Jean-Pierre Rivère n'est pas surpris

Président heureux d'un OGC Nice cinquième de Ligue 1 (avec un match en retard), Jean-Pierre Rivère nous confie ne pas être surpris par le début de saison canon de ses joueurs. Le club azuréen récolte selon lui les fruits d'un long travail en amont, que le talent d'Hatem Ben Arfa est venu bonifier.

- Jean-Pierre Rivère, on imagine que vous êtes un président heureux aujourd’hui…

Oui bien sûr, on est satisfait. Maintenant, la saison est longue, mais on est surtout heureux parce qu’il y a trois ans, on a démarré un projet. Un projet sportif notamment, et ça commence à porter ses fruits. On a réalisé un Mercato de qualité, l’apport d’Hatem Ben Arfa est indéniable, et tout ça est en train de se mettre en place.

- Vous vous attendiez à un tel début de saison ?

On a eu des matchs préparatoires qui étaient intéressants. Après, ça reste des matchs amicaux mais ce style de jeu, on l’a eu dès le départ. Le recrutement a été un travail collectif qu’on a mis en place très tôt en début d’année dernière, avec une volonté précise qui était d’avoir des joueurs qui ont la capacité à pratiquer le jeu qu’on est en train de pratiquer. Ce n’est pas une surprise mais une satisfaction, car parfois, il y a des écarts importants entre les espoirs et la concrétisation. Mais encore une fois, on n’est qu’au quart du championnat, il peut se passer encore beaucoup de choses, le football va très vite dans un sens comme dans l’autre. Mais les bases sont bonnes.

« Hatem a toutes ses chances de participer à l’Euro »

- Qui a eu l’idée de faire venir Hatem Ben Arfa à Nice ?

C’est une anecdote. A la fin d’un match l’année dernière, Mathieu Bodmer me dit : « président, un ami à moi pourrait peut-être venir à l’OGC Nice. » Quand il m’a dit son nom, je me suis dit que c’était sans doute inaccessible financièrement, mais qu’il fallait essayer. On s’est mis à l’action tout de suite. J’ai été voir le coach pour lui en parler, il ne m’a pas fait d’opposition. Ce qui est d’ailleurs bon signe (rires). Et Julien Fournier (ndlr : directeur général de l’OGCN), qui connaissait Hatem de Marseille, ne m’en a dit que du bien. Je suis allé voir Hatem à Paris, on a parlé longuement et le scénario s’est mis en place. C’est un garçon extrêmement attachant et qui a tenu ses engagements, ce qui est assez rare. Je ne me suis pas fié à ce que j’ai pu entendre sur lui.

- Il n’y a eu aucune hésitation après l’épisode de son transfert raté au Mercato d’hiver ?

En ce qui nous concerne, aucune. Lui, je pense qu’il a eu pas mal d’offres financières très intéressantes et c’est là qu’on est heureux, parce qu’il a fait le choix d’un club familial dans lequel, j’espère, il s’épanouit. Il a fait un choix sportif, pas financier. Ce n’est pas toujours le cas donc il faut lui en tirer un coup de chapeau. On est très heureux pour lui de l’entendre dire à la fin d’un match « j’aurais aimé que ça dure trois heures parce que je me régale. » Il a aussi autour de lui une équipe de grande qualité avec des joueurs qui lui permettent de s’exprimer le mieux possible.

- Ce choix sportif peut-il le mener à l’Euro 2016 d’après vous ?

Il faut poser la question au sélectionneur. Mais sincèrement, je pense qu’Hatem va faire une saison pleine. Comme il me l’a dit très récemment, il n’est pas encore à 100%. S’il fait la saison pleine telle qu’il le pense, il a toutes ses chances pour participer à l’Euro. Je lui souhaite, parce qu’il mérite une carrière qui prend une toute autre tournure que celle qu’elle a pris précédemment.

« On est au début de la récolte »

- Vous vous déplacez chez la lanterne rouge, Ajaccio, avant de recevoir deux fois (Lille et Nantes). Il y a un sacré coup à jouer quand même…

Il n’y a pas de match facile vous savez… Aller à Ajaccio, ce n’est pas facile. C’est une équipe qui est en déficit de points pour l’instant mais ce sera un match très compliqué qu’on va livrer là-bas. Ce n’est pas parce qu’on va chez les dernier que tout va bien se passer. Loin de là…

- Aviez-vous fixé un objectif à Claude Puel en début de saison ?

Non. Le seul objectif qu’on peut se fixer avec Claude, c’est de continuer la progression de notre projet. Comme je le dis toujours, on laboure, on sème et on récolte. Je pense qu’on est au début de la récolte. Notre projet, on prend du plaisir à le voir grandir, à s’épanouir. On a eu deux dernières années un peu difficiles, c’est le football donc il faut être mesuré dans les bons et les mauvais moments. Pour l’instant, on est dans les bons donc va les prendre.

- Quand on se retourne sur la fin de saison dernière houleuse, avec des affrontements à l’entraînement, on se dit que tout est allé très vite…

Ça va très vite, mais vous savez, nous on avait nos convictions. On se trompe tous les jours bien évidemment, mais quand vous faites un travail de fond, le travail finit toujours par payer. Aujourd’hui, on nous parle de jeunes qui ont éclos chez nous, mais ces jeunes ils ont éclos parce qu’on a fait avant le travail qu’il y avait à faire. On leur a donné du temps la saison dernière. Ce style de jeu a été encore bonifié par les nouvelles recrues, qui sont issues d’un long travail de notre cellule. C’est un travail collectif. On sait que par moments dans le foot, ça descend et après ça remonte. Ce qui est important c’est de garder le cap dans ces moments-là. Le travail paye toujours.

Rémi FARGE
Football365