade du Ray : « la réaction fut immédiate. Les gens se levèrent et même s’ils ne chantaient pas, un tendu d’écharpe naîssait spontanément dans toutes les tribunes à chaque diffusion. » Il est vrai que pour les inciter à chanter, il faudrait leur apprendre les paroles ! Ce sera l’objectif de « l’Opération Menica Phase II » : solliciter toutes les bonnes volontés afin que soient imprimées et diffusées par paroles de l’hymne. En janvier 2003, 13.000 tracts sont distribués à l’occasion du match de coupe de France contre Metz. Le stade frémit, balbutie mais adopte la chanson. Désormais, plus rien ne pourra arrêter l’Opération Menica, et à chaque nouvelle rencontre la petite équipe reçoit le soutien de tous et parvient à chaque fois à distribuer les fameuses paroles. Et le succès ne se dément pas. « Mais pour achever cette « œuvre », il fallait un petit plus... et quoi de plus logique que de faire venir (non sans difficultés de tous ordres) sur la pelouse le groupe qui avait aimablement accepté de permettre la diffusion de leur arrangement de Nissa la Bella dans le stade ? En remerciement, le Corou de Berra fera donc en live et sur la pelouse un mini concert avec au final, Nissa la Bella reprise par les supporters niçois ! » Après une ultime distribution de prospectus lors de la rencontre contre Guingamp, les quatre hommes du projet Menica s’accorderont un petit tour sur la pelouse avec le groupe : ce sera leur heure de gloire, le moment de savourer le fruit de tant d’efforts et « qui restera bien sûr à jamais dans leur esprit. A jamais, ils espèrent aussi que ce nouveau rituel perdurera dans l’enceinte des stades, à domicile comme à l’extérieur à travers les supporters niçois. le bébé est le leur, nous n’avons fait que l’accouchement... »

Conclusion des auteurs du miracle : « oui, nous avons réussi un gros coup, nous tous supporters, en institutionnalisant le chant dans le stade et au-delà. A nous de veiller à présent à ce que ce projet commun et désintéressé, ce bout de notre patrimoine reconquis, devant sa notoriété toujours grandissante, ne soit ni repris, ni souillé par quelques marchands de biens ou d’idées. » Et une fois encore, c’est l’âme, le cœur, l’intelligence, la fierté et l’enthousiasme des supporters niçois qui sont sollicités. “Supporters niçois”, oui ! Car grâce à l’Opération Menica, l’expression “Supporters niçois” dépasse désormais largement l’enceinte du Stade du Ray. Est supporter niçois celui qui supporte Nice, celui qui aime Nice et vibre à l’idée de faire partager sa passion pour notre culture. Aujourd’hui, Menica est sans doute le plus beau but marqué par les Aiglons : le plus beau, parce que le plus collectif !

Paul Sernine
jdnice.com







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